Plus de voitures pour les gendarmes. Le renouvellement du parc automobile de la gendarmerie française est problématique, faute d’argent évidemment. Il faudrait au moins 3 750 véhicules légers par an pour maintenir le parc en état optimal. Sauf que seulement 1 850 achats sont prévus en 2025. En 2024, sur toute la France, 185 véhicules neufs ont été livrés, soit 5 % de ce qu’il aurait fallu. Si on place ces chiffres en face de ceux de la délinquance, on se rend compte que ça ne suit pas. Ce gouvernement fait entrer à gros bouillon des individus dont on sait pertinemment qu’ils vont nécessiter des moyens de maintien de l’ordre et ils diminuent les moyens du maintien de l’ordre.
Mais pour nos impôts, c’est la double punition. Non seulement les budgets sont en baisse, mais le prix moyen d’un véhicule acheté par la gendarmerie est passé de 23 000 euros en 2020, à 45 000 euros en 2025, soit une hausse de près de 100 %. En cause, l’électronique inutile, le prix des matières premières, les taxes sur le travail et ainsi de suite, en particulier depuis des mesures censées mettre l’économie russe à genoux et qui nous ont ruinés, nous. Mais aussi, les malus écologiques, revoilà la bonne conscience planétaire qui ne s’applique qu’aux voitures et pas au commerce par cargos et transport aérien en explosion. On a bien pensé à une exonération des malus pour certains véhicules spécifiques, mais ce n’est pas encore fait et ce serait insuffisant. Quant à passer à l’électrique, on imagine de longues tournées ou des poursuites avec une autonomie de 300 kilomètres et encore, quand tout va bien.
Au-delà des chiffres, il faut cependant bien mesurer la portée du choix politique. On laisse entrer des gens qui statistiquement agressent, dans un paysage d’augmentation généralisée de l’ensemble des délinquances et on réduit les moyens de protection. Traduction, on laisse la population en pâture à ses prédateurs, plus directement, on sacrifie les civils. Moins de tournées, moins d’hommes, moins de possibilité d’intervention, moins de mobilité. Il n’y a pas que pour les voitures. Pour le matériel, c’est pareil : uniformes, armes, matériel d’enquête, de bureau… tout devient ric et rac.
On peut aussi se poser la question des ordres donnés à ces gendarmes. On sait que pour empêcher un brave homme de récupérer son bien squatté, pas de problème. Pour empêcher le squat, c’est une autre histoire. Pour éviter les rassemblements en hommage à Thomas, de Crépol, les moyens sont là. Pour les rodéos et les manifestations pro-palestiniennes, qui bien qu’interdites, se tiennent quand même, c’est aussi autre chose. Non seulement la population française se sent abandonnée et sacrifiée, mais elle a bien conscience qu’elle est également empêchée de pallier elle même à cette absence de sécurité. Comme nous l’avons déjà écrit au RPF, on sent confusément que l’action publique intime implicitement aux Français l’ordre de se laisser dépouiller, voire tuer. Surtout d’ailleurs, quand le profil des agresseurs pourrait heurter la correction politique. Toujours à propos de Thomas à Crépol, on n’a encore pas le nom du tueur, un an après.
Il est difficile de ne pas penser que les policiers sont logés à la même enseigne que les gendarmes en la matière. Pour ces hommes de terrains, il faut faire moins face à plus, à plus dangereux, à plus nombreux, mais avec moins de moyens et des moyens vétustes, avec des ordres qui ne vont pas toujours dans le bon sens et une engeance médiatique toujours prompte à casser du flics quand une racaille d’importation fait les frais de leur bon travail.
Pierre Duriot : porte parole du Rassemblement du Peuple Français.