La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dont il faut rappeler qu’elle n’a jamais été élue par les citoyens Européens qu’elle prétend diriger, poursuit son emprise sur les mécanismes financiers de l’Union avec une initiative controversée : fusionner deux départements stratégiques sous son contrôle direct pour instaurer un modèle conditionnant l’accès aux fonds européens à la mise en œuvre de réformes idéologiques. Un chantage donc. Cette réforme, révélée par Politico, suscite de vives critiques, notamment pour les risques de dérive politique et de concentration du pouvoir à Bruxelles.
Une fusion stratégique pour un contrôle accru
Près de 200 fonctionnaires du département des réformes de la Commission européenne seront intégrés à celui chargé de la gestion des fonds de relance post-pandémie. Ce département, supervisé directement par Ursula von der Leyen, est au cœur de la stratégie européenne depuis le lancement du programme de relance en 2020.
Ce rapprochement pave la voie à un modèle dit de « réformes contre financements », applicable non seulement aux fonds de relance, mais également aux politiques de cohésion et aux subventions agricoles. Jusqu’à présent, ces financements étaient attribués principalement sur la base de critères économiques, comme le PIB par habitant inférieur à la moyenne européenne, sans conditions spécifiques.
Le mécanisme de conditionnalité introduit en 2020 pour les fonds de relance reposait sur des engagements en matière de réformes et d’investissements, justifiés à l’époque par l’urgence de la crise pandémique. Cependant, cette mesure temporaire semble devenir un outil pérenne, étendu à tous les financements européens.
Sous ce nouveau modèle, chaque État membre devra respecter une feuille de route spécifique, incluant des étapes précises et des réformes dans des domaines variés, tels que l’économie, la gouvernance administrative ou encore l’état de droit. Ces exigences pourraient être publiées dès la seconde moitié de 2025.
Un outil de pression politique déguisé ?
Bien que présenté comme un instrument pour rationaliser les réformes et réduire la bureaucratie, ce modèle soulève des inquiétudes quant à son utilisation idéologique. Déjà, des pays comme la Suède et la Finlande plaident pour lier tous les financements européens au respect des « valeurs communes », telles que l’état de droit, la démocratie et les droits fondamentaux.
Cette perspective ouvre la porte à des abus politiques, où l’attribution des fonds pourrait devenir un levier de pression pour aligner les politiques nationales sur des orientations idéologiques dominantes au sein de l’Union. Les précédents montrent que la Commission parvient souvent à faire passer ses initiatives, même face à des résistances initiales des États membres.
La manœuvre affaiblit également le portefeuille Cohésion et Réformes, détenu par l’Italien Raffaele Fitto, seul commissaire conservateur dans le cabinet actuel. Bien qu’il vienne d’un pays bénéficiaire des politiques de cohésion, Fitto a soutenu le modèle « réformes contre financements » lors de son audition de confirmation. Ce soutien soulève des interrogations sur sa capacité à défendre les intérêts des États membres les plus vulnérables face à Bruxelles.
Les risques pour l’avenir de l’Europe rurale et des régions défavorisées
L’un des dangers majeurs de ce modèle réside dans l’érosion des politiques de cohésion, qui visaient jusqu’ici à réduire les inégalités économiques entre régions. En conditionnant ces fonds à des réformes idéologiques, l’Union risque d’abandonner les zones rurales et les régions économiquement fragiles qui ne peuvent pas répondre à ces nouvelles exigences.
La concentration accrue des pouvoirs à Bruxelles et l’idéologisation des financements pourraient accentuer la fracture entre les institutions européennes et les citoyens des pays membres. Les critiques dénoncent un recul de la souveraineté des États et une uniformisation forcée, loin de l’esprit initial d’une Union fondée sur la diversité et la coopération volontaire.
La réforme initiée par Ursula von der Leyen, dont le visage a de plus en plus l’allure de celui d’un tyran, marque un tournant dans la gestion des fonds européens. Derrière le discours de rationalisation et d’efficacité, se dessine un projet de centralisation renforcée où les financements deviennent des outils de contrôle politique.
Pour les opposants, il s’agit d’une attaque contre les principes fondamentaux de l’Union européenne, qui devrait prioriser la solidarité et le développement équilibré de ses régions, plutôt que de conditionner son soutien à des réformes dictées par une élite technocratique et idéologiquement orientée.
Illustration : DR
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