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[POINT DE VUE] Marche contre « l’islamophobie » : chacun ses morts…

Capture d'écran AFP

Il y avait ce 11 mai, à Paris, un rassemblement « contre l’islamophobie », suite au meurtre sauvage d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard. Les médias, reprenant la dépêche de l’AFP, ont décidé de sanctifier le jour du Seigneur en ne faisant que des copier-coller : il y a donc eu, selon la presse quasi unanime, « plusieurs milliers » de participants. On n’en saura pas davantage pour l’instant, mais on peut consacrer quelques minutes aux ressorts de cette démonstration idéologique. Parmi les « personnalités » à l’origine de cette manifestation, à l'ombre des drapeaux palestiniens, il y avait une certaine Amal Bentounsi, fondatrice du collectif « Urgence notre police assassine ». Bon, au moins, les choses sont dites. Yassine Benyettou, secrétaire national du collectif RED Jeunes, qui considère qu’il y a aujourd’hui une « parole décomplexée » qui « porte atteinte à la sécurité d’une partie de la population française ». Une troisième co-organisatrice, nommée Sofia Tizaoui, et qui se présente comme secrétaire syndicale de l'Union syndicale lycéenne, ajoute : « On appelle toute la population française à se rassembler, pas seulement les musulmans. »

Les Insoumis au premier rang

Évidemment, au premier rang, il y avait les Insoumis. Ils avaient sorti, sinon leurs habits du dimanche (on sait que ce n’est pas leur truc : ni le dimanche, ni les habits d’ailleurs), du moins leurs plus belles larmes de crocodile. Bras dessus, bras dessous, avec un air grave, Aymeric Caron, Jean-Luc Mélenchon, Ersilia Soudais, Danièle Obono étaient tous là. Le combat contre l’islamophobie est important, pour eux. Drapeaux palestiniens, slogans contre Bruno Retailleau (« Dissoudre Retailleau » ; « Même si Retailleau ne veut pas, nous, on est là »), accusé par Éric Coquerel des pires abominations (« Jamais on ne dira assez la responsabilité du ministre Retailleau qui fusionne droite et extrême droite ») : on commence à connaître tout ça.

De bons et de mauvais morts ?

Quand le père Hamel a été égorgé dans son église, pas grand monde n’a bougé, à l'extrême gauche. Quand des « jeunes » font irruption dans un lieu de culte catholique (ce samedi, à Avignon) ou giflent un rabbin dans la rue à Orléans, pareil. La cathophobie, jamais entendu parler. L’antisémitisme non plus. Si, un peu, quand même, car, évidemment, il ne peut être que d'extrême droite. Quand Lola, Axelle, Thomas et tant d’autres ont été tués dans les conditions que l'on sait, personne, à l'extrême gauche, n’a crié au racisme anti-Blanc. Plus précisément : quand certains partis politiques, comme Reconquête, ont voulu rendre hommage à Lola, à l'extrême gauche, on a hurlé qu’il s’agissait d’une récupération. Et quand certains Français ont osé rappeler que Thomas avait été « planté » parce que « Blanc », toujours à l'extrême gauche, on les a fait passer pour des nazis. La menace en raison de la race (tiens, finalement, ça existe ?) ou de la religion, c’est quand ça arrange. Tiens, d’ailleurs, reparlons d’autres massacres emblématiques : quand Sofia Tizaoui, citée plus haut, dit à juste titre « On appelle toute la population française à se rassembler, pas seulement les musulmans », on pourrait lui dire que, quand Samuel Paty ou Dominique Bernard ou les journalistes de Charlie Hebdo ont été massacrés, on appelait toute la population française à se rassembler, y compris les musulmans...

Chacun ses morts, donc. On imagine qu'il y a les bons et les mauvais. Au fait, hiérarchiser les existences en fonction de l’origine ou de la religion, n’est-ce pas un peu du racisme ?

Arnaud Florac

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