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La religion des droits de l’homme explique la clémence de la justice envers les malfrats

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Fin novembre 2024, à Drancy, Seine-Saint-Denis, un médecin a été violemment passé à tabac par un patient qu’il suivait depuis six ans. Ce patient lui reprochait un problème de remboursement de la part de la Sécurité sociale. Aujourd’hui encore, le médecin souffre physiquement et psychologiquement de cette agression, il a des séquelles définitives : plus d’odorat, plus de goût, racines de dents nécrosées. Il se fait violence pour reprendre ses activités.

Jeudi 13 février 2025. Verdict devant le tribunal : trois semaines de travaux d’intérêt général et 2000 euros d’amende. Le praticien de 64 ans déplore ce verdict : « Il ne s’est pas excusé. Il a passé son temps à rigoler pendant le procès. C’est la double peine pour moi ».

Dans notre société de l’inversion, les vols, les agressions, les délits, les crimes, les meurtres, les viols, sont monnaie courante et banalisés. Les coupables font presque toujours partie des minorités, sexuelle, ethnique, raciale, ou sociale. Ils bénéficient de toutes les mansuétudes, en particulier l’excuse sociale. Dans tous les cas, la justice minimise les faits, prend la défense de ces délinquants, ignore les victimes, et rend des jugements plutôt cléments. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Poussé à l’extrême, le christianisme provoque un oubli, un mépris de la cité terrestre, au profit de la cité céleste, caractérisée par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. C’est une démarche personnelle, intérieure et libre. La religion séculière des droits de l’homme, une version profondément modifiée de l’amour évangélique, transforme radicalement cette démarche : son objet est l’homme-dieu de la gnose, elle est collective et obligatoire. Dans cette perspective sécularisée, il s’agit d’obtenir le paradis sur terre en instaurant ici et maintenant un amour de l’autre jusqu’au mépris de soi au nom de l’humanité divinisée, l’Un de Plotin. Au nom de cet amour, on doit voir l’autre comme le même.
L’amour de Dieu est remplacé par une obligation juridique d’amour absolu de l’autre. Les manquements à cette contrainte sont sanctionnés par le droit. L’oubli total de soi au profit d’autrui, vertu d’origine chrétienne, est aujourd’hui imposé autoritairement à la civilisation occidentale.

Cela évoque les vieux millénarismes religieux. Ils considéraient que la loi d’amour du Christ suffisait pour régir la société. Tout le reste leur semblait inutile et oppressif, à commencer par le droit. Les révolutionnaires millénaristes abolissaient toutes les règles de droit en vigueur pour leur substituer la seule loi d’amour du Christ. Cette loi d’amour imposait le communisme des biens et parfois des personnes. Le principe communiste régnait en maître, tout ce qui le contredisait était impitoyablement réprimé. L’exaltation de la loi d’amour du Christ servait à légitimer le pouvoir totalitaire des chefs millénaristes et les violences ordonnées par eux pour imposer le communisme par la terreur.

Au IIe siècle, la doctrine de Marcion (85-160) prônait le règne exclusif de l’amour sans s’encombrer des principes de justice édictés par un Décalogue méprisé. Le gnostique Marcion exaltait l’amour sans le juste.
Pour Marcion, Jésus est l’envoyé du dieu suprême et bon. Ce dieu suprême et bon a envoyé son fils pour libérer les hommes du poids de la justice et leur apporter l’amour. Marcion rejette radicalement le Dieu juste et ne veut connaître que le Dieu bon. Il invite ses disciples à faire table rase de la Bible et du passé juif, pour ne garder que la prédication christique et sa loi d’amour. Il s’en tient exclusivement au Nouveau Testament, expurgé de tout judaïsme. C’est une trahison du christianisme.
En rejetant le Dieu juste et l’Ancien Testament, Marcion rejette la justice, l’ordre social, le mariage, la famille, la nation. C’est un trait général de la gnose qui méprise la justice et la morale, qui abomine la procréation, qui condamne la propriété et toutes les règles régissant la vie sociale.
La doctrine de Marcion est également marquée par une prédilection pour tous les déviants. Le rejet du Dieu juste s’accompagne du rejet de tous ceux qui suivent sa morale. Marcion affirme ceci : lorsque Jésus est descendu aux enfers, (comme l’évoque le Nouveau Testament, Actes des apôtres, 1er Épître de Pierre), il n’a libéré aucun des justes de l’Ancien Testament. Mais il a délivré les réprouvés. Il a libéré Caïn, l’assassin de son frère Abel, lequel a été laissé dans l’enfer.
Le Dieu bon préfère les assassins à leurs victimes. Il préfère les voleurs aux hommes vertueux. Il a libéré les Sodomites : les habitants de Sodome, ivres d’une pulsion de viol, avaient assiégé la maison de Loth en réclamant qu’il leur livrât les deux beaux jeunes hommes, deux anges, qu’il venait d’accueillir sous son toit. Jésus a aussi délivré des enfers les Égyptiens, c’est-à-dire les ennemis du peuple juif.
Selon Marcion, tels sont les hommes que Jésus aurait arrachés des enfers, de préférence aux justes de la Bible, comme Noé, Abraham ou Moïse. De l’amour sans la justice, Marcion tire la complaisance et le penchant pour les assassins, les violeurs, et les ennemis. Les mondialistes, les juges, et les magistrats actuels ne protègent-ils pas les assassins, les violeurs, les ennemis de la France ? Au nom de la loi du pur amour, Marcion, les mondialistes, les juges et les magistrats opèrent une complète inversion des valeurs. Résultat. Les « mauvais » deviennent les « bons ».

En effet, tout cela préfigure nombre d’aspects de la religion des droits de l’homme. Religion opposée à l’obéissance envers le Décalogue, opposée à l’observation de la morale commune traditionnelle, et opposée au respect des règles sociales.
La gnose utilise des éléments chrétiens pour leur donner un tout autre sens. Elle arrache totalement l’amour christique à son contexte biblique, elle interprète l’amour biblique comme UNE PRÉFÉRENCE POUR LES CRIMINELS ET AUTRES DÉVIANTS. C’est une falsification du christianisme. La démarche gnostique, la démarche de Marcion, la démarche millénariste, la démarche immigrationniste des Mélenchon, Macron, et autres gauchistes, la démarche bienveillante et indulgente des juges et des magistrats envers les malfaiteurs et les truands, toutes ces démarches se rejoignent, falsifient et sécularisent le christianisme.
Nos temps post-chrétiens sont dominés par la gnose, spécialement dans sa version marcioniste, et par le millénarisme. Ces doctrines ont massivement injecté le principe d’amour dans le droit.

La morale « renouvelée » des droits de l’homme, transformée en droit, est devenue une religion d’Etat. Le droit est désormais bourré de valeurs dérivant de préceptes évangéliques dénaturés, car coupés de leur assise chrétienne. Ce droit s’est substitué à la religion. Des pans entiers du droit sont devenus une religion séculière d’Etat, la religion des droits de l’homme. De ce fait, par une régression considérable, nous sommes revenus à un droit religieux, au nom du modernisme et du progressisme, et parallèlement à l’implosion de la pratique religieuse chrétienne.

Nous retournons à l’augustinisme, terme qui désigne la confusion des missions de l’Etat et des missions de la religion. À l’époque carolingienne, puis sous l’Ancien Régime, l’Etat se considérait comme responsable du salut éternel de l’ensemble des gouvernés. Actuellement, l’Etat se sent responsable de la sanctification de la société au regard des dogmes de la religion séculière des droits de l’homme. La société doit respecter les règles juridiques de cette religion. L’Etat l’exige de manière pointilleuse.
La religion séculière des droits de l’homme est formée fondamentalement de règles de droit. Conséquence. Les prêtres de cette religion sont naturellement les magistrats. Jacques Krynen, historien du droit, né en 1952, parle de prêtrise judiciaire. À notre époque mondialiste progressiste, les prêtres se trouvent dans les tribunaux. Sous l’Ancien Régime, les magistrats, officiers de justice du roi, recevaient leur mission directement de Dieu, ne rendaient de comptes qu’à Dieu, quant à la manière d’exercer cette mission, et se considéraient comme les prêtres de la justice. Nous revenons à cette conception. Sous le régime républicain, les magistrats, officiers de justice du président, reçoivent leur mission directement d’un dieu païen, Macron-Jupiter représentant du mondialisme en l’occurrence, ne rendent de comptes qu’à ce dieu païen, quant à la manière d’exercer leur mission, et se considèrent comme les prêtres de la justice. Autrement dit, la justice est rendue en fonction des thèses mondialistes.

La religion séculière des droits de l’homme est actuellement l’avatar de la philosophie de l’Un de Plotin, l’incarnation de la religion de l’humanité. La religion séculière des droits de l’homme est un système politico-religieux réglementariste, coercitif, et répressif. L’Etat est en même temps l’Eglise de ce système. Un Etat-Eglise de la religion des droits de l’homme s’est constitué.
En France particulièrement, sous l’effet d’une rechute et d’une régression à la confusion des missions de l’Etat et des missions de la religion, l’Etat se définit et se légitime par sa mission religieuse. Comme dans les années 700 – 1000, la politique est aujourd’hui un domaine de la morale, au détriment du peuple français.
L’Etat, organisation politique, trahit le peuple. Les représentants de cet Etat trahissent le peuple, Macron en tête, puis les ministres, les députés, les sénateurs, les élus, tous ceux qui, de près ou de loin, adhèrent à de régime. Car si tout Etat a des devoirs envers l’humanité, il a des devoirs prioritaires envers le pays qu’il administre : veiller aux intérêts de ce pays, à sa prospérité, à son inscription dans la durée.
Mais en Europe occidentale, en France notamment, l’Etat ne se soucie pas des intérêts concrets du peuple. Au contraire, on dirait qu’il s’acharne contre le peuple. L’Etat veille seulement à sa sainteté propre, à sa vertu propre, par le respect obligatoire des dogmes du millénarisme de l’amour de l’autre jusqu’au mépris de soi-même. Les manifestations d’opinions non conformes à ces dogmes sont les nouveaux crimes religieux, sanctionnés très sévèrement par un nouveau droit pénal religieux. Et les qualificatifs infamants pleuvent sur les épaules des récalcitrants : xénophobe, raciste, fasciste, homophobe, transphobe, extrême droite, nazi, antisémite, complotiste, conspirationniste… Mélenchon et sa clique de LFI se mêlent à la curée. Des « Insoumis » parfaitement soumis à l’idéologie dominante.

Le dogme du « Tous pareils » fonde le mêmisme de la religion séculière des droits de l’homme. Au nom de ce dogme, l’autre peut exiger d’être reconnu comme le même que soi, et d’obtenir gain de cause devant les tribunaux. Les Juifs, les Noirs, les étrangers, les Musulmans, les femmes, les homosexuels, les handicapés, tenus comme minoritaires, sont tous « le même » quand ils exigent de l’être. Mais ils revendiquent d’être l’autre quand ils estiment pouvoir en tirer avantage.
En 1983, Michel Villey, philosophe du droit (1914-1988), observait que les groupes de pression avaient « pris l’habitude de calculer leurs « droits » sur la seule considération narcissique d’eux-mêmes et d’eux seuls ».

Au nom de la religion d’Etat des droits de l’homme, ces groupes ont arraché au législateur et au juge de nombreux avantages ruineux pour la société et d’immenses privilèges dans le domaine du droit. Ces privilégiés ont leur régime juridique protecteur particulier, leur privata lex = leur droit privé. À l’égard de ces groupes, la liberté d’expression est supprimée. Il est prohibé d’exprimer des critiques, même si elles sont fondées. Ces catégories sacrées sont placées au-dessus de la société. Un nouveau droit pénal interdit que ces catégories puissent faire l’objet d’un libre débat : c’est le droit pénal de la religion séculière des droits de l’homme. Ce droit pénal est au service de certaines minorités et de certaines religions. Tout propos critique, même justifié, à l’égard de ces minorités et religions, est dénoncé par un mot se terminant par phobie. Le christianisme ne fait pas partie de ces minorités et religions protégées et privilégiées.
Tout cela est en train de détruire la liberté d’expression, la liberté de pensée, les libertés publiques. Dans cette nouvelle société liberticide, il est interdit de dire ce que l’on voit, de livrer les mécanismes qui sont en voie d’anéantir notre société et notre civilisation.

Toute forme de discrimination est extirpée. Nous sommes soumis à « un régime disciplinaire » qui nous interdit de considérer les autres « autrement que sous la rubrique exclusive du semblable ».
La liberté, gravement amoindrie, se trouve mise en danger par le système de religion séculière d’Etat. Les manifestations d’opinions non conformes aux dogmes de cette religion séculière officielle sont les nouveaux crimes religieux. L’actuelle législation anti-discriminatoire réédite les « lois scélérates » de 1893-1894 : trois lois votées sous la IIIe République visant à réprimer le mouvement anarchiste français, dernière forme de censure légale et de répression contre une opinion politique.

La religion séculière des droits de l’homme bâillonne l’opinion de manière feutrée et fracasse la justice. Encore une preuve que nous entrons dans un régime totalitaire. L’interdiction de critiquer l’immigration, l’avortement, l’idéologie du genre, le transgenrisme, le réchauffement climatique, revient à proscrire et censurer les grands problèmes du temps.

Jean Saunier

D’après l’idée de Jean-Louis Harouel

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