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L’hypocrisie du tout-électrique : une impasse pour l’environnement ?

L’hypocrisie du tout-électrique : une impasse pour l’environnement ? (1/1)

Alors que l’Union européenne se lance dans une course effrénée vers la neutralité carbone d’ici 2050, l’interdiction annoncée des véhicules thermiques pour 2035 impose la transition vers le tout-électrique. Cependant, cette course au 100 % électrique cache bien des zones d’ombre et soulève de nombreuses interrogations quant à son véritable impact environnemental et social. Le reportage d’Arte ci-dessous met en lumière l’une de ces zones d’ombre, en se concentrant sur le cobalt, ce minerai essentiel aux batteries électriques, et sur les dégâts collatéraux de son extraction.

Le rêve européen : vers un paradis électrique ?

L’objectif est clair : supprimer les émissions de CO₂ des véhicules, mais à quel prix ? En se concentrant sur les voitures électriques, l’Union européenne ignore les impacts directs et indirects de cette transition sur les pays d’où proviennent les ressources essentielles à cette industrie. La dépendance aux batteries électriques, composées de métaux rares comme le cobalt, le lithium, le nickel et le manganèse, expose les limites et les contradictions de cette politique du tout-électrique.

Loin de l’image propre et verte que l’on veut bien nous vendre, la réalité de l’extraction de ces minerais révèle une industrie extrêmement polluante et socialement injuste. Prenons le cas du cobalt : ce minerai est indispensable pour stabiliser les batteries et éviter les risques de combustion, mais son extraction est associée à des impacts environnementaux et humains désastreux.

L’envers du décor : la face cachée du cobalt

Le cobalt, dont les principaux gisements sont situés en République démocratique du Congo (RDC), devient un enjeu stratégique majeur. La RDC détient plus de 70 % des réserves mondiales de cobalt, un sous-produit de l’extraction du cuivre. Malheureusement, cette richesse minérale est accompagnée d’une longue liste de fléaux : pollution des sols, contamination des cours d’eau par les acides utilisés pour extraire le métal, et destruction des écosystèmes locaux.

Pire encore, le reportage d’Arte révèle les conditions de travail déplorables des mineurs artisanaux, souvent des enfants, qui travaillent dans des mines dangereuses pour des salaires misérables. Les grandes entreprises, principalement chinoises, contrôlent la majorité des sites miniers industriels, laissant à peine 20 % d’exploitation artisanale. Cependant, dans ces sites, les mineurs, appelés « creuseurs », risquent quotidiennement leur vie dans des tunnels précaires pour un revenu dérisoire. Ce sont ces creuseurs qui assurent l’approvisionnement de l’Europe en cobalt, permettant à nos voitures électriques de rouler tout en passant sous silence les coûts humains et environnementaux.

La course européenne au cobalt : un cauchemar environnemental

Pour réduire sa dépendance envers la Chine, l’Europe encourage le développement de mines sur son propre territoire. La Scandinavie est identifiée comme une région prometteuse, mais les communautés locales sont déjà inquiètes des conséquences écologiques de cette exploitation. Le reportage montre également comment les autorités européennes tentent de concilier leurs ambitions écologiques avec des pratiques minières polluantes, ce qui révèle une hypocrisie de fond.

Les dommages potentiels pour l’environnement en Scandinavie pourraient inclure la déforestation, la pollution des eaux et des sols, et l’expropriation des terres des populations locales. Face à cette course au cobalt, l’Europe est-elle prête à sacrifier ses propres écosystèmes pour satisfaire ses objectifs de neutralité carbone ?

Le nucléaire : une alternative plus durable ?

L’obsession actuelle pour les véhicules électriques détourne l’attention d’autres solutions énergétiques plus durables, comme le nucléaire. Contrairement aux énergies fossiles et à l’extraction de métaux rares, l’énergie nucléaire offre une alternative peu émettrice de CO₂, stable et capable de répondre aux besoins énergétiques croissants. Le nucléaire, déjà bien implanté en France, permettrait de réduire la pression sur les ressources rares et de produire de l’électricité de manière continue, sans dépendre de l’importation de minerais tels que le cobalt.

Alors que le nucléaire continue de faire l’objet de critiques, notamment pour les risques associés à la gestion des déchets, il reste une option à envisager sérieusement si l’on souhaite atteindre une vraie transition énergétique respectueuse de l’environnement et des populations locales. La priorité devrait être de soutenir les filières nucléaires tout en améliorant la gestion des déchets et en investissant dans la recherche pour des technologies plus sûres.

La transition vers le tout-électrique n’est pas aussi vertueuse qu’elle en a l’air. Et elle semble être aux mains de lobbys qui veulent faire surtout de l’argent. En se concentrant uniquement sur les voitures électriques, l’Europe ignore les nombreux coûts cachés de cette technologie, tant sur le plan social qu’environnemental. Le reportage d’Arte met en lumière les conséquences désastreuses de l’extraction du cobalt, qui sont autant de signes d’une hypocrisie latente dans les politiques écologiques actuelles.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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