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[CHRONIQUE] Islamisme : la classe politique entre inconséquence et déni

Capture écran BFMTV
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La publication du rapport du Ministère de l’Intérieur sur les Frères musulmans et l’entrisme islamique a fait grand bruit, les uns criant à l’islamophobie d’État, les autres au péril imminent comme s’ils avaient une soudaine révélation. Inconséquence, irresponsabilité et déni semblent être les maîtres mots de la politique française en matière d’immigration.

Au fond ce document d’un peu plus de soixante dix pages ne fait que coucher noir sur blanc ce que l’on connaissait déjà et qui est fort bien documenté : la politique d’entrisme des Frères musulmans fondée sur trois piliers que sont la dissimulation, la volonté de légitimation et la dénonciation d’une supposée islamophobie. En fait rien de nouveau sous le soleil. La dissimulation est une vieille recommandation musulmane en terre non encore islamisée, la taqîya, d’origine coranique (sourate 3 :28). La volonté de légitimation en découle puisqu’il s’agit de sembler accepter les institutions et les mœurs de la société que l’on infiltre. Enfin la dénonciation d’une prétendue islamophobie qui permet d’orchestrer la victimisation des populations musulmanes afin de paralyser toute critique de l’islam et de contrarier les mesures légales ou réglementaires qui visent à faire respecter la laïcité et les mœurs et traditions du pays d’accueil.

Le rapport permet certes de disposer de quelques chiffres, et d’estimer, par exemple, que 7 % des mosquées en France sont sous contrôle des Frères musulmans. Dans la mesure où le principe d’action est l’entrisme sous couvert d’activités sportives ou d’action sociale, il est, par définition, compliqué de mesurer précisément l’influence de ce mouvement, mais la réalité est que tous ceux qui travaillent dans les quartiers islamisés savent que ces clubs et associations sont les instruments privilégiés de l’entrisme islamique. Quant aux recommandations, mieux vaut les oublier tant elles sont « lunaires » et à mille lieues des enjeux réels.

L’objectif de la confrérie est énoncé par son « credo » dont le paragraphe 5 proclame : « Je crois que le musulman a pour devoir de faire revivre la gloire de l’islam, en promouvoir la renaissance de ses peuples, en restaurant sa législation. Je crois que le drapeau de l’islam doit dominer l’humanité, et que le devoir de tout musulman consiste à éduquer le monde selon les règles de l’islam ; je m’engage à lutter tant que je vivrai pour réaliser cette mission et à lui sacrifier tout ce que je possède » (Brève histoire de l’islam à l’usage de tous, p. 146. Antoine Sfeir. Bayard).

Ce qui est le plus inquiétant, c’est que le rapport indique que la communauté musulmane, souvent de nationalité française, serait mal à l’aise en France en raison d’une supposée « islamophobie » latente et de prises de positions dans le conflit israélo-arabe, comme s’il existait une sorte de sécession mentale dans une population qui représente désormais plus de 10 % de la population française.

La surprenante surprise des politiques

Les plus surprenant est la « surprise » des politiques. Lorsque pendant  cinquante années les gouvernements de droite comme de gauche se sont refusés à contrôler les flux migratoires, ont transformé une immigration de travail en immigration de peuplement, ont fait ou laissé venir en masse des populations arabo-musulmanes, n’ont pas mené de politiques d’assimilation fortes, il ne faut pas s’étonner que se soit constitué en France une aire de civilisation musulmane tentée par la construction d’une contre société, d’autant que la nôtre n’offre pas de cadre de référence solide et attractif, mais un individualisme désespérant teinté de consumérisme vulgaire.  Apparemment nos politiciens ont oublié que gouverner, c’est prévoir. Au-delà du terme électoral.

Quant à ceux qui sont dans le déni et la victimisation, les musulmans ne représentent pour eux qu’un prolétariat de substitution à instrumentaliser à des fins révolutionnaires. Ceux qui furent lucides furent rares, combattus ou leurs propos opportunément oubliés. Le Général De Gaulle, recevant Ahmed Ben Bella au château de Champs sur Marne en mars 1964, lui avait dit : « cessez de nous envoyer des travailleurs migrants. Vous avez voulu l’indépendance, vous l’avez… débrouillez-vous pour les faire vivre sur votre sol » (C’était De Gaulle, Tome 2, Alain Peyrefitte Fallois-Fayard 1997) et l'auteur avait aussi rapporté ces propos bien connus : « Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ?  Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-deux-églises, mais Colombey-les-deux-mosquées » (5 mars 1959).

Plus tard d’autres ont pointé le risque de conflit de civilisation. Bien entendu la « bien-pensance » a hurlé au racisme, alors qu’il ne s’agissait que de prudence et que l’islam n’est pas une race. Toutes « les cervelles d’oiseau » qui nous gouvernent si mal depuis si longtemps semblent avoir oublié que depuis 1363 ans l’islam conquérant combat la civilisation chrétienne puis occidentale. Nos victoires sont ses défaites et ses victoires nos défaites. Or l’Histoire dure longtemps. La cohabitation paisible de deux civilisations antagonistes sur un même territoire est extrêmement difficile, voire impossible, comme nous l’enseigne l’expérience historique. Surtout lorsque l’on a en face de soi un système politico-religieux qui divise la terre en trois domaines : celui de l’islam, celui de la trêve et celui de la guerre. Dans lequel se situe donc la France ?

Stéphane Buffetaut

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