2/11/24
En 2022, Isabelle a été admise aux urgences après avoir violemment chuté sur la tête. Quand elle s’est réveillée, un homme de 24 ans était en train de la violer. Ce Jordanien sans papier a reconnu les faits, il encourt jusqu’à 20 de prison. Depuis son arrivée en France en 2019 Faïd A., visé par plusieurs obligations de quitter le territoire (OQTF), vivote sans attache et sans lien avec sa famille restée en Jordanie. Entre 2020 et 2021, Faïd A. est condamné à plusieurs reprises pour des vols.
Ce qu’elle vit depuis le 28 octobre 2022, Isabelle [le prénom a été changé] le qualifie de «descente aux enfers». Comme une «boule de neige qui grossit, grossit» et qui la «tétanise». Les 4 et 5 novembre prochains, elle devra faire face à ses démons dans la salle d’audience de la cour criminelle de Paris où comparaîtra Faïd A., 24 ans, accusé de l’avoir violée en pleine nuit à l’hôpital Cochin alors qu’elle venait d’être prise en charge pour un traumatisme crânien. Après avoir longtemps louvoyé, ce Jordanien sans attache, qualifié de «rôdeur mal intentionné» par des témoins, a fini par reconnaître une pénétration digitale en éludant toutefois son caractère contraint. «J’ai eu l’impression qu’elle était heureuse» , a-t-il justifié tout en admettant que la trentenaire, allongée sur un brancard, «n’avait pas les yeux ouverts». Deux ans plus tard, Isabelle s’apprête à se replonger dans cette soirée qui a fait «basculer sa vie» , rapporte son avocat, Me Alexandre Lobry. […]
Vers 1h du matin, elle fait un malaise devant u Rosa Bonheur, une péniche festive du 7e arrondissement de Paris. Autour d’Isabelle, les témoins affolés s’activent : l’un la place en position latérale de sécurité, l’autre appelle les secours tandis que, discrètement, un homme brun et barbu, vêtu d’une doudoune et d’un jogging noir, s’approche d’elle avec une attitude étrange. «Il la regardait comme un mort de faim», relate aux policiers le directeur du Rosa Bonheur qui explique avoir eu du mal à le faire partir.
. La fêtarde, toujours inconsciente, est transportée aux urgences de l’hôpital Cochin où elle est laissée seule dans un box dans l’attente d’un examen du crâne. Elle est brutalement tirée de sa torpeur par un homme qui lui impose une pénétration digitale. «Il faisait des allers-retours comme un fou en me regardant et en souriant. C’est la douleur qui m’a réveillée et son sourire m’a traumatisée» , décrit-elle en larmes aux forces de l’ordre. Paniquée, elle hurle et martèle «je me suis fait violer, je me suis fait violer» aux infirmières qui accourent vers elle tandis que l’homme en noir prend la fuite. […]
Le Jordanien de 24 ans, qui encourt jusqu’à vingt de réclusion criminelle, semble bien loin de mesurer le traumatisme qu’il a laissé à sa victime. […] Comme marquée au fer rouge par cette affaire, Isabelle se dit depuis effrayée par les hommes, se demandant sans cesse si ceux qui croisent sa route ne sont pas des «pervers (…) Avant cette agression je n’avais peur de rien, maintenant j’ai peur de tout».