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Éducation, affaire, pouvoir souverain

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Cellule Stratégie 10

Après une série sur les mentalités royalistes (« Cellule Stratégie » 2, 3, 4, 5, 6, 7), voici la suite sur l’éducation du « Monk français » (« Cellule Stratégie » 8 et 9). Dans cette seconde partie, Maurras évoque le concept fondamental « d’Affaire », de l’impératif à nous y préparer et de l’indispensable doctrine.

Maurras y déroule l’argumentaire de la nécessité à détruire la IIIe République, c’est-à-dire le régime des partis. Constatons qu’en 2024 la Ve République a, comme les rivières, regagné son lit et la France est à nouveau bloquée par le régime des partis. Le fameux « parlementarisme rationalisé » mis en place en 1958 par les gaullistes s’est avéré à l’usage une blague ; de celles qui ne font pas rire le pays réel qui travaille et qui souffre. Une fois Monk convaincu, il ne restera qu’à attendre la crise, c’est-à-dire « l’Affaire », ce moment de vive émotion nationale dont le Monk fera sortir des actes nouveaux et d’abord le retour à un pouvoir souverain. Mais place à Maurras…

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Par Charles Maurras

— Monk instruit, il ne faudra plus qu’un moment de vive émotion nationale. Les idées de Monk en seront élevées à la température de l’action, et des actes nouveaux ne peuvent manquer d’en sortir.

— Général, dit à Monk l’Intelligence royaliste, vous allez régénérer l’histoire de France.

« Les lois sont saintes ? Oui : la plus sainte des lois, c’est pourtant le salut public.

« Quand la patrie est en danger, elle veut que l’on viole les lois qui la trahissent. Ouvrez les yeux et dites si l’ordre de la République ne trahit pas l’ordre français. Cette République décrète l’indiscipline militaire comme le désordre civil.

« La France est déchirée parce que ceux qui la gouvernent ne sont pas hommes d’État, mais hommes de parti. Honnêtes, ils songent seulement au bien d’un parti; malhonnêtes, à remplir leurs poches. Les uns et les autres sont les ennemis de la France. La France n’est pas un parti.

« La France n’a que vous. Vous et votre armée. Mais, si vous travaillez ou pour vous ou pour votre armée, vous seriez encore un parti : il s’agit de bien autre chose !

« Il s’agit de rendre au pays le gouvernement et la protection d’un pouvoir souverain.

« Parlons mieux : d’un pouvoir qui soit un vrai pouvoir.

« Expliquons-nous : d’un pouvoir qui ne soit pas dépendant.

« Un chef d’État doit être libre. Il n’est point libre.Il dépend du peuple, s’il est élu par le peuple. Il dépend du Parlement et des oligarchies s’il est l’élu du Parlement et des oligarchies. Il travaille donc nécessairement à flatter, à séduire, à gagner ceux dont il dépend. Pour être réélu, il recherche la popularité immédiate plus que le bien de la nation. La presse, l’opinion, l’argent, l’administration sont ses maîtres. Il est toujours induit à trahir pour eux l’intérêt national.

« Comme on défend la chasse contre la passion des chasseurs, comme on défend la pêche contre la passion des pêcheurs, comme on défend les intérêts du travail lui-même contre le caprice des travailleurs, il faut que l’État puisse défendre aussi l’intérêt national, l’intérêt de la France contre les caprices, les passions ou les intérêts particuliers des Français. Le pouvoir souverain ne peut représenter simplement la majorité, ni même l’unanimité des Français vivants. Il doit aussi personnifier tous les Français morts, tous les Français à naître. Il doit être la France même. Il doit donc être héréditaire et dynastique.

« Un pouvoir dynastique échappe à l’élection. Un pouvoir dynastique échappe à l’obsession et à l’oppression du présent. Il calcule donc l’avenir, aussi facilement qu’un pouvoir électif le néglige.

« Dans le système dynastique, l’intérêt du prince et l’intérêt national ne font qu’un. L’égoïsme même du prince tourne au profit de la nation. Une cupidité sordide, celle d’un Louis XI par exemple, y réalise plus de chefs d’œuvre que, dans une démocratie, le patriotisme le plus élevé.

« Par position, comme on dit en géométrie, le monarque défend, ménage et développe cet État qu’il incarne. Mais il ne peut borner à sa vie le souci de cet intérêt, puisqu’il sait qu’il y va de la gloire de sa famille et, plus prochainement, du bien du fds ou du parent qui lui succédera. Il témoigne à l’État les mêmes soins qu’un particulier aux affaires de sa maison.

« Tous les États heureux, tous les États forts ont ainsi un roi dynastique. Nous n’avons plus d’État, dit M. Anatole France, nous n’avons plus que des administrations. Refaites l’État, Général. Général, donnez-nous un Roi comme aux autres nations.

« La Raison vous ordonne de détruire la République. Elle vous interdit de faire autre chose que la royauté. Dans toute autre hypothèse, vous êtes factieux. Ici, votre désordre conspire à rétablir un ordre supérieur.

« Le Roi, c’est notre ordre vivant. »

https://www.actionfrancaise.net/2024/12/28/cellule-strategie-10/

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