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France : démocratie, droits de l’Homme, libertés, en péril ?

Lucie Castets dénonce « un déni de démocratie » en France concernant le choix d’un Premier ministre. Avec la détention du fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, les Français, mais aussi les observateurs internationaux s’interrogent sur la situation des droits fondamentaux dans le pays. Avec les législatives, un « coup d'État démocratique » se confirme. Les divers responsables politiques opposés à Macron évoquent une dérive illibérale. De nouveau, la destitution du président français est brandie. 

Pour la recherche d'un gouvernement, Lucie Castets dénonce « un déni de démocratie », stipule France Info. Résultat, « les écologistes et le PS boycottent les nouvelles consultations à l'Elysée ». 

François Bayrou soutient Emmanuel Macron. Pour François Bayrou, le chef de l’État n’avait aucune obligation de la consulter. « Ce n'est pas le blocage complet », a-t-il rappelé sur France Info, précisant que le président français, Emmanuel Macron, n’a pas fermé la porte [aux discussions]. « Le président de la République est dans son rôle. C'est sa mission. La constitution dit qu'il est le garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le garant de la démocratie. Il a de bonne foi consulté tous les partis politiques. Il a constaté quelque chose d’extrêmement simple qui était d'ailleurs dans les résultats du premier tour : il n'y a pas de majorité », stipule-t-il. 

« Ceux qui prétendent qu'il y a eu un vainqueur dans cette élection [élections législatives], ils disent n'importe quoi », rajoute François Bayrou. Selon lui, « ce n'est pas vrai parce que le bloc du Nouveau Front populaire (NPF), qui revendique la victoire, ne s'est pas présenté devant les électeurs comme le Nouveau Front populaire », mais « comme le parti de ceux qui disaient : nous ne voulons pas que l'extrême droite ait la majorité absolue ». « C'est sûr ça » que la campagne a eu lieu. Jamais, on vous a dit, à aucun électeur français : « Madame Castets sera Première ministre ». 

« Emmanuel Macron veut à la fois être président de la République, Premier ministre et chef de parti. Ce n'est pas possible. Son rôle est de nommer à Matignon une personne issue du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale et de la laisser travailler », s’indigne Lucie Castets qui dénonce « un déni de démocratie » en France concernant le choix d’un Premier ministre. Pour elle : « De la colère. C’est ce que nous sommes des millions à ressentir ce matin. Emmanuel Macron nous dit que les élections ne valent rien. La démocratie ne signifierait donc rien aux yeux du Président ? C’est extrêmement dangereux ». 

Franois Bayrou a révélé la raison du blocage démocratique en France : « C'était des votes [les élections législatives] qui disaient que la démocratie française ne peut pas être dominée par une majorité absolue d'extrême droite, d'ailleurs des extrêmes en général [LFI] ». Dans les faits, le Rassemblement national (RN) a obtenu plus de 10,1 millions de votes dimanche 7 juillet », cependant « le parti d'extrême droite n'est que la troisième force politique de la nouvelle Assemblée ». Maintenant, c’est au tour du NPF de subir l’effacement de son poids politique et de ses électeurs. 

La France ne veut pas entendre les Français et ne respecte pas le résultat des urnes. « Les législatives : un « coup d'État démocratique ? », titrait Observateur Continental. Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, LFI dénoncent un déni démocratique. 

« L’issue de cette situation est simple : respecter le résultat des urnes et les Français. Il faut nommer Lucie Castets et permettre au NFP de construire des majorités texte par texte pour répondre aux attentes fortes des Français en matière de salaires, de pouvoir d'achat », martèle Olivier Faure. Selon lui, « les Français ont appelé à un changement. Il faut les entendre » car, dans une démocratie, on respecte le choix du peuple : « Repousser le vote des Français, expliquer qu’il n’est pas légitime et qu’on va continuer à faire avec les mêmes : comment peut-on en arriver à un tel déni démocratique ? Le président est garant des institutions, pas de sa propre stabilité ». 

Pour Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, Emmanuel Macron est en pleine dérive illibérale. Si un Président d’extrême droite se comportait exactement de la même manière, tous les observateurs hurleraient au scandale démocratique. 

Dans un communiqué, la France insoumise (LFI) dénonce la censure, exhorte à la mobilisation et exige la destitution du président français, Emmanuel Macron. « Le président de la République vient de prendre une décision d’une exceptionnelle gravité. Il ne reconnait pas le résultat du suffrage universel », tancent-ils. Tout comme les observateurs de France ou de l’international, LFI dénonce un président français ayant revêtu le costume d’un dictateur car celui-ci « invoque la stabilité institutionnelle », mais « ce n’est pas à lui de le faire, mais au Parlement de la réaliser ». « Dans ces conditions, la motion de destitution sera présentée par les députés insoumis au bureau de l’Assemblée nationale conformément à l’article 68 de la Constitution », fait savoir LFI. 

« Incroyable ! Le RN va-t-il voter la destitution de Macron ? », lance Florian Philippot, président LesPatriotes, avant de répondre, citant Guillaume Bigot, député RN : « Non, bien sûr que non ! » 

Contre la dictature, la censure et la guerre. « Comme je le réclame depuis 5 ans ½, toutes les oppositions doivent lancer la destitution de Macron. RN, LR et NFP sont largement majoritaires à l'Assemblée et doivent surmonter leur antagonisme pour briser la dictature, la censure et la guerre que Macron est en train d'imposer », invite François Asselineau, Président de l'UPR. 

Les observateurs internationaux se penchent aussi sur le patient français. « Chaos politique en France après que Macron ait refusé de nommer un Premier ministre issu de la coalition de gauche », titre le Guardian. « Macron ne nommera pas un Premier ministre de gauche, prolongeant la crise politique », avertit Reuters. D’outre-Rhin, une instabilité politique est observée en France et explique que le camp Macron refuse un Premier ministre du NPF car ce mouvement politique est considéré comme dangereux : « le camp présidentiel rejette unanimement le programme de l'alliance de gauche, le qualifiant de dangereux ». 

Le refus de reconnaître le vote des Français tombe avec l’annonce de la détention du fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov. Elon Musk réclame la libération de Pavel Durov et demande des explications au président français sur les raisons de sa détention alors qu’Emmanuel Macron affirme qu’il lit « ici de fausses informations concernant la France suite à l’arrestation de Pavel Durov ». « Il serait utile au public mondial de connaître plus en détail les raisons pour lesquelles il a été arrêté », a écrit Elon Musk dans un commentaire sous la publication d’Emmanuel Macron sur le réseau social X. Le président français reste, cependant, ferme : « La France est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera ». 

Des manifestations sont annoncées par le NPF. Die Welt met l’accent sur le fait qu’aucune force politique ne dispose d'une majorité durable à l'Assemblée nationale ce qui entraine une instabilité politique. En raison des Jeux Olympiques de Paris, qui se sont terminés le 11 août, Emmanuel Macron a initialement maintenu son gouvernement dirigé par le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal. Le temps presse désormais car la France doit présenter d’ici octobre un projet de budget pour 2025. 

Philippe Rosenthal 

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Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6237

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