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Hôpitaux, EHPAD, domicile… : ces sanctuaires devenus des lieux d’agressions

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Deux tribunaux, l’un à Paris, l’autre à Toulouse, et pourtant un même fait divers tragique. Ce 4 novembre, la cour criminelle départementale de Paris jugeait Faïd A., un présumé Jordanien sans-papiers, visé par trois OQTF et bien connu des services de police. Il est accusé d’avoir violé, en octobre 2022, une patiente inconsciente alitée dans un box des urgences de l’hôpital Cochin. Deux ans après les faits, douze ans de réclusion et une interdiction du territoire français ont été requis par le ministère public à son encontre. Le même jour, à 700 kilomètres de là, un homme devait également comparaitre devant la cour criminelle de Haute-Garonne pour le viol, en février 2022, d’une patiente, placée en unité psychiatrique de l’hôpital Marchand de Toulouse. L’audience a finalement été renvoyée à une date ultérieure. Dans ces deux affaires, deux femmes vulnérables qui pensaient se trouver en sécurité à l’hôpital, un établissement public, lieu de soins et refuge fréquenté par des médecins, y ont été violemment agressées. Et leur cas sont loin d’être anecdotiques.

« On se dit qu’elle est en sécurité… »

Une rapide revue de presse démontre ainsi que la rubrique « Faits divers » de la presse locale regorge d’agressions sexuelles commises dans des établissements hospitaliers. Dans la nuit du 10 au 11 février 2024, deux agressions sexuelles ont été signalées dans l’enceinte du CHU de Toulouse. Une patiente, sortie fumer sur le parvis de l’hôpital, aurait ainsi été abordée par un marginal qui cherchait les toilettes. Alors qu’elle lui indiquait l’endroit, l’homme en aurait profité pour l’agresser et la violer. Arrêté, l’individu, décrit comme un homme sans domicile fixe et marginal, a été écroué. Le même soir, une jeune femme admise au service des urgences explique avoir, quant à elle, été agressée sexuellement par un autre patient. La mère de la première victime, qui sous le choc de l'agression a tenté de se suicider, s’indigne auprès de nos confrères de la presse locale : « On se dit : cette nuit elle est à l'hôpital, elle est en sécurité, on peut dormir, tout ira bien et c'est vrai que quand elle m'appelle et qu'elle me dit qu'il s'est passé ça, je lui ai dit "mais c'est pas possible tu es à l'hôpital, comment tu peux te faire violer à l'hôpital !" c'est horrible ». Deux ans plus tôt, à l’hôpital de Nanterre, une septuagénaire et une sexagénaire étaient violées dans leur chambre par un homme de nationalité congolaise, sans domicile fixe. En octobre 2023, une femme de 93 ans décédait après avoir été présumément violée dans sa chambre d’hôpital à Argenteuil. L’auteur présumé de l’agression : Samir B., déjà connu des services de police, et susceptible d’avoir violé quelques instants plus tôt une autre patiente du service de gériatrie.

Les personnes vulnérables, une cible privilégiée 

Il en va de même dans de nombreux EHPAD ou foyers pour personnes âgées. Un soir d’août 2021, Madjid G., veilleur de nuit dans une résidence pour personnes âgées de Seine-et-Marne, aurait ainsi violé à deux reprises l’une des pensionnaires, âgée au moment des faits de 83 ans. Une agression sordide qui rappelle celle subie par Chantal Kempf, 70 ans, retrouvée gisant dans une marre de sang dans sa salle de bain, au sein d’une résidence pour seniors. Trois individus avaient alors été interpellés par les forces de l’ordre : des Algériens, sans domicile fixe, « dont deux se faisant passer pour des mineurs isolés et présentant plusieurs identités », précise L’Alsace.

A cela s’ajoutent les agressions au domicile des victimes. Le 11 novembre 2023, Claire, insouciante, rentre chez elle après quelques courses. Elle sera violée dans le hall de son immeuble, lieu où elle pensait pourtant être le plus en sécurité, par un individu, récidiviste, visé par une obligation de quitter le territoire français. Et comment ne pas citer Berthe, 91 ans, « massacrée » et vraisemblablement agressée sexuellement à son domicile, par un Pakistanais sous le coup d’une OQTF. Mais les féministes ne se bousculent pas pour dénoncer ces agressions dans ces lieux qui étaient, il y a encore quelques années, des refuges et des sanctuaires pour les femmes.

Clémence de Longraye

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