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La Franc-Maçonnerie, moteur invisible de la Révolution

La France travaille pour l’humanité entière et accepte tous les concours dès 1789. Jean-Paul Marat (1743-1793) avoue : « Les vainqueurs de la Bastille sont pour la plupart allemands ».
Mr de Montmorin note : « Presque tous ceux qui ont forcé les portes des Tuileries, le 20 Juin 1792 étaient des étrangers.
Alexandre de Lameth (1760-1829), à la veille du 10 Août 1792, interroge : « Le peuple est-il dans un ramassis d’étrangers sans patrie que depuis six mois on appelle dans Paris ? »
Anacharsis Klotz, prussien président du Club des Jacobins, déguise un jour des vagabonds en Turcs, Indiens et Persans pour les mener à l’Assemblée et demander la « République universelle » ».

La Révolution de 1789 a des ambitions planétaires, mais d’abord européennes. Frère Lanfrey le démontre dans son Essai sur la Révolution française : « Les révolutions qui s’étaient opérées en Autriche sous Joseph II, en Toscane sous Pierre-Léopold, et plus récemment aux Etats-Unis d’Amérique, n’étaient que des aspects divers d’une même pensée, dont la révolution française fut l’expression la plus parfaite ».
Selon Alfred Fierro, historien français, né en 1941, la révolution de France est « associée avec la révolution américaine dans le cadre de ce qu’on a nommé Révolution occidentale ».
Jacques Mallet du Pan, journaliste suisse (1749-1800), remarque l’universalité du dessein révolutionnaire : « Le système révolutionnaire est applicable à toutes les nations ; il a pour bases des maximes philosophiques propres à tous les climats et ennemies de tous les gouvernements… Le fanatisme d’irréligion, d’égalité, de propagandisme, est aussi exalté et mille fois plus atroce dans ses moyens que ne le fut jamais le fanatisme religieux ».

La Maçonnerie est aux premières loges. Jacques Mallet du Pan évoque les connivences : nulle part la révolution « ne rencontre un terrain aussi bien préparé, un gouvernement aussi médiocre, des effusions d’âmes aussi vives, d’aussi puissantes complicités »…
Le Siècle de Lumières, si brillant en France, privilégie l’action des 30 000 maçons que compte les 629 loges de la France de Louis XVI. Et l’Assemblée constituante dénombre 477 députés maçons, soit 82,5 % des effectifs du Tiers Etat.

Un plan d’action en deux temps prévoyait de mettre à bas l’édifice millénaire du trône et de l’autel. Jacques Mallet du Pan précise ce plan : « On exécuta sur le territoire un plan particulièrement hardi. Il se résume en ces mots : ameuter, au nom du roi, les peuples contre les seigneurs ; les seigneurs, une fois renversés, se précipiter sur le trône désormais sans défense et le briser ».
On reconnaît ici le schéma de la lutte des classes. Il oppose la classe la plus nombreuse à la classe la moins nombreuse, qui détient encore une bonne part de l’autorité.

L’ENCYCLOPÉDIE SE RÉVÈLE ETRE UN CHEVAL DE TROIE propre à séduire les profanes. Le projet, diligenté par Diderot (1713-1784), a reçu le soutien de André Michel de Ramsay, chevalier de Ramsay, protestant anglais, « converti » par Fénelon, auteur du Discours à l’origine de l’Ecossisme dans la Franc-Maçonnerie (1686-1743) : « On réunira les lumières de toutes les nations dans un seul ouvrage qui sera comme un magasin général de tout ce qu’il y a de beau, de grand, de lumineux, de solide et d’utile dans toutes les sciences naturelles et dans tous les arts nobles ».
Les philosophes seraient-ils les enfants perdus de la Veuve, envoyés batailler à l’avant-garde ?
Le Rousseau du Contrat social prélude aux théories séductrices de Morelly, philosophe méconnu (1717-1778), de l’abbé Mably (1709-1785), de Gracchus Babeuf (1760-1797).
Rousseau que « Marat lisait et commentait dans les promenades publiques, au milieu des applaudissements des foules ».

La conquête méthodique de la société française de haut en bas passe par le « Comité d’instruction », bureau d’instituteurs fondé par d’Alembert vers 1762, par les théories savantes de la « physiocratie maçonnique » de François Quesnay, Vincent de Gournay, Robert Jacques Turgot.
Elle suppose un long travail de préparation des esprits. Ces esprits, touchés par les catéchismes populaires, accréditent dans les campagnes et les faubourgs des idées connues de Droits de l’Homme, de Contrat social, de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.
La noblesse libérale, enrôlée par Ramsay au premier tiers du siècle, est subjuguée par les charlatans de la Cour de Louis XVI. La bourgeoisie se joint à la noblesse libérale.
En 1777, la Maçonnerie adopte la devise du martinisme, le ternaire séché « Liberté, Egalité, Fraternité ». Cette devise préside aux travaux des ateliers florissants, et sera reprise par le club des Cordeliers en 1791.
Dans un rapport lu en 1883, frère Charles Brunelière (1847-1917), affirme le rôle de la franc-maçonnerie au XVIIIe Siècle : « Ce fut de 1772 à 1789 que la franc-maçonnerie élabora la Grande Révolution qui devait changer la face du monde. C’est alors que les francs-maçons vulgarisèrent les idées qu’ils avaient puisées dans les loges ».

Mais des buts de l’illuminisme, retour de l’Age d’Or, rien n’est révélé aux simples initiés des Loges mondaines. Les prêches contre le patriotisme, contre le localisme, contre l’esprit de famille. Les prêches en faveur de l’état de nature, l’état sauvage primitif, où « le monde était une grande famille », et où tous les hommes s’aimaient entre eux d’un amour général. Le cantique d’Adam Weishaupt, théologien allemand, maître des Illuminés de Bavière, (1748-1830) : « Oui, les princes et les nations disparaîtront de dessus la terre ! Oui, il viendra ce temps où les hommes n’auront plus d’autre loi que le livre de la nature ! Oui, cette révolution sera l’ouvrage des sociétés secrètes. Tous les efforts des princes pour empêcher nos projets sont pleinement inutiles. Cette étincelle peut longtemps encore couver sous la cendre, mais le jour de l’incendie arrivera ».
Les simples initiés ne doivent pas avoir connaissance de ce COURANT CACHÉ. Le mouvement de 1789 est la confluence de deux démarches : celle des loges fermées, et celle des salons, démarches distinctes tout au long du siècle.
Voltaire théorise cette pratique de la dissimulation : « Que les philosophes véritables fassent une confrérie comme les francs-maçons… Frappez et cachez votre main ». Il écrit à d’Alembert qu’à Ferney, il « communie » publiquement, et qu’il « rend le pain bénit », pour mieux tromper son monde.
Après 1750, une partie du clergé sait qu’un système idéologique vient de se mettre en place pour faire triompher l’incrédulité. Mais les clercs sont victimes de cette langue de bois. L’abbé Tardif de Laborderie, Vénérable et fondateur de loges avant et après 1789, proclame en terre d’émigration : « Qui dit maçon dit un homme religieux ». Le clergé trompé fournit 27 vénérables sous Louis XVI.

La franc-maçonnerie, déiste dans son principe, présente sa théorie par principes et adopte des formes compatibles avec le christianisme. Selon Octave Aubry, Aucun frère « ne s’avoue athée ; tous se réclament d’un dieu vague et bienveillant, mais sous les coups portés aux rites et aux symboles, ils visent la foi ».
La maçonnerie gouverne INDIFFÉRENTE AUX FORMES DU RÉGIME, À LA NATURE DU RÉGIME. Les initiés veulent faire avancer la révolution, plus qu’ils ne désirent fonder la République. Ils soutiennent d’abord les ambitions du duc d’Orléans. En 1795, on émet l’hypothèse d’un roi protestant, faire couronner Brunswick, le « vaincu » de Valmy.

Les chefs révolutionnaires ont des affiliations maçonniques. Danton, Bailly, Camille Desmoulins, Siéyès, Chénier, Voltaire, Chamfort, Greuze, Houdon, Lacépède, Condorcet, Pétion, Brissot… appartiennent à la loge des 7 sœurs, sous le marteau du vénérable Benjamin Franklin. L’abbé Barruel (1741-1830) énumère les 32 membres de cet atelier. Louis Amiable, dignitaire du Grand Orient (1837-1897), reprend cette allégation dans une monographie de la loge. Louis Blanc, franc-maçon (1811-1882), avoue : « La maçonnerie s’ouvrit jour après jour (à dater de 1772) à la plupart des hommes que nous retrouverons dans la mêlée révolutionnaire. »
Le comte Kurt von Haugwitz, ministre de Prusse, qui dirigea les loges de Prusse, de Pologne et de Russie, révéla au Congrès de Vérone en 1822 : « Tout ce qui arriva en France, à partir de 1788, était décidé et préparé dès 1777 ».

Selon la psychologie des Hauts Initiés, le peuple constitue la masse de manœuvre des révolutionnaires. En Mai 1789, Chamfort avoue à Marmontel : « La nation sait-elle ce qu’elle veut ? On lui fera vouloir et on lui fera dire ce qu’elle n’a jamais pensé… La nation est un grand troupeau qui ne songe qu’à paître, et qu’avec de bons chiens, les bergers mènent à leur gré. Après tout, c’est son bien que l’on veut faire à son insu ; car, mon ami, ni votre vieux régime, ni votre culte, ni vos mœurs, ni vos antiquailles de préjugés ne méritent qu’on les ménage… et pour tracer un nouveau plan, on a toute raison de vouloir faire place nette. Le trône et l’autel tomberont ensemble ; ce sont deux arcs-boutants appuyés l’un sur l’autre ; que l’un des deux soit brisé, l’autre va fléchir ».
Les témoignages sur les distributions d’argent aux émeutiers éclairent d’un jour nouveau le « spontanéisme » des émeutiers.

Premier témoignage. « En faisant viser mon passeport au sortir de Paris, j’ai vu un homme tirer de sa poche deux assignats de cinq livres tenant ensemble. On paraissait étonné de cette richesse d’un malheureux déguenillé.
C’est, répondit-il, ce qu’on a distribué hier aux vainqueurs de la Bastille ».
Deuxième témoignage. À un député modéré qui voulait calmer les émeutiers, l’un d’eux répond en brandissant douze francs : « Ce que vous dites est vrai, mais vos raisons ne valent pas celle-ci ».
Le seul désaccord des témoins concerne les tarifs qui varièrent. La Fayette cite douze francs par jour. Lameth révèle : « Nous payons les habitués des tribunes de l’Assemblée. Nous nous faisons applaudir par une centaine de soldés que nous décorons du nom de « Peuple » ».
Cette tactique préside au progrès des discussions. L’abbé Grégoire et ses amis orientent les débats et obtiennent les votes souhaités. Ils s’arrangent pour que la discussion mûrisse l’opinion publique. On peut parler « D’UN VIOL DES FOULES ». Ce viol des foules est tout à fait actuel.

Dès la prise de la bastille, Jean Sylvain Bailly (1736-1793) écrit : « Il y avait un moteur invisible qui semait à propos les fausses nouvelles pour perpétuer le trouble. Ce moteur a dû avoir un grand nombre d’agents, et pour avoir suivi ce plan abominable, il faut un esprit profond et beaucoup d’argent. Quelque jour, on connaîtra Génie infernal et le bailleur de fonds ».
André Chénier avoue en 1792 : au centralisme des loges, répond celui des « sociétés populaires affiliées au club des Jacobins, qui, se tenant toutes par la main, forment une chaîne électrique autour de la France. Au même instant, elles s’agitent ensemble, poussent les mêmes cris, inspirent les mêmes mouvements qu’elles n’ont certes pas grand-peine à prévoir ».

DE CURIEUSES ANALOGIES, D’INNOMBRABLES RAPPROCHEMENTS APPARENTENT LES VOCABULAIRES RÉVOLUTIONNAIRE ET MAÇONNIQUE.
Maurice Talmeyr, essayiste français (1850-1931), s’efforce de démontrer que la Révolution française n’a pas eu pour origine un mouvement populaire, mais une conspiration maçonnique :
« Les premiers Maçons établis en France, en 1725, étaient des Jacobites, et le grand club directeur de la Révolution est le club des Jacobins. Condorcet, dans la Septième époque des progrès de l’esprit humain, désigne la Franc-Maçonnerie comme une continuation mystérieuse de l’Ordre des Templiers, et Louis XVI a pour prison le Temple, ancien asile de ces mêmes Templiers. La grande assemblée annuelle des francs-maçons s’appelle le Convent, et la plus fameuse assemblée révolutionnaire s’appelle la Convention. La Maçonnerie, quand elle avait à proscrire un adepte, le déclarait suspect, et chacun sait comment, sous la Terreur, on était déclaré suspect… Enfin, l’une des épreuves de la Franc-Maçonnerie, avant la Révolution, consistait à faire opérer au dignitaire maçonnique l’exécution en effigie d’un roi de France sur un mannequin représentant Philippe le Bel, le prince même qui avait exterminé l’Ordre des Templiers ; et l’acte suprême de la Révolution devait être, de même, l’exécution du roi ».

Pierre-Gaspard Chaumette (1763-1794), soumis à l’Assemblée, désirait dépecer le corps de Louis XVI en 83 morceaux destinés aux départements. Ainsi avait été traité le corps d’Osiris, le Père des maçons, mutilé par Typhon, fils de Gaïa et de Tartare, que les Égyptiens identifiaient avec le Dieu de la Bible. Mais Chaumette se garde bien d’indiquer à la tribune l’origine de ce souhait.
Chaumette obtient de l’Assemblée qu’elle incarcère la famille royale au Temple, en souvenir de Jacques de Molay dont les initiés jurent de venger la mort.
François Joseph Bara, jeune soldat républicain de 14 ans, tombe sous les coups des Vendéens, en criant « Vive la République ». Gustave Bord, essayiste français (1852-1934), démonte sa légende. Joseph Agricol Viala, âgé de 15 ans, est tué à Caumont-sur-Durance par les fédéralistes.
Bara et Viala fournirent des arguments à la propagande républicaine.
Dans un discours sur Bara et Viala, à la Convention, le peintre David fait une allusion aux croyances secrètes des initiés : « Les sans-culottes iront verser leur sang, dit-on ; c’est bien là le langage des aristocrates. Est-ce qu’un sans-culotte peut être atteint ? N’est-il pas invulnérable, comme le dieu qu’il remplace sur la terre ? ».

La révolution emprunte constamment au symbolisme maçonnique. Gustave Gautherot, professeur d’histoire (1880-1948), écrit : « Sur les baudriers de l’Ecole de Mars, les mots liberté, égalité, étaient séparés par le niveau égalitaire ; le même symbole était gravé sur leur sabre. Le franc-maçon David l’avait aussi dessiné sur le sabre des Représentants du peuple ; sur la poignée de l’épée des membres du Directoire, il y ajouta le pélican, principal symbole du grade de chevalier Rose-croix. Parmi les insignes officiels, abondent les triangles et l’œil rayonnant. Enfin, il suffit de parcourir l’Histoire numismatique de la Révolution française de M. Michel Hennin pour y remarquer que la médaille gravée en souvenir des Etats généraux porte le compas, l’équerre, les deux colonnes surmontées du soleil et de la lune ; que la médaille de Louis XVI renferme le compas, l’échelle graduée, l’équerre, la poignée de truelle, la lune et le soleil ; que la médaille de la « Fédération nationale des Français » porte le nom hébreu de Jéhovah dans un triangle rayonnant ; que le jeton de présence du club des Cordeliers, le club qui se fit le fourrier de la République, est un écu entouré d’un cordon formant plusieurs lacs et terminé par deux houppes ; que sur la médaille d’huissier de la Convention, un niveau est suspendu par une corde au bonnet de la liberté ».
Ces emprunts au symbolisme maçonnique sont d’autant plus actuels que la Révolution continue et arrive à son aboutissement.

Jean Saunier

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