Référence mondiale de l’étude de la sécurité, l’Institute for Economics and Peace (IEP) publie tous les ans, depuis 2008, ce classement, repris par de nombreux titres de presse, des ONG ou des instances internationales telles que l’OCDE et les Nations unies. Son « Global Peace Index » se base sur le niveau de sécurité de chaque État, l’ampleur des conflits auquel il participe et son degré de militarisation. Selon ces critères, la France est désormais moins « paisible » que des pays comme le Libéria, la Jordanie ou le Kosovo.
Cet ensauvagement n’est hélas pas démenti par les chiffres du ministère de l’Intérieur. Si les coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans ou plus n’ont que « très légèrement » augmenté en 2024 (+1 %), les tentatives d’homicide ont bondi, elles, de 7 % en un an. Surtout, ce sont les violences contre les femmes qui inquiètent par leur essor constant : encore +7 % pour les violences sexuelles et +9 % pour les viols et tentatives de viol. « Les coups et blessures volontaires et les violences sexuelles se sont accrus pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris », admet le ministère, battant en brèche la théorie de Jeux qui se seraient déroulés dans une ambiance très bon enfant.
Les femmes, premières victimes de l’insécurité
Face à ce « niveau de paix » dégradé qui met leur intégrité en danger, beaucoup de femmes prennent les devants. Vêtements amples et bombes au poivre pour les unes, cours de self-défense et sifflets « repousse-relou » pour les autres. Lâchées par des autorités dépassées en matière de sécurité, les Françaises en sont réduites à raser les murs et changer de garde-robe.
Les touristes, en revanche, ne sont pas encore au courant. Les malheureuses continuent de venir en France dans l’espoir d’y goûter la douceur de vivre d’antan. On ne compte plus celles qui se sont aventurées sur le Champ-de-Mars, pensant y vivre un intense moment de romantisme et qui en sont reparties avec une agression sexuelle en guise de souvenir. Ces dernières semaines, pas moins de trois streameuses étrangères ont ainsi fait la douloureuse rencontre de la « nouvelle France » telle que vantée par Jean-Luc Mélenchon. Une expérience touristique qu’elles n’oublieront pas de sitôt.
L’analyse interdite
Comment expliquer l’enfer sécuritaire qu’est devenu la France ? Les tentatives d’analyse ne manquent pas. On a longtemps inculpé la pauvreté, qui serait à l’origine de nombreux méfaits. Plus récemment, on a pointé la dangerosité des couteaux ou les conséquences néfastes du désœuvrement des jeunes de banlieue. On a également mis en cause « les écrans » dont le rôle serait central dans le phénomène des violences entre mineurs. Sauf que la pauvreté, les couteaux et les écrans existent aussi en Pologne, au Japon ou en Islande, et ces pays ne sombrent pas dans le chaos pour autant.
Et si l’explication se trouvait ailleurs ? Dans la composition des flux migratoires qui se sont abattus sur la France, ces quarante dernières années ? Allez savoir. Le mystère reste entier...