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« Qu’Allah la tue » : une enseignante de l’université Aix-Marseille menacée

Capture écran - Compte Instagram UNI
Capture écran - Compte Instagram UNI
Nouveau signe de radicalisation à l’université ? Sur Instagram, un étudiant, manifestement inscrit en master 2 à la Faculté des arts, lettres, langues et sciences humaines d’Aix-en-Provence, a proféré plusieurs insultes et menaces à l’encontre d’une de ses enseignantes. Confronté à cette publication en date du 7 mai, un élève de l’université décide de la signaler à l’UNI. Après une brève analyse des réseaux sociaux du mis en cause, le syndicat étudiant de droite alerte la présidence de l’université. Ce 22 mai, dans un communiqué, l’UNI annonce que la présidence d’Aix-Marseille Université a décidé de saisir le procureur de la République sur la base de l’article 40 du Code de procédure pénale.

Insultes et menaces

L’affaire remonte au 7 mai dernier. Ce jour-là, un jeune homme publie sur ses réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il s’en prend, à visage découvert, à l’une de ses enseignantes : « Faut invoquer pour moi là, comme ça je réussi mon M2 [master 2, NDLR]. Dès lors que j’aurai la certitude que j’aurai réussi mon M2 […], à ce moment-là, je vais lui envoyer un grand mail - ou peut être le faire en face - où je lui insulte tous ses grands p*tains de morts de merde. Je vais tous les insulter un par un. Je vais chercher son arbre généalogique et ensuite je vais tous les insulter. » Et il poursuit en nommant l'enseignante : « Parce que cette chienne-là, si elle fait son travail correctement, elle meurt […] Cette femme n’aime pas les Arabes. […] Connasse ! Qu’Allah la tue, elle et ses enfants. »

 

« On ne connaît pas les motivations et les causes du différend entre cet individu et son enseignante, qui s’avère être sa responsable de master. Mais dès qu’on a découvert cette vidéo, on l'a signalée à la présidence de l’université », nous raconte Yann Soltermann, responsable de l’UNI Aix-Marseille. Alertée, l’université « a tout de suite pris pris au sérieux l’affaire », se félicite le jeune homme. Après une caractérisation juridique des faits et une identification du mis en cause, la présidence de l’université a fini par saisir le procureur de la République, affirme l’UNI. Contactée à ce propos, l’université nous indique avoir été « bien informée de cette situation qu’elle prend très au sérieux. Les mesures adaptées à ce type de signalement ont immédiatement été appliquées. » En outre, selon nos informations, une enquête aurait été ouverte ce 23 mai. Une procédure disciplinaire serait également en cours. « Nous appelons l’université à prendre tout d’abord des mesures conservatoires - empêcher cet individu de pénétrer au sein de l’université - et de réelles sanctions disciplinaires - exclusion définitive. Ensuite, nous attendons une réponse pénale ferme », poursuit Yann Soltermann, qui apporte son soutien à l’enseignante visée. L’UNI a également alerté le CROUS, au sein duquel le mis en cause affirme être hébergé. Une enquête interne serait en cours.

« On nous a également assuré que l’université avait pris les mesures nécessaires pour avertir l’enseignante concernée et éviter que le mis en cause puisse entrer en contact avec elle », ajoute le responsable de l’UNI Aix-Marseille.

Radicalisation à la fac

Au-delà de cette vidéo d’insultes et de menaces, les étudiants membres de l’UNI ont exhumé plusieurs publications problématiques sur le compte Instagram du mis en cause. En août 2024, l’individu partage ainsi un visuel qui appelle à « une opération bouillave des Blanc pour casser la gueule à ces sales Blancs de merde wallah » (sic). Sur une autre « story », il écrit : « Tuer des flics, c’est le début du bonheur. Tuer plus de flics et le bonheur est encore plus grand, qu'il n'en reste plus un et notre bonheur sera total. » Sa photo de profil représentait un logo sur lequel est inscrit « Anti France Action » avec un drapeau tricolore en feu et, dans la description de son profil, il indiquait : « Qu’Allah fracasse la France. » Ce 23 mai, le compte de l’individu n'était plus accessible sur Instagram.

Pour l’UNI, cette affaire soulève un problème plus large, à savoir celui de la radicalisation à l’université« Il faut réaliser un audit sur ce sujet et désigner un référent pour la prévention de la radicalisation. Il faut agir avant qu’on se retrouve avec de nouveaux Samuel Paty », alerte Yann Soltermann. « Ce n’est pas normal qu’un individu puisse poster ce genre de contenus en toute impunité et que son compte soit signalé, non pas par les autorités, mais par un simple étudiant ! »

Clémence de Longraye

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