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Xavier de Langlais : un artiste breton au service de la culture et de l’identité bretonne

Xavier de Langlais : un artiste breton au service de la culture et de l’identité bretonne (1/1)

Né le 27 avril 1906 à Sarzeau, dans le Morbihan, et décédé le 14 juin 1975 à Rennes, Xavier de Langlais est un artiste aux multiples talents. Peintre, graveur et écrivain, il est surtout connu pour son ouvrage de référence La Technique de la peinture à l’huile publié en 1959, ainsi que pour son engagement au sein du mouvement artistique breton Seiz Breur. Tout au long de sa vie, Langlais a œuvré pour la préservation et la promotion de l’identité bretonne à travers ses créations artistiques et littéraires.

Un parcours artistique marqué par la Bretagne

Fils de Roger de Langlais et de Marguerite Huchet du Guermeur, Xavier de Langlais a suivi des études à l’École des beaux-arts de Nantes en 1922, puis à l’École des beaux-arts de Paris de 1926 à 1928. C’est à Paris, loin de sa terre natale, que Langlais se rapproche intellectuellement de la Bretagne. Autodidacte, il apprend le breton et s’engage activement pour la défense de la culture bretonne. Dès 1924, il intègre l’Unvaniezh Seiz Breur, un mouvement artistique régionaliste visant à moderniser l’art breton tout en respectant ses racines.

Peintre renommé pour ses fresques religieuses, Langlais a décoré plusieurs églises de Bretagne. Parmi ses œuvres les plus notables, on retrouve celles de l’église de La Richardais, de la chapelle Saint-Joseph à Lannion et du séminaire de Saint-Brieuc. Il est également réputé pour ses Chemins de croix, notamment celui de La Baule et celui de Combrit. Son art, marqué par la spiritualité et l’iconographie chrétienne, témoigne de son profond attachement aux traditions bretonnes et catholiques.

La Technique de la peinture à l’huile : une référence internationale

En 1959, Xavier de Langlais publie La Technique de la peinture à l’huile, un ouvrage qui deviendra une référence dans le domaine de la peinture. Traduit en plusieurs langues, dont le japonais, cet ouvrage présente les méthodes et procédés utilisés par les maîtres de la peinture à l’huile, de Van Eyck aux artistes contemporains. Il y détaille avec précision les techniques permettant de créer des œuvres durables, tout en respectant les méthodes traditionnelles. Cette publication renforce sa notoriété, non seulement en Bretagne, mais aussi à l’international.

Un écrivain et militant pour la langue bretonne

Outre son travail artistique, Xavier de Langlais est un écrivain prolifique et un ardent défenseur de la langue bretonne. Il participe activement à la revue littéraire Gwalarn, aux côtés de Roparz Hemon, et contribue à la littérature bretonne avec des œuvres comme Enez ar Rod (L’île sous cloche), un roman de science-fiction écrit pendant la Seconde Guerre mondiale. Il milite également pour la réforme orthographique du breton, et joue un rôle déterminant dans l’unification de l’orthographe dite peurunvan, intégrant les spécificités du breton vannetais.

Langlais a aussi marqué son époque par son engagement pendant la Seconde Guerre mondiale en faveur de la culture bretonne. Il crée le timbre « Komzomp Brezoneg » (« Parlons breton ») et participe activement à des initiatives visant à promouvoir l’usage du breton dans la vie quotidienne.

Une postérité riche et influente

Après la guerre, Xavier de Langlais poursuit son œuvre artistique tout en occupant le poste de professeur de dessin à l’École des beaux-arts de Rennes, où il enseigne jusqu’en 1973. Il continue de produire des œuvres majeures, notamment dans le cadre de son cycle Le Roman du Roi Arthur, une réinterprétation de la légende arthurienne en cinq volumes, publiée entre 1965 et 1971.

Aujourd’hui, l’héritage de Xavier de Langlais reste vivace. Ses fresques décorent encore une vingtaine d’églises en Bretagne, et ses ouvrages continuent d’influencer les artistes et écrivains bretons. Son engagement pour la langue et la culture bretonne a laissé une empreinte indélébile, et son nom reste associé à la renaissance culturelle bretonne du XXe siècle. Il est également reconnu pour avoir su allier tradition et modernité, tout en demeurant fidèle à ses racines.