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Nous sommes dans l’ère de la dépopulation… et cela change la croissance économique fondamentalement.

C’est l’article le Grand Entretien de l’Express (source ici) qui attire l’attention de tous sur l’effondrement démographique.

“Cette révolution démographique qui s’annonce : “Aucun auteur de science-fiction n’aurait imaginé ce qui nous attend”
Grand entretien. Selon l’économiste Nicholas Eberstadt, nous sommes entrés dans “l’ère de la dépopulation”. Les décideurs n’ont pas pris la mesure des bouleversements à venir. Mais il n’est pas trop tard. Fascinant.”
“Aux Etats-Unis et ailleurs, les penseurs et les décideurs politiques ne sont pas prêts pour ce nouvel ordre démographique”, prévient l’économiste Nicholas Eberstadt.

“Pour la première fois depuis la peste noire dans les années 1300, la population mondiale va diminuer.” Le dernier article publié dans Foreign Affairs par l’économiste américain Nicholas Eberstadt, chercheur à l’American Enterprise Institute, commence comme un ouvrage de science-fiction. Pourtant, le monde de demain qu’il nous décrit, celui de “la dépopulation”, n’a rien de fictif. Comprenez un monde dans lequel l’excès de décès par rapport aux naissances deviendra la norme. Avec comme conséquence le non-renouvellement des populations. Ce spécialiste de démographie sait de quoi il parle, lui qui étudie le sujet depuis près de cinquante ans et qui a publié nombre d’ouvrages sur la question. Si, observe Nicholas Eberstadt, la fécondité mondiale a chuté depuis l’explosion démographique des années 1960, l’accélération de ce phénomène ces dix dernières années est spectaculaire. Et n’épargne quasiment plus aucune région du monde. Peu importe le niveau d’éducation ou de richesse des pays. Ainsi, l’année dernière, la France a enregistré moins de naissances qu’en 1806. L’ensemble des pays de l’Asie du Sud-Est a lui basculé dans la dépopulation en 2021. Une chute massive de la natalité qui touche aussi Cuba, la Tunisie, la Russie, etc. Même dans l’Afrique subsaharienne, qui “reste le dernier grand bastion à résister à cette vague mondiale de dépeuplement”, les taux de fécondité ont chuté de plus de 35 % depuis la fin des années 1970, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Là où la dépopulation observée il y a sept siècles “a été causée par une maladie mortelle transmise par les puces, celle qui s’annonce sera entièrement due aux choix des individus”, pointe l’économiste.

Ajoutez à cette pénurie de bébés une explosion générale du nombre de “super-vieux” (les 80 ans et plus), et vous l’aurez compris : nos modes de vie et les structures familiales en seront à coup sûr bouleversés. Nos finances publiques aussi… Pourtant, “aux Etats-Unis et ailleurs, les penseurs et les décideurs politiques ne sont pas prêts pour ce nouvel ordre démographique”, déplore cet optimiste de nature : “Une société vieillissante et de moins en moins nombreuse peut maintenir et améliorer sa prospérité.” A condition de réagir à temps et de prendre les bonnes décisions…

Perpétuer notre lignée !

“Nicholas Eberstadt : Vous savez, il y a de nombreuses menaces qui pèsent sur l’humanité actuellement. Elles ont toujours été là et le seront encore à l’avenir. Mais je crois que l’idée même que des êtres humains ne veuillent pas perpétuer leur lignée familiale, voire leur espèce, aurait défié l’imagination de n’importe quel auteur de science-fiction du siècle passé. Cette dénatalité généralisée pose des défis inimaginables au type d’ordre que l’humanité a construit au cours des derniers siècles. Je ne veux pas sembler sensationnaliste ou catastrophiste, car je suis fondamentalement confiant dans les capacités humaines, mais ce changement de mentalité qui semble balayer le monde depuis une dizaine d’années m’intrigue beaucoup.”

Dans de nombreux endroits du monde très différents, que ce soit dans les pays de l’OCDE ou dans les pays émergents, nous assistons à des niveaux de fécondité que les démographes n’auraient même pas imaginés il y a encore quelques décennies. A Calcutta, par exemple, que j’ai visitée pour la première fois il y a près de cinquante ans, le taux de fécondité a été ramené à une naissance par femme, soit moins de la moitié du taux de renouvellement [NDLR : il faut environ 2,1 enfants par femme dans les pays riches pour assurer le renouvellement à long terme de la population]. Dans la ville de Mexico, il y a aujourd’hui moins d’une naissance par femme, cela m’aurait paru inimaginable lorsque je m’y suis rendu pour la première fois il y a quarante ans [en 1984, ce taux était de 4,18 enfants par femme]. Et cela n’est pas dû, pour autant que l’on puisse en juger, aux microplastiques ou à la présence d’œstrogènes dans l’eau que nous consommons. Peut-être que ça le sera à l’avenir. Cela a plutôt à voir avec le nombre d’enfants souhaités.”

La croissance économique c’est l’addition du PIB par tête de pipe !

C’est quoi basiquement la croissance économique ? C’est le PIB.

Le PIB c’est quoi de manière simplifiée (pas simpliste) ? C’est l’addition de toutes les transactions économiques pendant une année.

Plus vous avez une population importante, plus vous allez avoir de transactions. Plus vous avez une population jeune et plus vous une population qui doit s’équiper. C’est la 1ère machine à laver, le premier lit, la première cuisine équipée, la première voiture etc… Puis quand vous arrivez à mon âge vénérable, vous n’avez aucune intention de passer 8 heures sur le nouveau mode d’emploi du dernier smartphone, sur la nouvelle voiture à la pointe de la technologie ou encore sur vos 16 télécommandes nécessaires maintenant pour faire marcher une simple télé. Je force le trait pour vous dire que par définition les jeunes non équipés consomment évidemment plus que les vieux équipés qui font durer leur équipement.

Pour le moment notre économie c’est cela.

Pire.

Vous êtes au courant des dettes.

Les dettes seront remboursées par la croissance future.

La crainte des économistes, c’est que sans croissance future, ce sera l’insolvabilité.

La dépopulation aura des conséquences économiques majeures.

La dépopulation c’est une déflation.

Cette déflation est une excellente nouvelle dans un monde de raréfaction des matières premières par exemple. Moins de gens à nourrir, moins de vélos électriques à fabriquer.

Moins de têtes de pipe rend notre modèle économique également plus soutenable dans la durée.

D’un côté donc des économistes et des pouvoirs publics paniqués à l’idée de voir le nombre d’habitants reculer, de l’autre des écolos qui pour sauver la planète ne veulent plus d’enfant.

Charles SANNAT

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