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Le projet de financement du réarmement de l’armée UE déjà mis en échec

À peine l’idée lancée, le plan de réarmement de l’UE, devant être financé à hauteur de 800 milliards d’euros, se heurte à la réalité politique et économique. D’abord, l’UE n’a pas encore cette somme et un premier pays de l’UE et de l’OTAN refuse ce projet. 

Le Parlement néerlandais vient de voter contre le plan de réarmement de l'Europe. Alors que TF1 relance la question de toucher à l'épargne des Français pour pour financer ce réarmement, le chemin sur l’économie de guerre prévoit la réalisation de grosses économies sur le dos des salariés, des travailleurs, des retraités et des chômeurs et sur les structures de santé. Bruxelles envisage un sacrifice des populations. 

L’« argent magique » pour le réarmement. Le feu vert est déjà passé au rouge pour le financement du réarmement de l’UE. Thierry Breton, qui a été ministre de l'Economie et des Finances de 2005 à 2007 en France, et commissaire européen en charge du marché intérieur, également responsable du numérique, de l'industrie, de la défense et de l'espace du 1er décembre 2019 au 16 septembre 2024, a dans un entretien à TF1 a abordé la question du financement de ce réarmement de l’UE. 

« On parle beaucoup en ce moment de financement, on l'a vu, il y a eu un Conseil européen qui s'est tenu pas plus tard qu'hier [6 mars] , c'est un premier pas et les 27 ont donné leur feu vert », a-t-il rapporté. « Tous ont félicité. C'est un démarrage. Je voudrais juste faire une parenthèse. C'est un parallèle absolument parfait avec ce qui s'est passé lorsqu'on s'est mis tous ensemble pour réagir à la crise du COVID, vous en souvenez ? J'étais très favorable à l'emprunt collectif. Mais, il a fallu faire les choses par étape et, donc, on a commencé par faire avec ce qu'on avait. On appelait ça le plan chaud. C’était de permettre à l'Europe qu'elle autorise les États membres à s'endetter à l'époque à hauteur de 100 milliards pour pouvoir faire face aux problèmes d'emploi ». C’était « l’argent magique »

Le bouclier antimissile de l’UE n’est pas européen, mais américain, allemand et israélien. Dans l’entretien avec Thierry Breton, TF1 sur la question du réarmement de l’UE, souligne le paradoxe suivant : « Le bouclier antimissile de l’UE, qui typiquement est soi-disant européen, a en réalité une part allemande, une autre américaine et la dernière israélienne ». Thierry Breton se veut rassurant, mais confirme l’existence du projet non européen de la défense : « On ne sait qu’il y a 18 mois, les Allemands ont décidé de créer une petite coalition pour bâtir une architecture. Heureusement, elle n'est pas encore lancée. Elle serait faite de missiles patriotes américains et effectivement d'un support israélien ». Il note que les armées en Europe qui ont des F35 « pour les démarrer, il faut l'autorisation aux États-Unis pour avoir les codes ». Et, TF1 questionne : « Peut-être qu’il va falloir qu'on qu'on annule les commandes et qu'on les remplace par des Rafale. Faut combien de temps pour faire cette bascule ? » 

Les 800 milliards pour le réarmement de l’UE n’existent pas. « Et c'est là qu'on en vient précisément maintenant à la capacité d'augmenter massivement et très rapidement notre appareil de production industriel militaire en Europe », imagine Thierry Breton, annonçant qu’« on peut le faire », et que cela demanderait « un an ou deux ans ». Le hic est qu’il avertit que la Commission européenne n’a pas l’argent pour le projet de réarmement et que pour cette raison elle mise sur le surendettement des pays de l’UE pour financer cet argent qui n’existe pas. « C'est effectivement un endettement commun à hauteur de plusieurs centaines de milliards d'euros », martèle-t-il, informant qu’il faudra faire des économies ailleurs pour financer cette économie de guerre. 

Les Pays-Bas refusent le plan de Bruxelles. Thierry Breton craint que « si jamais on n'a pas une capacité de contraindre » les pays d’aller sur l’économie de guerre « ensemble », « ils vont le faire de façon isolée » et « on va fragmenter l'Europe ». C’est ce qui se passe maintenant. « Le Parlement néerlandais vote contre le plan de réarmement de l'Europe », a fait savoir Observateur Continental, précisant que « la plupart des parlementaires des Pays-Bas ont voté contre la participation de l'État à la proposition de la Commission européenne pour le plan de réarmement de l'Europe ». « La proposition contre le plan de réarmement européen a été déposée par Joost Eerdmans (JA21). Au moment du vote, 73 députés (dont le PVV, la BBB et le NSC) et 71 ont fait l'objet d'une opposition. Trois des quatre partis du gouvernement ont donc voté sur la motion contre les plans du Premier ministre Schoof. Il s'était précédemment engagé à coopérer avec le Projet européen de défense », continue Observateur Continental. La raison : « Les partis néerlandais ont principalement voté contre le plan européen de réarmement parce que la Commission européenne annonce que les pays peuvent écarter les règles fiscales. Ils craignent que la dette nationale n'augmente plus rapidement. En outre, ils ne veulent pas que les pays européens contractent conjointement des prêts pour augmenter le budget de la défense. Il y aurait un risque supplémentaire que les pays puissent payer les dettes des autres ». 

Pierre Duval 

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Source : http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6731

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