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Ce que l’on sait du plan de paix qui se profile en Ukraine

Trump et Poutine se sont entretenus hier durant une heure et demie, le Tsar profitant de l’occasion pour inviter le président des Etats-Unis à Moscou. Depuis la visite d’Obama en Russie en 2013, aucun président américain n’est revenu dans le pays.

https://www.valeursactuelles.com/monde/vladimir-poutine-a-invite-donald-trump-en-russie-une-premiere-en-douze-ans

Voici les grandes lignes qui semblent se préciser :

– la paix et la fin du « massacre » sont une priorité pour la Maison-Blanche

– Trump est en accord avec Poutine pour établir les conditions d’une paix durable

– pas de troupes américaines en Ukraine

– pas d’adhésion de l’Ukraine à l’Otan (Mark Rutte en a avalé son chapeau)

– pas de retour aux frontières de 2014, Crimée et oblasts annexés restent russes

– si des troupes européennes de maintien de la paix sont déployées en Ukraine, ce sera en dehors du cadre otanien et donc sans la protection de l’article 5 en cas d’attaque contre un membre de l’Alliance

– c’est donc aux Européens qu’il appartient de reprendre le fardeau ukrainien

– mais les Etats-Unis restent engagés dans l’Alliance et restent partenaires de l’Europe en matière de défense 

– les Etats-Unis ne veulent plus d’une Europe qui s’en remette entièrement à la protection américaine. L’effort de défense doit être équilibré entre USA et UE.

La grande illusion des Européens, en retard d’une guerre

Ils ont tous cru à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Comme si Poutine allait accepter à ses frontières, les fusées ennemies que Kennedy a refusées en 1962 à Cuba.

On entend encore quelques illuminés clamer que la Russie ne doit pas gagner et que l’Ukraine ne peut accepter d’être amputée de 20 % de son territoire. Mais que pèsent les forces européennes ?

La plupart de nos lumières étoilées n’ont toujours pas réalisé ce qu’est l’armée russe, devenue encore bien plus puissante qu’en 2022, tandis que les armées européennes se sont saignées en armements et munitions pour le sinistre résultat que l’on sait.

En 2024, les dépenses militaires mondiales ont atteint 2460 milliards de dollars.

Dont 1440 milliards de dollars pour l’Otan, mais seulement 442 milliards pour l’Europe.

Si l’Europe veut atteindre un budget défense égal à 3 % du PIB, il lui faut consentir un effort supplémentaire de 250 milliards de dollars. Avec une Allemagne en récession et une France à l’arrêt et ruinée, c’est impossible.

Et pour un effort de défense égal à 5 % du PIB, il faudrait 750 milliards de plus.

Macron pavoise avec sa défense européenne, mais le budget militaire de la France est bien inférieur à celui de l’Allemagne ou du Royaume-Uni. Au moins 20 milliards d’écart. Avec 1000 milliards de dettes supplémentaires, la France est déclassée.

Autant dire que nous faisons de la figuration mais sommes incapables de faire la guerre. Rien de bien nouveau. Depuis la chute de l’URSS, on demande aux militaires de faire mieux avec moins. On voit le résultat !

L’effort de défense russe 

Bien que n’ayant jamais eu recours à une forte mobilisation comme l’Ukraine, la Russie a mis en place une économie de guerre sans pénaliser le fonctionnement du pays. Poutine pourrait mobiliser 20 millions de soldats si besoin, ayant fait leur service militaire.

Les dépenses militaires russes atteignent 6,7 % du PIB. Rappelons que la croissance russe a été de 4,1 % en 2024 selon le FMI, donc très supérieure à celle de l’Europe.

6,7 % du PIB, c’est l’équivalent des dépenses militaires de l’Europe en parité de pouvoir d’achat.

En 2024, la Russie a produit 3 millions d’obus de 155, soit autant que les USA et l’Europe réunis. Mais de plus, elle possède encore des stocks importants.

En 2024, l’armée russe a tiré 10 000 obus par jour. Au plus fort de la guerre, elle en tirait jusqu’à 50 000 par jour, soit dix fois plus que les Ukrainiens.

Tel le cerf aux abois, Zelensky est prêt à brader son pays contre le soutien de Trump

Conscient du fait que son aura auprès des Occidentaux s’est passablement ternie, le saltimbanque de Kiev a perdu de sa superbe. Après avoir réussi durant trois ans à convaincre les crétins d’Occidentaux qu’il était un rempart contre la voracité de l’Ours russe, le Churchill ukrainien réalise qu’il est nu. Sans l’Amérique, c’est la fin de la guerre et c’est donc l’heure des comptes devant le peuple ukrainien, auquel il promet la victoire depuis trois ans. Sans parler des milliards de l’aide occidentale détournés…

Mais 1,5 million de morts et blessés plus tard, c’est la défaite qui se profile. Trump n’a nullement l’intention d’acculer l’Ours russe et de risquer une escalade nucléaire.

C’est pourquoi Zelensky tente désespérément de conserver le soutien américain en cédant à Trump l’exploitation des terres rares, dont l’Ukraine est fort bien dotée.

Le problème est que les meilleurs gisements se situent dans le Donbass russe.

Autre deal que tente le bouffon de Kiev :

Echanger les 400 km2 de la région de Koursk encore occupés par les Ukrainiens, contre les 120 000 km2 occupés par les Russes. On croit rêver. Je rappelle que Kiev a perdu les 2/3 du territoire conquis par surprise le 6 août 2024, face à des troupes d’appelés non aguerries. Une occupation ponctuée de crimes de guerre contre les civils russes, sur lesquels je n’ai entendu aucune protestation occidentale.

L’armée ukrainienne a perdu 23 930 tués et 28 330 blessés, depuis le 6 août, dans l’oblast de Koursk, où elle mène une opération militaire contre des civils russes… 351 chars, 2 168 véhicules blindés, 1 833 véhicules, 480 pièces d’artillerie, etc (Marc Legrand, historien)

Je partage le point de vue de Marc Legrand.

« Kiev propose de céder l’oblast de Koursk, où elle est piégée, contre des territoires peuplés de Russes ethniques occupés par Moscou… offre risible d’un président illégitime destinée à donner l’impression que l’OTAN et lui ont encore l’initiative. »

Conclusion

Restons prudents car rien n’est joué et ce n’est qu’une ébauche du plan de paix. Bien des domaines restent inconnus. Démilitarisation de l’Ukraine, dénazification, changement de régime à Kiev, restitution des 300 milliards de la banque de Russie volés par les Occidentaux, abandon des sanctions…

Trump et Poutine sont sur la même longueur d’onde pour ce qui est de la défense des valeurs conservatrices et du retour aux nations. C’est un atout face au bouffon de Kiev.

Mais si Trump veut la paix pour ne pas sacrifier son mandat à cette guerre ingagnable, comme l’a fait Biden, il n’entend pas passer pour un capitulard face à Poutine.

Or, celui-ci ne stoppera pas les hostilités tant qu’il n’aura pas obtenu les garanties de sécurité pour toute l’Europe, qu’il réclame depuis vingt ans.

Quant à ses objectifs territoriaux, personne ne les connait. Veut-il prendre Odessa jusqu’à la Transnistrie pour sécuriser la mer Noire et la Crimée ? Mystère.

N’oublions pas également que les Américains sont d’indécrottables russophobes depuis 1945, doublés de fieffés menteurs quand ils négocient. Et n’oublions pas non plus que les Russes sont de gros naïfs qui gobent allègrement tout ce qu’on leur dit.

On peut posséder la meilleure armée du monde, indéniablement crainte par l’Occident, mais n’être qu’un piètre négociateur qu’on roule dans la farine comme un perdreau de l’année.

Les Russes se sont fait berner en 1990 sur le non-élargissement de l’Otan promis à Gorbatchev, ils se sont fait avoir en 2014 avec le coup d’Etat de la CIA renversant le régime prorusse en place à Kiev, et enfin ils ont été trompés par les Occidentaux avec les accords de Minsk, volontairement mis au panier.

Or, si ces accords avaient été respectés, jamais Poutine n’aurait lancé son offensive, pour voler au secours des Russes martyrisés du Donbass.

C’est donc bien l’Occident qui est le principal responsable de cette guerre. Poutine n’est que le légitime défenseur des populations russes du Donbass, lâchement agressées par Kiev depuis 2014, en totale violation des accords de Minsk.

Nous verrons bien si les Russes, qui sont dans leur droit le plus absolu, ont appris de leurs erreurs. Et s’ils se font rouler une fois de plus, ce sera à nouveau la guerre dans quelques années.

En attendant, la guerre continue, tandis que le patron du renseignement russe nous affirme que l’Etat ukrainien est au bord de l’effondrement.

https://tass.com/politics/1912543

Et si vous souhaitez connaitre les réactions internationales suite à cet entretien historique entre Poutine et Trump, TASS en a fait le tour.

https://tass.com/world/1912887 

(source chiffres : Figaro)

Jacques Guillemain

https://ripostelaique.com/ce-que-lon-sait-du-plan-de-paix-qui-se-profile-en-ukraine.html

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