C’est inédit pour la démocratie française. Des responsables politiques français invoquent le manquement aux devoirs du président français, Emmanuel Macron car son mandat est manifestement incompatible avec l’exercice de sa fonction. Ils réclament sa destitution.
La fronde s’installe. La confrontation entre le président français, Emmanuel Macron et la coalition de gauche le Nouveau Front populaire (NPF) qui a obtenu la première place lors des élections à l'Assemblée nationale de France, a atteint un nouveau paroxysme après la trêve des JO. La Tribune a rapporté cet ultimatum contre le président français. Observateur Continental a souligné : « Le fondateur de LFI, Jean-Luc Mélenchon, et ses cosignataires ont écrit un texte publié par l'hebdomadaire La Tribune pour déclarer qu’ils déposeront, sur le bureau de l'Assemblée nationale, une demande de destitution du président de la République s'il ne nomme pas Lucie Castets à Matignon ».
Coup d'État démocratique en continuation. Observateur Continental, déjà, pointait du doigt un « coup d'État démocratique » pour les législatives. Le journal économique et financier souligne une situation inédite pour une démocratie : « Emmanuel Macron serait sur le point de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique des dernières élections législatives qu'il a perdues après avoir perdu auparavant les élections européennes. Ce serait une décision sans précédent dans le monde des régimes parlementaires et dans le système de la démocratie représentative ». « Déjà, dans les pays européens à l'intérieur et hors de l'Union, chacun avait dit sa surprise à propos de la prétendue trêve politique olympique et du maintien sans délai d'un gouvernement démissionnaire allant bien au-delà de la simple gestion des affaires courantes », rajoute le média francophone.
Pour manquement à ses devoirs Macron doit être destitué par l’article 68. Dans son blog, Jean-Luc Mélenchon évoque dans un article portant le titre Dernier avertissement au capitaine du Titanic la « disposition constitutionnelle » par « l’article 68, instauré sous la présidence de Nicolas Sarkozy », rappelant « les motifs prévus pour avoir la possibilité d’engager cette procédure » : « Le manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat qui est laissé à la libre appréciation de l’Assemblée nationale elle-même ». Ce dernier explique qu’« engager la procédure de destitution du président Macron » ne serait pas « une action visant à désorganiser le pays » du fait d’« une agression contre-républicaine ». Jean-Luc Mélenchon compare Emmanuel Macron à un roi : « Au cas présent, Emmanuel Macron s’arroge un droit de veto sur le résultat du suffrage universel. Mazette ! En 1789 déjà, le roi Louis XVI, avant même l’instauration de la République, s’était vu refuser ce privilège par un vote de la première assemblée ! ». « Nous avons cherché et trouvé, dans la Constitution le moyen qu’elle a prévu pour destituer un Président devenu autocrate », conclut , Jean-Luc Mélenchon, mettant au pilori « la dérive autoritaire du régime ».
« Le temps des rois de France est terminé. Nous lançons un avertissement solennel à Emmanuel Macron », a publié sur X Louis Boyard, député LFI. « Un homme seul ne peut pas décider contre le vote du peuple. Nous engagerons la procédure de destitution du président de la République conformément à l’article 68 de la Constitution si Macron ne prend pas acte du résultat des urnes. Le NFP est arrivé en tête et c’est à lui qu’il revient de gouverner. Lucie Castets est notre candidate Première Ministre, elle doit être nommée », poursuit-il.
La procédure de destitution pour les Nuls. François Asselineau, président de l’UPR, rappelle sur X qu’il a demandé depuis plusieurs années la destitution de Macron : « Destitution 4 ans de perdu. J'ai demandé de lancer la destitution de Macron le 1/12/2018 ». François Asselineau présente le mode d’emploi. « En s'y refusant, RN,LR,PS,EELV,PCF et LFI ont permis à Macron de détruire la France pendant 4 ans. Qu'attendent-ils encore ? », insiste-t-il.
Il y va du vouloir-vivre ensemble et de la paix civile. Le président de l’UPR remémore que « la Constitution de la Ve République a été adoptée par le peuple français, par le référendum du 28 septembre 1958, avec le score écrasant de 82,6% des suffrages exprimés et de 65,9% des électeurs inscrits. Ayant ainsi obtenu un très large consensus national, elle a été promulguée le 4 octobre 1958 et elle constitue depuis lors la Loi fondamentale de la République française ». « C’est dire à quel point tous les citoyens français en général, et les parlementaires au premier rang d’entre eux en particulier, doivent porter un soin vigilant à faire respecter l’esprit et la lettre de ce texte constitutionnel, qui constitue la clé de voûte de nos institutions, de la République elle-même, et au bout du compte du vouloir-vivre ensemble et de la paix civile dans notre pays » ; « Comme dans la plupart des démocraties, notre Constitution a prévu la nécessité et la possibilité de destituer le chef de l’exécutif. L’article qui traite cette question est l’article 68. Il pose que « le président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». avertit-il.
Coup de force. Marine Le Pen dénonce un coup de force sur X : « À quel titre Lucie Castets prétend participer à la réunion de vendredi à l’Élysée concernant les chefs de parti et les présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat ? Elle n’est ni députée, ni chef de parti, ni présidente de groupe. Elle est imposée par la coalition minoritaire du NFP. C’est une décision qui s’apparente à un coup de force ». En juin dernier, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a estimé qu' « il ne restera au président (de la République) que la démission pour sortir potentiellement d'une crise politique ».
Observateur Continental a indiqué qu’Olivier Faure, Premier secrétaire du parti socialiste, refuse de se joindre à la demande de LFI : « Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement. La réponse à une nomination d’un Premier ministre qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure ».
« La secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, a ajouté lundi sa voix à celle des socialistes et des communistes pour désapprouver l'idée de La France insoumise (LFI) de réclamer la destitution du président de la République Emmanuel Macron », annonce Challenges. La possibilité d’une destitution d’Emmanuel Macron paraît peu possible en raison des représentants politiques français qui refusent de se joindre à la demande de LFI.
Challenges rajoute : « En attendant la nomination du nouveau chef du gouvernement, qui devrait intervenir avant le début des Jeux paralympiques de Paris le 28 août, les ministres démissionnaires gèrent les affaires courantes et préparent le budget 2025 appelé à être discuté à la rentrée à l'Assemblée nationale ».
Pierre Duval
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Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6214
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/macron-sous-la-menace-de-256406