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La France et l’Europe tuent aussi leur aviation…

La colère gronde quant aux mesures fiscales envisagées pour le transport aérien et le secteur aéroportuaire dans le projet de loi de finances 2025. Pas étude d’impact, pas de concertation, seules comptent les urgences budgétaires de l’État qui envisage de gratter un milliard d’€ sur le transport aérien, le tout avec des arguments fallacieux, le premier qui voudrait que le transport aérien ne soit pas taxé, ou du moins pas assez.

Comment cela pourrait-il être vrai, puisque le transport aérien subit une superposition de mesures fiscales européennes et françaises et c’est justement l’un des secteurs les plus taxés de France, notamment et toujours, pourrait-on dire, pour des motifs environnementaux, alors que l’aviation commerciale ne représente que quelques pour cent de la pollution mondiale. La compensation obligatoire des émissions de CO2 des vols domestiques, ou le système européen d’échange de quotas d’émission, ou encore les mandats d’incorporation de carburants aéronautiques durables, sont autant d’arnaques puisque le carbone n’est pas un polluant et que les émissions humaines de ce gaz sont largement minoritaires dans la production totale de carbone.

Au total, les mesures environnementales françaises et européennes déjà en vigueur auront des répercussions importantes sur les tarifs des vols qui augmenteront de 20,7 % d’ici à 2031, assortis d’une baisse de la demande de 14,4 % pour certaines routes. Notamment en direction des DOM-TOM. L’autre volet de la taxation repose sur l’idée que le transport aérien est le transport des riches, alors que ce moyen de déplacement s’est largement démocratisé, au point que les voyages en direction de la famille et des amis représentent jusqu’à un quart des avions. Enfin, l’État cible encore à tort, l’aviation d’affaires, de manière assez caricaturale. En réalité, c’est un secteur économique à part entière, composé de plus de 500 entreprises, petites et moyennes, pour 36 000 emplois directs et un chiffre d’affaires autour de sept milliards d’euros. Elle relie efficacement des territoires et des villes sans liaison ferroviaire à grande vitesse et sans alternative, par l’aviation de ligne régulière. Sans compter son caractère indispensable à la vie et aux décisions qui se prennent dans de nombreuses entreprises. Cela concerne aussi les évacuations médicales, sanitaires et le secours aux personnes, puis pour la surveillance des réseaux d’infrastructures critiques et la lutte contre les incendies. Et en terme de pollution, cette aviation d’affaire pèse quelques pour cent des quelques pour cent de la totalité de l’aviation, autant dire qu’on est sur des considérations écologiques infinitésimales.

En résumé, après l’orchestration de la perte de l’industrie automobile, la France organise la perte de son industrie aéronautique et, comme pour l’automobile, elle est la seule au monde. Avec l’Europe, elle réduit à néant ses fleurons industriels. Il ne faut pas être un spécialiste pour deviner qu’à terme, Airbus se transportera vers ses clients, en Asie et aux Etats-Unis, comme il a d’ailleurs déjà commencé à le faire avec de nombreuses chaînes de fabrication ou de maintenance, au plus près de ses principaux clients, fuyant ainsi un enfer fiscal et normatif devenant de plus en plus insupportable en Europe.

Au RPF, comme pour l’automobile, nous privilégions l’aviation, qui est l’un des domaines historiques de l’industrie nationale, lequel, dans la première moitié du XXième siècle, a produit de nombreux prototypes innovants. Avant, dans la seconde moitié du siècle dernier, de carrément révolutionner l’aviation, avec la Caravelle, le Concorde et Airbus, dans le domaine civil. Rappelons que les ingénieurs français avaient réussi à faire voler une petite centaine de passager à mach 2.2, dans les années 70, pendant que le projet supersonique actuel le plus avancé, Overture, ne prévoit que mach 1.7 et encore, c’est loin d’être fait. La réalité est que nous avons perdu de la compétence. L’État doit lâcher la bride sur l’aviation comme sur l’automobile, doit desserrer les carcans écologiques et normatifs, permettre aux ingénieurs de se lâcher sur l’innovation, au progrès technologique de reprendre une marche normale, sachant qu’il n’est dans l’intérêt de personne de produire des engins fumants et huileux.

L’occasion doit être donnée, au contraire, aux villes moyennes de remettre en service leurs aéroports désertifiés, avec des dessertes aériennes concurrentielles, comme un maillage national à base de trajets courts et fréquents, effectués par des appareils de faible et moyen tonnage, traditionnel, à hydrogène, ou électrique, si les progrès techniques permettent l’avènement de nouveaux types de motorisations. Le tout en permettant à l’aviation légère de redécoller, elle est le creuset incontournable des futurs pilotes et mécaniciens de l’aviation générale.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2024/10/15/la-france-et-leurope-tuent-aussi-leur-aviation/

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