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Pécresse et Bertrand sont-ils (vraiment) des barrages à l’islamisme ?

Capture écran BFMTV
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Réagissant sur France Info, ce jeudi 22 mai, à la parution du rapport sur les Frères musulmans, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, se montre déterminée face à l'islamisme et à une situation « que tout le monde connaît »« Je la vis depuis des années », affirme-t-elle, avant de raconter une anecdote où, lors de sa campagne des régionales en 2010, face à des associations musulmanes qui l’interpellaient, elle avait répondu : « Il n’y aura pas de femmes voilées sur mes listes parce que Marianne n’est pas voilée. » L’ancien ministre en appelle à une « vigilance de tous les instants et une action permanente », rappelant qu’en tant que présidente de la région Île-de-France, elle « se bat contre cette destruction de la société française »« À la région, nous avons un principe : pas un euro d’argent public pour ceux qui font du prosélytisme islamiste. » Voilà qui a la mérite de la clarté. Valérie Pécresse comme Xavier Bertrand se dressent en barrage contre l’islamisme. Pourtant, certaines archives tendent à démontrer l’incohérence de leurs déclarations et de leurs actes.

« Nous avons fait du bon travail pour vous »

N’est-ce pas Valérie Pécresse qui prenait la défense du voile à l’université, en 2008, lors d’une conférence auprès de l’Union des association musulmanes de Seine-Saint-Denis, en la présence de son secrétaire M’hammed Henniche ? L’association rigoriste justifiait par exemple, en 2012, le port du niqab (voile intégral) comme un « élément religieux et cultuel ». Quant à M’hammed Henniche, dont Valérie Pécresse dira partager « des valeurs communes », il se distinguera, en tant que recteur de la mosquée de Pantin, par sa participation à la cabale sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty, le professeur d’histoire-géographie décapité par un islamiste pour avoir montré en cours les caricatures de Charlie Hebdo représentant Mahomet.

Valérie Pécresse aime participer régulièrement aux iftars (repas de rupture du jeûne du ramadan). Autre étonnement, sa visite, en 2014, de l’école coranique de la mosquée d’Évry aux cotés d’un imam dont certains propos nient la « culture judéo-chrétienne occidentale ». Difficile, en effet, de faire l’impasse sur la communauté musulmane lorsque l’on veut devenir, puis rester, présidente d’une région comme l’Île-de-France. En campagne en 2015, à l’occasion d'un de ces repas communautaires, aux côtés de Valérie Pécresse, le maire LR du Blanc-Mesnil (devenu, depuis, sénateur) n’hésitait pas à s’extasier devant le « projet de la future mosquée », se décrivant comme « le plus heureux des hommes » à l’idée « de poser la première pierre de celle-ci »Prenant à son tour la parole, l’ancien ministre de François Fillon dira : « L’important est d’éviter que monte ce fléau de l’islamophobie que l’on sent monter aujourd’hui dans la société française […] j’espère qu’un jour, vous reconnaîtrez que nous avons fait du bon travail pour vous. »

En 2019, le tribunal relaxait Jordan Bardella, poursuivi par le maire LR d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza pour avoir dénoncé le prêt de locaux municipaux à des associations salafistes. Au conseil régional, le futur président du RN avait interpellé Valérie Pécresse en ces termes : « Où étiez-vous, Madame la Présidente, lorsqu’à Aulnay-sous-Bois, un maire de votre majorité déroule son tapis rouge et ouvre ses gymnases à des prédicateurs islamistes, connus pour leur proximité avec des djihadistes [...] ? » Contacté par BV, le sénateur RN Aymeric Durox déplore que Valérie Pécresse n’ait « jamais dénoncé ceux de son camp qui avaient des accointances avec les islamistes ».

« Les six péchés islamiques » de Xavier Bertrand

Quant à Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, il s’érige lui aussi en rempart contre l’islamisme. En réaction au nouveau rapport, il affirmait, sur France 2, mercredi 21 mai, qu'« il n’est que temps de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour lutter contre l’entrisme des Frères musulmans ». Il se définit lui-même comme un « lanceur d’alerte » sur le sujet. Pourtant, Xavier Bertrand traîne quelques soupçons d’accommodements qui lui ont souvent été reprochés. L’influent Damien Rieu, par exemple, communique régulièrement sur « les six péchés islamiques » de l’élu LR. Par exemple, lorsque ce dernier visitait, en 2015, le lycée privé Averroès de Lille, fortement remis en cause, ces derniers mois, pour ses accointances avec l’islamisme. À l’occasion de cette visite, il était entouré de deux membres de l’UOIF, (Union des organisations islamiques en France, rebaptisée Musulmans de France, en 2017). Or, pour la spécialiste du frérisme, la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, Musulmans de France n’est rien d’autre que la confrérie des Frères musulmans dont la stratégie d’entrisme est dénoncée par le récent rapport. La boucle est bouclée.

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