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Droit du sol : Bayrou veut un débat. M. Le Pen lui répond et veut des actes !

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Mais non, vous ne rêvez pas : François Bayrou lui-même souhaite, après le vote pour restreindre le droit du sol à Mayotte, un débat « plus large » sur l'identité française. Darmanin et même Olivier Faure estime qu'il n'est « pas tabou » ! Le même François Bayrou qui, quand Nicolas Sarkozy lançait ce débat, il y a quinze ans, n'avait pas de mots assez durs : « L’identité nationale n’appartient pas aux politiques », tonnait-il, ajoutant que « rien n’est pire que d’en faire un sujet d’affrontement »...

Bayrou le converti ?

Après le « sentiment de submersion migratoire », François Bayrou pose donc deux nouveaux petits cailloux blancs sur le chemin qui le ramène au réel. Que s'est-il donc passé, pour qu'il mette ainsi en scène sa conversion - d'aucuns diront sa lepénisation ? Quinze ans et une situation migratoire qui n'a fait qu'empirer ? L'épreuve des responsabilités les plus hautes qui obligent à la lucidité ? Ou, plus probablement, une forme de démagogie pour épouser l'opinion majoritaire des Français, comme Bruno Retailleau, tout en désarmant l'arme de la censure du RN. Et, donc, un moyen de durer quelques mois de plus à Matignon. Mais aussi, certainement, la perspective d'une présidentielle qui se jouera sur ces questions. D'où cette mutation de Bayrou en Sarkozy bis.

Un débat ? Les Français veulent des actes !

Sauf que ces avatars de Nicolas Sarkozy commencent à être nombreux : Bayrou, Darmanin, Retailleau et, comme le disait Gabrielle Cluzel, la trajectoire de Sarkozy, qui s'en est tenu aux mots, n'a pas de quoi les rendre très crédibles. L'emballement identitaire de ces centristes ou LR révèle surtout une chose : l'exaspération de l'opinion. Une opinion bien décidée, désormais, à ne plus s'en laisser conter et à exiger de la part d'un Retailleau et d'un Bayrou, aujourd'hui en responsabilité, des actes. C'est exactement ce que vient de lui répondre Marine Le Pen, ce samedi 8 février, depuis Madrid, où elle assistait à une grand-messe de tous les mouvements patriotes européens : appelant à la tenue d'un référendum sur la suppression du droit du sol, elle a demandé à M. Bayrou et à tous ces beaux parleurs calculateurs d'« arrêter de parler, débattre, blablater ». C'est bien, de suivre l'opinion, mais avec vingt ans de retard, c'est relativement inefficace : c'est cela qu'est venue rappeler Marine Le Pen. Pour elle, comme pour une majorité des Français, l'heure n'est plus à la réflexion sur la question migratoire mais à une action ferme et déterminée dont ni M. Bayrou ni M. Retailleau n'ont encore été capables, comme le montre l'actualité de la semaine et des dernières heures.

Bayrou sur un « terrain glissant » ?

De fait, M. Bayrou se retrouve sur un « terrain glissant ». C'est l'expression employée par un député macroniste de gauche, Belkhir Belhaddad, qui vient de quitter son groupe en dénonçant le positionnement de sa famille politique, le groupe Ensemble présidé par Gabriel Attal, qui effectue, selon lui, « un glissement vers les idées du Rassemblement national » sur la question migratoire. Ils étaient deux, avec le député des Côtes-d'Armor Éric Bothorel, à avoir voté contre la proposition de loi visant à renforcer les conditions d'accès à la nationalité française à Mayotte. Ainsi M. Bayrou voit-il sa majorité centriste s'effriter sur son flanc gauche, surtout que, au-delà de ce député peu connu, des grandes figures de la Macronie comme Élisabeth Borne ou Yaël Braun-Pivet ont exprimé leur opposition à la ligne du moment Bayrou-Retailleau. Peu de chances, donc, que Bayrou puisse mener une politique RN-compatible et, quand il sortira de l'ambiguïté, ce sera à ses dépens. Chute de son gouvernement ? Immobilisme et impuissance ? Un autre terrain glissant pour lui...

Frédéric Sirgant
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