Mes chères impertinentes, chers impertinents,
A 50 ans, je peux vous dire qu’il y a plus de gens derrière désormais que devant.
Cela laisse quelques années d’expérience en plus sur les plus jeunes qui n’ont pas vécu certaines choses.
Le communisme s’est effondré au tout début des années 90.
En réalité la très grande majorité des gens n’a aucune expérience du communisme, cela n’a pour eux aucune réalité.
Résultat ? Notamment chez les plus jeunes, ils se retrouvent à trouver le communisme “désirable” alors qu’il est objectivement une abjection aussi bien morale qu’économique.
Mais… ils ont oublié.
C’est un temps que les moins de 20 ans n’ont pas connu, celui des années 80 et 90 et vous allez comprendre pourquoi je vous parle de cette période précisément à la fin.
Aux Etats-Unis, ils ont oublié qu’en France nous en connaissions un rayon sur les RSA et autre revenu universel.
Je reviens sur cet article ici qui parle justement de Sam Altman le patron d’OpenAI (Chat GPT) qui “a secrètement distribué des millions de dollars à des personnes choisies au hasard. Son objectif : la plus grande étude sur le revenu de base universel
Notre société actuelle repose sur un échange fondamental : nous mettons nos compétences et notre temps au service d’un travail rémunéré, et en échange, nous accédons à des biens et services qui améliorent notre qualité de vie. Mais qu’adviendrait-il si ce système venait à s’effondrer, si les machines et l’intelligence artificielle (IA) devenaient capables d’accomplir la plupart des tâches que nous effectuons aujourd’hui ?
C’est cette question cruciale pour l’avenir de l’humanité que s’est posée Sam Altman, PDG d’OpenAI, et l’une des solutions envisagées est le revenu de base universel (RBU). Menée par OpenResearch et financée par Altman lui-même, une étude inédite sur huit ans a cherché à comprendre les effets d’un versement mensuel d’une somme d’argent à tous les participants, sans condition d’emploi.
Si le concept du RBU existe depuis plusieurs décennies, il a gagné en importance ces dernières années, porté par des figures influentes de la Silicon Valley comme Sam Altman et Elon Musk. Ces derniers y voient une solution potentielle au chômage de masse que pourraient engendrer l’automatisation et les progrès de l’IA.
Dès 2014, Sam Altman publiait sur le blog de Y Combinator un plaidoyer pour la mise en place de ces revenus récurrents : “Nous aimerions financer une étude sur le revenu de base. Je suis intrigué par l’idée RBU depuis un moment, et bien qu’il y ait eu beaucoup de discussions, il y a très peu de données sur la façon dont cela fonctionnerait.” Elon Musk, quant à lui, affirmait lors d’une interview pour CNBC en 2016 : “Cela va être nécessaire. Il y aura de moins en moins de tâches qu’un robot ne pourra pas faire mieux qu’un humain.”
Sam Altman a secrètement distribué des millions de dollars à des personnes choisies au hasard. Son objectif : la plus grande étude sur le revenu de base universel
Afin de mener une étude aussi rigoureuse et impartiale que possible, OpenResearch a sélectionné 3 000 participants résidant dans les États du Texas et de l’Illinois, issus de milieux socio-économiques variés et dont les revenus étaient inférieurs à 28 000 dollars annuels. Un tiers d’entre eux a reçu 1 000 dollars par mois pendant trois ans, sans aucune condition, tandis que le groupe témoin a perçu 50 dollars par mois.
Les données de l’étude OpenResearch révèlent que les bénéficiaires des paiements de 1 000 dollars par mois ont effectivement augmenté leurs dépenses mensuelles d’environ 310 dollars. Cette augmentation a toutefois été principalement consacrée à des besoins essentiels tels que l’alimentation, le loyer ou les transports. Fait notable, les membres de ce groupe ont également montré une plus grande propension à aider les personnes dans le besoin que ceux du groupe témoin.
Sur le plan de la santé mentale, les chercheurs n’ont trouvé “aucune preuve directe d’un meilleur accès aux soins de santé ou d’une amélioration de la santé physique et mentale” chez les bénéficiaires du RBU. Ils ont toutefois observé “des réductions significatives du stress, de la détresse mentale et de l’insécurité alimentaire au cours de la première année du programme, ces effets s’estompant cependant au cours des deuxième et troisième années.” Les chercheurs soulignent également que “l’argent liquide ne peut à lui seul résoudre des problèmes tels que les problèmes de santé chroniques, le manque de services de garde d’enfants ou le coût élevé de l’accès au logement.”
Enfin, le RBU apparaît comme une solution de subsistance pour les individus risquant d’être exclus du marché du travail en raison de l’automatisation et de l’IA, permettant à la valeur ajoutée générée par ces technologies de subvenir aux besoins des personnes qu’elles remplacent.
Jaron Lanier, informaticien et pionnier de la réalité virtuelle, se montre cependant très critique vis-à-vis du RBU. Dans une interview accordée au Guardian, il explique notamment que le revenu de base universel éveillerait un sentiment de détachement chez ceux qui perçoivent ce revenu sans travailler.”
De rien au RMI puis au RSA.
Cela peut sembler ahurissant aux plus jeunes à nos générations ouin-ouin, mais à la fin des années 90 il n’y avait rien.
Il n’y avait pas de RSA.
SI vous ne bossiez pas, on ne vous donnait rien.
Rien. Nada, que dalle, des nèfles.
A cette époque, les gens ne mourraient pas dans les rues.
Il y avait des hôpitaux dans les petites villes françaises qui marchaient, même dans une ville de 5000 habitants vous aviez un petits service d’urgence.
Il y avait plus de tout, même plus de gares et on payait moins d’impôts.
Il y avait plus de nation et moins de mondialisation.
Il y avait plus de France et moins d’Europe.
C’était un temps d’insouciance et de douce France.
Il n’y avait rien.
Puis en 1988 est arrivé le RMI.
Il n’y a pas eu moins de pauvres, ni plus de bonheur.
Puis un jour le RMI qui voulait dire revenu minimum d’insertion est devenu le RSA, le revenu de solidarité active… mais uniquement pour ceux en inactivité totale.
Le RMI n’insérait pas plus que le RSA ne conduit à l’activité.
Et aujourd’hui il n’y a pas moins de pauvres ni plus de bonheur.
Pourquoi ?
Parce que s’il existe des processus pour la richesse, il existe aussi des causes et des processus qui conduisent à la pauvreté.
La pauvreté ne peut pas se combattre avec une vision purement technocratique. Cela ne marche pas plus pour créer des richesses que lutter contre les pauvretés.
La vision administrée ne fonctionne pas.
Encore plus peut-être même dans ce combat contre la misère.
Poruquoi ?
Parce qu’il y a des causes à l’éloignement de l’emploi. Des causes profondes. Psychologiques et souvent quasi psychiatrique (avec le développement et l’usage des drogue pas si douces que cela). Parce qu’il y a des blessures ou des souffrances qui tant qu’elles ne sont pas traitées empêche tout retour vers l’emploi. Parce qu’il peut y avoir des incapacités par exemple à passer son permis ou à conduire. Dans mon petit coin de Normandie, nous avons une auto-école sociale pour amener à la mobilité pour pouvoir ramener vers l’emploi. Souvent cela part de loin. Comment voulez-vous ramener à l’emploi cette jeune femme qui refuse de conduire parce que monter en voiture la renvoie au drame de l’accident de voiture vécue enfant ou elle a perdu père et mère?
La misère ne se traite pas d’un ministère.
Chaque cas est individuel. Le “social” ce n’est pas prêt à porter. C’est du sur-mesure.
Tout ceci est très compliqué. Très difficile. Il ne suffit pas d’augmenter les impôts ou de taxer les riches.
Voilà pour ceux qui ont très en difficultés.
Mais la question que se posent les Américains, c’est en réalité comment partager la valeur ajoutée dans un monde où il y aurait l’essentiel des emplois qui seraient détruits par les progrès technologiques.
Comment partager la richesse avec les hommes qui ne produisent pas ces richesses ?
Voilà une question vertigineuse.
Depuis la nuit des temps ce partage passe par le travail.
En France, nous avons avec les minimas sociaux des millions de gens qui ne travaillent durablement pas. Nous avons donc la réponse. Il suffit de donner des “minimas” sociaux. Mais ces minimas ne sont générateurs d’aucune satisfaction, d’aucun bonheur. Je ne dis pas qu’ils sont mauvais. Je pense que là aussi c’est complexe et nuancé.
Je dis simplement que cette approche est très insuffisante, car l’individu doit pouvoir s’accomplir et l’oisiveté ou l’absence de besoin ne conduisent pas au bonheur.
Pour le moment personne n’a réellement trouvé comment faire.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
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