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2.500 € par mois pour 4 jours de travail : le train de vie confortable du CESE

@Fred Romero/Wikimedia Commons
@Fred Romero/Wikimedia Commons
Avis que personne ne lit, train de vie dispendieux, effectifs pléthoriques… Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est à nouveau pointé du doigt. Cette fois-ci, c’est Daniel Labaronne, député macroniste, qui lance la charge. Dans un rapport d’information parlementaire, rendu public ce 2 juillet, l’élu d’Indre-et-Loir étrille le fonctionnement de la « troisième chambre de la République », une institution jugée « peu visible », isolée et dont l’utilité interroge.

« On travaille peu, mais on vit bien »

« Une planque de luxe pour faire semblant de réfléchir aux frais de ceux qui travaillent vraiment. » Au lendemain de la publication de ce rapport, Benoit Perrin, directeur de Contribuables Associés, contacté par BV, ne mâche pas ses mots contre le CESE, une institution qui, selon lui, « ne sert à rien ».

La question des salaires accordés aux membres du CESE, dévoilée dans ce rapport, fait déjà couler beaucoup d'encre depuis 24 heures. « On a des gens qui ne travaillent pas beaucoup mais qui, s’ils étaient à temps plein, gagneraient 12.500 euros par mois  !, s’insurge Benoit Perrin. Est-ce qu’ils le méritent vraiment ? » En effet, comme le relève Daniel Labaronne, les membres du CESE « se réunissent une demi-journée par semaine » pour des formations de travail, ainsi que lors de « deux séances plénières d’une demi-journée chacune, […] toutes les deux semaines ». Autrement dit, « l’investissement cumulé pour siéger au sein des différentes instances de l’institution représente un peu plus de quatre jours par mois » pour une rémunération d’environ 2.500 euros net par mois. Un salaire qui a de quoi faire jaser… D’autant plus que les conseillers du CESE bénéficient en outre de nombreux privilèges. Alors que de nombreux salariés du privé doivent se contenter de 25 jours de congés payés par an, les membres de l’institution logée au sein du Palais d’Iéna jouissent, quant à eux, de 54 jours de congés !

À cela s’ajoute un fort taux d’absentéisme. Alors que le CESE compte 175 membres, Daniel Labaronne s’est ainsi rendu compte que les avis étaient « régulièrement adoptés par à peine 130 votants, ce qui signifie près d’un cinquième des conseillers sont en moyenne absents lors de ces scrutins ». Etonné, le député n’a pas manqué d’interroger l’institution à ce propos. Le CESE lui a rétorqué qu’il visait non pas 100 % de présence, mais seulement « un taux de présence moyen compris entre 75 % et 80 % ». Autrement dit, la troisième chambre de la République « se satisfait de l’absence d’un quart des conseillers ».

Et quand ils travaillent, les conseillers du CESE publient moins d’une trentaine d’avis par an, dont certains « ne tiennent que sur quelques pages », voire « une dizaine de paragraphes ». Dès lors, comme le résumait Le Canard Enchainé au printemps dernier, au CESE, « on travaille peu, mais on vit confortablement ».

Impossible à supprimer ?

« C’est un peu l’incarnation des maux français » soupire Benoit Perrin. Selon lui, le CESE « participe au sentiment de dégoût des Français », qui sont fatigués de voir leur argent financer des institutions qui servent à rien. Certes, le CESE ne coûte que 34,4 millions d’euros aux contribuables. « Ce n’est pas bien lourd au vuedu budget de l’État, mais c’est un symbole » souligne le directeur de Contribuables Associés qui appelle à supprimer cette institution. Il n'est pas le premier à souhaiter son abolition. Le Rassemblement national, notamment, n'a de cesse, à chaque budget, de demander sa suppression. Philippe Juvin (Les Républicains) est également l'auteur d'une proposition de loi « visant à supprimer le CESE ».

« La seule difficulté, explique Benoit Perrin, est que le CESE est inscrit dans la Constitution. Il faut donc au préalable réunir le Congrès pour le supprimer. C’est contraignant mais pas impossible ». Mais à moins d’une importante pression populaire, « il ne se passera rien », se désole-t-il. Pourquoi ? Car le CESE, au-delà d'être un repère confortable, semble bien pratique pour recaser les copains

Clémence de Longraye

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