Une fête populaire et rurale
Sur la place de la mairie de Hayange, ce 1er septembre, ils étaient plus de 10.000, venus de toute la vallée de la Fensch, pour participer à la désormais traditionnelle Fête du cochon de la commune. Au programme : ambiance festive, produits du terroir, repas conviviaux, danse et concerts. Clou du spectacle : le chanteur Patrick Sébastien était, cette année, invité à se produire en début de soirée, sous les applaudissements des festivaliers heureux. Au lendemain de la fête, la presse locale salue une réussite. « L’ambiance était chaude, la bière a coulé à flots, les grillades ont plutôt bien marché et toute la place de la mairie est restée en grande partie bondée toute la journée », résume Le Républicain lorrain.
En dix ans d’existence, la Fête du cochon de Hayange a fini par s’installer comme une institution locale. Au départ, ils étaient quelques milliers à se réunir devant la mairie. En 2022, plus de 8.000 personnes participaient, déjà, à la huitième édition. Aujourd’hui, ils sont entre 10.000 et 15.000 participants. Preuve d’un véritable succès local !
D’autre part, contrairement à ce que sous-entend Jean-Michel Aphatie, « ce n’est absolument pas une fête politique. C’est une fête festive avec des dizaines de stands. Les gens viennent en famille. C’est vraiment un événement bienveillant », explique Laurent Jacobelli, interrogé par BV, qui se dit heureux d’avoir pu participer à cette édition. Un sentiment partagé par Patrick Sébastien. Le chanteur, interrogé au micro d’Europe 1, raconte : « C’était génial. Ça s’est super bien passé. Il n’y avait rien de politique. Les 10.000 personnes [présentes] n’étaient pas encartées au Rassemblement national. » Et l'ancien animateur de télévision d'ajouter, avec un brin d'autodérision : « Jean-Michel Aphatie est au journalisme ce que mes chansons sont à l'opéra lyrique. »
Une fête dans le viseur des « journalistes parisiens »
Mais ce n’est pas la première fois que la Fête du cochon de Hayange se retrouve dans le viseur d’une partie de la presse, notamment parisienne. Déjà, en 2017, le refus des chanteuses Ève Angeli, Caroline Loeb, Enzo Enzo et Ana Ka de se produire dans une ville dirigée par le RN, après avoir été pourtant programmées pour la Fête du cochon, avait fait couler beaucoup d’encre. Une rétractation qui serait liée à la pression « de journalistes ultra-politisés, parisiens, qui tweetent », selon l’édile. À l’époque, de nombreux médias s’étaient en effet penchés sur cette fête populaire qu’ils avaient qualifiée de « très politique » voire de « manifestation politique d’extrême droite ». Laurent Jacobelli assure qu'il n'est aujourd'hui question que de moments conviviaux autour de la gastronomie française et de moments festifs.
En 2017, toujours, BFM TV réalisait un reportage - à charge, diront certains - sur la fête de Hayange. L’occasion, pour la journaliste, de soupçonner cette fête de stigmatiser une partie de la population, notamment les personnes de confession juive et musulmane. Une accusation reprise, six ans plus tard, par une émission du service public et l'Union des familles laïques de Moselle. « Parce que certains ne mangent pas de porc, on devrait renoncer à nos traditions ? Bien sûr que non, et ceux qui n’aiment pas ou ne veulent pas manger de cochon sont aussi les bienvenus à ces fêtes-là, répond aujourd’hui Laurent Jacobelli. Les fêtes du cochon existent dans de nombreux villages et sont parfois pluri-centenaires. Je remarque que la seule qui dérange et qui est critiquée est celle organisée dans une ville RN. Il y a une volonté de nuire… »