Alors qu’Ursula von der Leyen se donne la peine d’un simple tweet pour annoncer urbi et orbi que l’avis de la France ne lui importe guère plus qu’une guigne, l’ancien jeune Premier ministre qui fut si habile à se démener sur les bottes de paille durant la révolte paysanne avant l’été sent arriver l’heure de vérité. Car qui a intrigué pour placer von der Leyen à son poste, sinon le Président Macron ? Qui la soutient au Parlement européen depuis sa nomination, sinon le parti macroniste européen Renew ? Qui finance l’UE destructrice de notre agriculture, sinon la France de Macron, deuxième pays contributeur net de l’UE, qui a refusé voilà quelques semaines de réduire la dotation française au Moloch (23 milliards d’euros) ? Qui assure à chaque prise de parole que l’Europe est bonne pour la France ? Qui, sinon la Macronie, a encouragé ce traité mortifère pour nos vastes et pauvres régions d’élevage avant de s’apercevoir que cette nouvelle « avancée » de la mondialisation allait mettre le feu aux campagnes ?
Hénaurme mensonge
Coincé le doigt dans la porte de la mondialisation malheureuse, Gabriel Attal a tenté le coup de bluff. Au petit jeu de Faites entrer l’accusé, l’ancien Premier ministre se surpasse et désigne… le RN : « En faisant tomber le gouvernement, vous avez affaibli la voix de la France en Europe et limité sa capacité de blocage du Mercosur, ose Gabriel Attal, vendredi 6 décembre, à la tribune de l’Assemblée nationale. Il n’y a jamais de hasard : il n’y a que des responsabilités à assumer. Alors, qu’attendez-vous pour assumer les conséquences de vos actes ? », demande-t-il au RN. Un vieux réflexe, le RN jouant les boucs émissaires providentiels depuis quarante ans. Le propos d'Attal est repris peu ou prou par un soutien de Barnier, le député européen François-Xavier Bellamy, qu’on a connu mieux inspiré !
De la « petite poloche », selon le mot de Dupond-Moretti. Toute petite... Donc, si le RN n'avait pas voté la censure du NFP, le Mercosur était condamné, jeté aux orties, oublié, abandonné ? Les agriculteurs voyaient leurs revenus protégés d’une concurrence contre laquelle ils ne peuvent pas lutter ? Les innombrables villages français qui vivent de l’agriculture ou de l’élevage étaient sauvés ? Qui croira à cet hénaurme mensonge ?
Vendredi, Philippe de Villiers, qui a la mémoire longue, a fait litière de cet argument de joueur de bonneteau : « J’ai annoncé ici même, il y a quatre mois, qu’on aurait l’accord du Mercosur avant la fin de l’année, à la date des 5, 6 ou 7 décembre, rappelle Villiers. Cela n’a rien à voir avec la motion de censure. »Marine Le Pen avait beau jeu de stigmatiser elle aussi, sur X, « l’absence totale d’éthique » et la « malhonnêteté intellectuelle » d’un Attal « capable de tout ». De nombreux médias ont en effet indiqué, ces dernières semaines, avant le vote de la censure en France, que les discussions étaient terminées et que l’accord était prêt. Comme le très sérieux quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Farce tragique
La Macronie savait : elle a tenté de donner le change. Elle a joué la comédie. Elle a menti à la tribune de l’Assemblée nationale sous la voix d’Attal. Elle a surtout soutenu l’Europe tueuse de nos éleveurs dans toutes les occasions. Elle a suivi la voie tracée par la droite sarkozyste qui a abandonné volontairement la souveraineté française lors du traité de Lisbonne en 2007, deux ans après que le peuple français avait nettement refusé par référendum la Constitution européenne, qui signait justement l’abandon de la souveraineté française. Le mensonge appelant le mensonge, la Macronie a accusé l’opposition RN d’être la cause du désastre. C’est grave.
Les agriculteurs sont les dindons de cette farce tragique où Gabriel Attal joue les Scapin, frappant le sac où sont enfermés les Français crédules, en désignant non pas les « spadassins », comme dans la pièce de Molière, mais l’opposition parlementaire RN.
« Attal et Macron savent tous très bien depuis longtemps que la France va passer à la casserole, tranche Philippe de Villiers, mais ils ne veulent pas nous le dire. Ils font des soins palliatifs pendant que von der Leyen a mis la piqûre létale. » Il conclut : « Nous ne sommes plus souverains. L’UE est une machine à nous broyer. » Reste à dire fermement « non », ce que la France fit en d’autres temps, avec succès.