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À Marseille, les dealers délogent les honnêtes citoyens… Normal !

@Superbenjamin/Wikimedia Commons
@Superbenjamin/Wikimedia Commons
Cécilia est propriétaire d’un appartement situé rue des Pieds, dans le quartier de la Belle-de-Mai (IIIe) à Marseille. Elle y a emménagé en 2021 avec sa fille, mais elle a dû quitter les lieux précipitamment. Comme le rapportent nos confrères de La Provence, la quadragénaire, professeur de français dans un collège du XIVe arrondissement, a été délogée par des dealers.

Alors qu’elle vit dans son appartement depuis un an environ, elle découvre, suite à un événement impliquant une de ses voisines, que le sous-sol de son immeuble est devenu un point de deal. Elle raconte : « Ma voisine de palier a été séquestrée à main armée chez elle, parce qu’on la soupçonnait d’avoir balancé une petite main ». Cécilia se veut médiatrice. Elle va à la rencontre des narcotrafiquants pour leur demander de continuer leurs affaires sans nuire au calme de la résidence. Les dealers n’apprécient guère la démarche et le lui font savoir. Elle est menacée, la porte de son appartement est taguée… Elle ne se sent plus en sécurité chez elle et craint de subir le même sort que sa voisine. Elle se rend alors au centre d’information sur les droits des femmes et des familles pour demander des conseils. Il n’y en aura qu’un : « Partez tout de suite ! », lui ordonne-t-on.

Des dealers qui squattent

Cécilia s'exécute. Elle trouve, en catastrophe, un appartement en location dans un autre quartier de Marseille. Elle y vit actuellement, deux ans après les faits. Avec un seul salaire, de professeur, sa situation est évidemment très compliquée pour cette mère célibataire. Elle paye, chaque mois, un loyer de 600 euros et rembourse son prêt à hauteur de 300 euros.

Elle a bien tenté de retourner chez elle - sans succès. Elle a été frappée par une personne gravitant autour du point de deal. Son bien a été squatté deux fois depuis cet épisode. La quadragénaire n’a d’autre choix que de rester dans l’appartement qu’elle loue, alors même qu’elle est propriétaire de sa résidence principale. Ses finances en souffrent, son moral aussi. Très affectée par la situation, elle ne peut travailler. Elle est en arrêt maladie.

L’histoire de Cécilia est navrante ; elle n’est pas unique. Nicolas Tellier, responsable du Rassemblement national dans les IIe et IIIe arrondissements de Marseille, confie à BV : « Une affaire comme celle-ci est une banalité, dans ce secteur. Ce sont des histoires qui arrivent souvent, c’est le quotidien ». Pourquoi ? « Parce que les dealers savent qu’ils ne risquent rien ». Ils ne craignent ni la police ni la Justice.

Des dealers qui avancent

Résultat : « Les gens sont déshérités » et les quartiers tombent aux mains des narcotrafiquants. Le responsable du RN le constate : « Petit à petit, plus personne ne veut acheter dans ces secteurs. Les dealers progressent et ça crée de nouveaux quartiers de non-droit ». Petit à petit, les quartiers nord s’étendent vers le centre-ville.

Cécilia n’est qu’une victime, parmi tant d'autres, de cette conquête territoriale. Elle a eu le malheur d’acheter un appartement dans une zone préemptée par les narcotrafiquants. Avant elle, il y a en a eu d’autres. C'est le cas du Gyptis, un immeuble squatté aux deux tiers où les dealers avaient pris leurs aises. Il est devenu tellement insalubre qu’il a dû être évacué. Après Cécilia, il y aura certainement encore d'autres victimes, tant la ville est en voie de mexicanisation.

Sarah-Louise Guille

https://www.bvoltaire.fr/a-marseille-les-dealers-delogent-les-honnetes-citoyens-normal/

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