Le professionnel allemand de la finance Sebastian Hell explique ce qui pourrait se cacher derrière un éventuel registre des actifs de l’UE contenant des données sur les actifs des citoyens de l’UE.
Officiellement, le porte-parole de la Commission européenne, Eric Mamer, affirme que « La Commission européenne n’a pas l’intention de mettre en place une base de données centrale sur les avoirs des citoyens de l’UE. » Mais il ajoute aussitôt qu’il « est vrai que la Commission, à la demande du Parlement européen ( !), mène actuellement une étude en vue de la pratique de l’enregistrement des avoirs dans les États membres de l’UE ».
Qui peut croire que la Commission européenne ne prévoit aucune activité sur la base des résultats de cette étude.
Voici ce qu’a écrit l’expert financier Sebastian Hell à ce sujet, en se référant à un article de WirtschaftsWoche :
Quand le registre des avoirs de l’UE sera-t-il introduit ?
« Les études de faisabilité sur le registre des actifs de l’UE sont achevées et l’UE publiera prochainement de nouvelles informations à ce sujet. Des plans concrets pourraient être présentés dès les prochaines semaines ou les prochains mois. Une procédure législative devrait suivre, ce qui prendra un certain temps. Selon les estimations, le registre pourrait entrer en vigueur dans les deux à deux prochaines années, en fonction de la rapidité avec laquelle la législation progresse et de l’ampleur de la résistance attendue des États membres. », commente Sebastian Hell.
Comme d’habitude, les raisons officielles d’un registre des actifs de l’UE se présentent sous l’apparence d’un bien. Il s’agit, selon ses promoteurs, « d’accroître la transparence et de mieux lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ». Mais, sous prétexte d’atteindre cet objectif, nous serons tous surveillés.
Quels biens seraient probablement inscrits dans le registre ?
« Le registre pourrait inclure de nombreux actifs, notamment des biens immobiliers, des comptes bancaires, des titres, des véhicules et éventuellement des œuvres d’art ou des métaux précieux. La liste exacte des actifs à inclure dépendra des résultats de l’étude de faisabilité et des décisions législatives ultérieures. L’objectif est de créer une vue d’ensemble complète du patrimoine des citoyens. », selon l’expert financier Sebastian Hell.
Existe-t-il des possibilités de contourner l’éventuel registre des actifs ?
« Le registre sera probablement conçu de telle manière qu’il sera difficile de le contourner juridiquement, en particulier au sein de l’UE. Un déménagement en Suisse n’offre probablement pas non plus de sécurité, car elle prévoit également un registre de transparence et intensifie la lutte contre le blanchiment d’argent. L’échange automatique d’informations entre les pays rendrait également plus difficile la dissimulation d’avoirs. Quiconque veut encore éviter un tel registre devrait quitter l’Europe. », souligne Sebastian Hell.
Plusieurs observateurs économiques craignent qu’un tel registre ne soit utilisé à mauvais escient en temps de crise pour utiliser les actifs des citoyens pour rembourser des dettes.
Pierre-Alain Depauw