Une tendance confirmée
Sur la question du trafic de stupéfiants, tout d’abord. Comme le souligne le ministère de l’Intérieur, « les mis en cause pour usage comme pour trafic de stupéfiants sont majoritairement de nationalité française […] Représentant 8 % de la population résidant en France, les étrangers sont néanmoins surreprésentés parmi les mis en cause pour les infractions de trafic (22 %) ». Et alors que « les personnes de nationalité africaine représentent 4 % de la population française », 15 % des mis en cause dans les affaires de trafic de stupéfiants ont une nationalité africaine. Preuve, donc, de la surreprésentation des étrangers dans le trafic de stupéfiant.
Un phénomène qui se vérifie malheureusement à plusieurs reprises. Ainsi, dans le cadre de l’analyse des auteurs d’agression sexuelle, il apparaît que les étrangers de nationalité africaine représentent 7 % des mis en cause. Pour ce qui concerne les destructions et dégradations volontaires, « parmi les mis en cause étrangers, 8 % sont des ressortissants d’un pays d’Afrique, une proportion supérieure à leur poids dans la population résidant en France », note la Place Beauvau. Pour les violences physiques, parmi les mis en cause étrangers, on trouve, là encore, 10 % d’individus « originaires d’un pays d’Afrique », alors qu’ils ne représentent que « 4 % des étrangers résidant en France ». Et pour les homicides, 9 % des mis en cause possèdent une nationalité africaine. Ce phénomène de surreprésentation est encore plus massif, pour les vols de véhicules et pour les vols violents sans armes. Dans le premier cas, « 22 % des mis en cause sont originaires d’un pays d’Afrique ». Dans le second, 23 % des mis en cause dans des affaires élucidées sont des étrangers africains.
Plus largement, dans les affaires de cambriolage, 37 % des mis en cause sont étrangers, alors que, pour rappel, ils ne représentent que 8 % de la population résidant en France.
Cette surreprésentation des étrangers, notamment africains, dans de nombreux crimes et délits n’a rien de nouveau. Déjà, les années précédentes, un constat similaire pouvait être établi. Les chiffres consolidés de 2024 viennent confirmer cette tendance.
Un lien délinquance et immigration ?
Face à ce constat, des associations, comme la Cimade, répondent que cette surreprésentation ne permet pas d’établir un lien entre immigration et délinquance, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, selon l’association, les personnes immigrées seraient surreprésentées dans les mis en cause du fait de « traitements discriminatoires ». Par ailleurs, leur surreprésentation viendrait du fait que certains délits ne peuvent être commis que par des personnes étrangères (situation irrégulière). Enfin, ces personnes immigrées appartiendraient à « des catégories socio-économiques les moins favorisées, [où] la délinquance est la plus fortement "recherchée" et réprimée ».
Mais comme le démontrent les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, les personnes étrangères ne sont pas seulement surreprésentées dans certains délits spécifiques (refus de monter dans l'avion, refus de test PCR…). Leur surreprésentation se vérifie également dans de nombreux autres crimes et délits accessibles à tous : vols, cambriolage, violences sexuelles, vandalisme…