Les prétextes idéologiques d'un maire PS
Le maire PS de Marmande a justifié son refus bien peu républicain « pour préserver la cohérence avec les engagements européens et républicains de la ville ». Et puis, il est même monté d'un cran en osant affirmer : « On ne peut pas construire le vivre ensemble avec ceux qui prônent la division et ont une vision communautariste de la société. » On appréciera particulièrement l'accusation de communautarisme jetée à la figure du RN, dans une ville, un département et un pays gangrenés par le communautarisme islamiste dont la gauche de M. Hocquelet n'a cessé de faire le lit.
Un maire PS entre hypocrisie et illégalité
En général, le fondement juridique invoqué pour refuser une salle de réunion est la menace que la réunion constituerait pour l'ordre public. Contacté par Le Figaro, ce dernier a affirmé qu'il n'avancerait pas le « prétexte fallacieux » du trouble à l'ordre public. Reconnaissant que sa décision est fragile juridiquement, il l'a explicitement placée dans le prolongement du « front républicain » des législatives. S'il est parfaitement cohérent dans son sectarisme, ce maire PS ne l'est plus quand il assure qu'il aurait « autorisé sans problème » la location à une réunion locale d'Hélène Laporte, « car elle a été élue, c’est sur le territoire et c'est républicain ». Il y aurait un RN d'en bas, du territoire, fréquentable et respectable, et un RN national à ostraciser : « Je fais la différence entre un meeting d’une élue et un meeting national, où l'on est en campagne électorale sur des valeurs. » Comme si les législatives n'étaient pas des élections nationales qui se font aussi sur des valeurs... Il va falloir organiser d'urgence des cours d'éducation civique et de républicanisme pour notables...
Marmande et le Lot-et-Garonne, nouveaux fiefs du RN
Cette décision politique du maire de Marmande traduit probablement sa fébrilité à l'approche des élections municipales de 2026. Souhaitant briguer un second mandat, il a sans doute voulu donner des gages à la gauche communiste et LFI de sa majorité dans une circonscription qui plébiscite le RN. Aux dernières législatives, Hélène Laporte, députée sortante, avait frôlé l'élection dès le premier tour, avec 49,31 %, et l'avait remporté au second, avec 57 %, devant le candidat PS. Le RN est également fort dans le reste du département, même s'il a échoué - de peu - dans les deux autres circonscriptions d'Agen et de Villeneuve-sur-Lot.
Les enseignements d'une polémique
Cette polémique regrettable de M. Hocquelet vient opportunément nous rappeler trois réalités politiques avec lesquelles il va falloir compter : le sectarisme de la gauche est toujours aussi vivace, au niveau national comme dans les territoires, et la conduit à prendre des décisions contestables au regard de la loi ; la bataille des municipales, traditionnellement difficile pour le RN, est bien lancée dans ces villes qu'elle peut espérer voir basculer ; enfin, malgré l'épisode Barnier, nous sommes, depuis la dissolution ratée, dans une campagne des législatives permanente.