Pour la France qui naturalise à tours de bras, y compris ceux qui n’ont rien demandé, le mieux serait d’adopter Elon. Il se dit amoureux de notre pays, de ses monuments, de ses fromages et de ses femmes. En plus, Gala et le très sérieux site Politico lui prêtent une idylle avec Giorgia Meloni. L’Italie, c’est la porte à côté.
Pour lui prouver ses sentiments, au lieu de lui offrir des diamants (c’est trop banal) il pourrait acheter un sous-marin fantôme aux Russes (Vlad en propose deux ou trois d’occasion nickel) pour envoyer par le fond la flotte des envahisseurs. D’autant qu’il pourrait déjà se faire la main sur les rafiots qui pullulent sur le Rio Grande.
Pourquoi la France reste un pays de losers tandis que l’Amérique va rebondir
Elon Musk, conseiller spécial de Donald Trump, a détaillé ce mercredi 20 novembre dans le « Wall Street Journal » son projet radical de réforme de l’État fédéral. Ça risque d’être douloureux. Comme quand on fait des liposuccions du ventre, des fesses et des cuisses pour en extirper la mauvaise graisse accumulée depuis trop longtemps.
Les renvois massifs de fonctionnaires, les suppressions de subventions, les allègements fiscaux et la dérégulation des normes les plus pesantes seront une thérapie de choc. Mais c’est la seule susceptible de rendre à l’Amérique sa grandeur. MAGA.
Elon avance le chiffre de 500 milliards de dollars de dépenses qui pourraient être supprimées tout de suite rien qu’en taillant dans les subventions au cinéma orienté, à la chanson engagée, et à des organisations « progressistes » promouvant les LGBTQ et la dysphorie de genre, ou aidant les délinquants étrangers clandestins à s’incruster.
Musk et Vivek Ramaswamy s’appuient sur des décisions de la Cour Suprême qui considère « qu’une foule de régulations fédérales existantes ne sont pas fondées légalement, car elles n’ont pas été validées par le Congrès, et pourront donc être immédiatement suspendues par décret présidentiel. »
À comparer avec la dérisoire « méthode Barnier » déclinée dans une circulaire administrative de Matignon datée du 12 novembre, intitulée sobrement « Déplacements ministériels ». Ce texte normatif demande aux membres du gouvernement en vadrouille de « partager en préfecture, avec les élus locaux, un déjeuner ou un dîner républicain » (comprendre franc-maçon). Une « tradition républicaine » dans laquelle le grand mollasson voit un moyen de renouer le contact avec le peuple et de calmer les revendications.
Si la France pouvait adopter Elon, Donald ne le laisserait pas partir
Ses projets sont trop importants pour l’Amérique. On ignore quand il leur offrira le voyage sur Mars (et ça repart) mais à brève échéance, il serait en mesure de téléporter dans la quatrième dimension les fonctionnaires surnuméraires et les glandouilleurs fédéraux de tout poil. Installés par des Démocrates sur des postes créés sur mesure, sans répondre à une quelconque nécessité, ces sangsues ont été choisies non pour leurs compétences mais sur leurs allégeances politiques.
Ils se sont incrustés dans les rouages administratifs comme des rats obèses dans une meule de fromage. Inutiles. Coûteux. Parasites. Mais disponibles pour tous les coups tordus. Beaucoup ont été enrôlés dans l’armée des petites mains qui ont compilé les élections truquées de 2020.
Elon Musk, entrepreneur visionnaire et génie ultra créatif, philosophe de l’efficience et futur patron de l’efficacité gouvernementale ne jure que par la performance et l’éradication des dispendieux inutiles. Trump lui a dit : « Ta mission si tu l’acceptes, est claire : déréguler, débureaucratiser, couper, trancher, saucissonner, jusqu’à ce que l’État redevienne une silhouette discrète comme au temps des Pères Fondateurs de la Nation Américaine ».
Alors bien sûr, il y aura toujours dans les médias de gauche des esprits chagrins pour pleurnicher sur le triste sort de l’administrateur replet, satisfait de sa personne, terrorisant son personnel au bureau et empoisonnant ses voisins des quartiers chics, qui pourrait se retrouver brusquement dans un mobil home, sans emploi.
Une vision misérabiliste pour faire pleurer dans les salons de thé et les soirées mondaines, car Elon Musk promet que les réductions massives d’effectifs dans la bureaucratie fédérale seront accompagnées d’un soutien aux fonctionnaires limogés, dans leur reconversion vers le privé s’ils le souhaitent. Aide-toi et Elon t’aidera !
Celui qui est vraiment bosseur et compétent, il ouvrira sa boîte et se refera une santé financière et une position sociale. Aux USA, c’est encore possible. Et ça le sera encore plus quand Elon aura desserré les freins entravant la créativité en réduisant les contrôles abusifs, les taxes excessives et les normes paralysantes.
Pas comme en France où Alain Madelin, éphémère ministre de Chiracula entre le 18 mai et le 26 août 1995, fut viré par Ali Juppé, énarque jusqu’au fond du slip, révulsé par les mots libéralisme, libre concurrence, création d’entreprises, allègement de la bureaucratie.
En France, 40 ans après, quand on parle d’efficacité, on vous regarde au mieux comme un doux rêveur, au pire comme un dangereux factieux
La plupart des élus, sauf les rares qui viennent du privé, et la quasi-totalité des énarques n’ont pas la moindre idée de ce qu’est un compte d’exploitation. Un budget pour eux n’est pas une recherche d’équilibre entre les recettes et dépenses, mais le moyen de quémander toujours plus d’allocations, de dotations et de subventions. Pour toujours plus de dilapidations.
Une ex qui occupait une fonction assez élevée dans un ministère régalien m’avait avoué, désabusée : « Dans l’administration, le prestige d’un directeur est fonction du nombre de personnes qu’il emploie. S’il dispose de quarante agents pour faire le travail de trente, il en réclamera dix de plus. Pour le principe. Et pour se faire mousser auprès du cabinet du ministre. Se prétendre débordé quand on n’a rien à faire, est la meilleure façon de gagner du galon ».
Grâce à elle, j’ai appris que lorsqu’un chef de service n’a pas dépensé au 31 décembre tous les crédits qu’on lui a alloués… au lieu de le féliciter pour sa bonne gestion, on lui en sucre la moitié pour l’année suivante. En se disant qu’on lui avait trop donné et qu’il n’en avait pas besoin. CQFD.
Dans le privé où la mode était à faire pantoufler les énarques, la contagion frappait parmi ceux qui semblaient les mieux vaccinés. Le vice président du CNPF (le MEDEF de l’époque) qui était aussi mon éditeur (France-Empire était sa « danseuse ») déplorait les discours surréalistes de ses pairs sous influence. Parfois par mimétisme stupide. D’autres fois par conviction forcée.
« Untel est un ancien de l’inspection des finances. Tel autre a conservé des attaches avec Matignon ou la Cour des comptes. Ce salaud me coûte cher. Mais c’est la meilleure assurance contre les persécutions administratives et le harcèlement fiscal. »
L’anarcho-capitalisme de Javier Milei est une solution un peu brutale mais efficace
Nous sommes des entrepreneurs, pas des politiciens, affirment Trump et Ramaswamy. Les recettes qu’ils préconisent ont réussi à Javier Milei en Argentine, qui a redressé en onze mois un pays ruiné par huit décennies de péronisme. Il y a encore beaucoup à faire pour réparer les dégâts des socialistes, mais déjà une gestion rigoureuse des finances publiques, moins de fonctionnaires et plus du tout de subventions, ont jugulé l’inflation, réduit la dette, et les créations d’entreprises se sont multipliées avec de vrais emplois à la clé.
Le rôle du duo étasunien devrait prendre fin le 4 juillet 2026. Cette date marquera le 250e anniversaire de la Déclaration d’indépendance. Trump traité de politicien ringard par ses détracteurs pourrait bien entrer dans l’Histoire comme l’homme qui a réussi la deuxième révolution américaine.
Christian Navis
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