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Le mythe de l’informatique à l’école

L’entrée de l’informatique à l’école date des années 85/86, soit quarante ans, où l’on nous a expliqué que cela allait améliorer la qualité de l’enseignement. En réalité, à l’époque, ça a surtout servi à soutenir l’activité industrielle de Thomson qui battait de l’aile. Les communes et départements ont ainsi été obligés d’investir des sommes considérables dans des machines devenues totalement obsolètes et qui marchaient au langage Logo, dont plus grand monde ne se souvient. Quant à savoir si ça a amélioré les résultats des élèves, la réponse est parfaitement visible : non. Mieux, le déclin de l’école correspond à ces années là, au cours desquelles nous avons commencé par la perte de la langue écrite, en débutant par l’orthographe.

Puis graduellement, nous avons perdu la qualité de la langue, avec notamment la fin du subjonctif, d’une partie du conditionnel, la fin d’une quantité de mots complexes, ou désuets et finalement, toute l’écriture, puisque aujourd’hui, quand vous donnez un devoir écrit à faire à la maison à trente élèves, vous avez 29 copies identiques sur 30, toutes à base de copiés/collés pris sur internet et même pas repris au minimum pour harmoniser le temps de conjugaison, si bien que vous avez des paragraphes au passé et d’autres au présent, accolés sans le moindre souci de cohérence. Sinon, l’utilisation de l’informatique consiste à aborder, à l’école, aux âges les plus élevés des élèves, vers 16 ans, des logiciels proches de ceux que les élèves proches de la vie active, vont utiliser à leur entrée sur le marché du travail. Là, on est d’accord.

Mais que fait-on avec ces fameux ordinateurs ? On joue. Les gamins sont collés devant les écrans, face à des logiciels « pédagogiques » et ils cliquent sur des trucs. L’ordinateur répond, le tout sous forme ludique, dans un « coin jeu » cher à l’école moderne. Est-ce comme cela qu’on apprend ? Non, évidemment. Il faut faire le parallèle avec l’informatique en entreprise, ou en conférence. Vous préférez un conférencier qui anime son discours, de mimiques, de gestuelles de variations de ton, d’humour, ou un conférencier qui lit laconiquement le Power-Point qu’il vous projette et qu’il promet de vous envoyer par mail, afin que vous ne vous fatiguiez pas à écouter ce qu’il raconte ? Pour le gamin, c’est pareil. Les cours dans la pénombre, avec un bidule qui projette des trucs sur un écran, ça n’a aucun intérêt, bien moins en tout cas, qu’un bon prof qui sait faire vivre son cours et qui a la passion du partage du savoir. Jusque au moins en 4ième, utiliser un ordinateur pour enseigner ne se justifie pas, c’est même totalement contre productif en terme de socialisation et de posture d’apprentissage.

Au final, des centaines de millions d’euros dépensés, des achats mirifiques de matériels, de logiciels, d’actualisations, souvent d’origine américaine et un savoir des élèves totalement effondré, à la fois en termes de contenus et de méthodes de travail, et un savoir faire des professeurs, lui aussi à revoir, qui se sont, pour certains évidemment, pas tous heureusement, transformés en animateurs de Power-Point. Réalise-t-on à quel point il est stupide pour un intervenant-formateur, de lire en réunion ou en cours, à haute voix, ce qu’il y a d’écrit sur un écran, alors que le public sait lui-même lire ? L’affaire, éminemment commerciale, s’est transformée en fiasco pédagogique, culturel, sociétal et même civilisationnel. Et pourtant, au bout de quarante ans, alors que le constat de fiasco est visible, il faut continuer, en espérant sans doute que quand il n’y aura plus de professeur et que des ordinateurs, tout le monde deviendra un génie… allons, allons, qui peut croire cela ?

Les élèves sont-ils forts en informatique ? Même pas. Très fréquemment, ils ne savent pas envoyer une pièce jointe, gérer une liste de contacts, utiliser un logiciel d’écriture ou de classement. Que savent-ils faire alors ? Utiliser des logiciels pédagogiques, ce qu’ils ont fait à l’école. On lance le bazar, on clique, on a le bruit des applaudissements en cas de succès et un « beuh » en cas d’échec. Formateur et intéressant, non ? Il faut en revenir à la qualité du pédagogue, à la formation, à la connaissance de la psychologie enfantine, à la manière dont l’enfant apprend, à la nécessité d’écrire, d’exiger un langage et une orthographe de qualité, à la manipulation en mathématique, au travail sur des matériels, ou des objets concrets, comme par exemple, un simple vélo, quand on aborde un cours sur les engrenages. Le législateur a eu la faiblesse de penser qu’il suffisait de monter le niveau de recrutement des profs à bac plus 5 pour avoir de bons profs. En quoi une maîtrise donnerait automatiquement des aptitudes à enseigner ? Mais voilà, tout cela ne compte pas. Il faut appuyer sur l’informatique à l’école, c’est à dire, aller encore au devant de centaines de millions d’Euros de dépenses alors qu’objectivement, ça n’améliore en rien le niveau des élèves. On aura rarement vu autant d’entêtement dans l’erreur.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com/2025/05/21/le-mythe-de-linformatique-a-lecole/

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