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CNews punie par l’Arcom pour avoir brisé le tabou des attaques au couteau

Photo Jean Bexon
Photo Jean Bexon
Elle donne le bâton pour se faire battre. Alors qu’elle est justement soupçonnée d’exercer un contrôle des médias à géométrie variable et d’être particulièrement sévère avec certaines antennes privées, l’Arcom vient une nouvelle fois de taper sur les doigts de CNews. C’est à croire qu’elle cherche à perdre le peu de crédibilité qu'il lui reste… Le gendarme du PAF vient ainsi de mettre en demeure la première chaîne info de France pour des propos tenus lors de deux séquences pouvant inciter, selon lui, à la « discrimination »

Le tabou des couteaux

Dans l’émission La Grande Interview diffusée le 29 janvier 2025, le maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, avait osé dire que les attaques au couteau relevaient « d'un caractère culturel » et que leurs auteurs avaient « souvent » des origines en « lien avec l’islam ». Scandale ! « De tels propos imputent aux personnes d’origine immigrée et de confession musulmane, dans leur ensemble, des comportements graves, voire pénalement répréhensibles », estime l’Arcom, qui indique que ladite séquence est « de nature à encourager des comportements discriminatoires ». Elle ajoute que Sonia Mabrouk, n’ayant ni sauté au plafond, ni contesté vivement les propos de son invitée, a manqué à son obligation de maîtrise de l’antenne : « Cette séquence caractérise un manquement de l’éditeur aux stipulations précitées de l’article 2-3-2 de la convention du 27 novembre 2019. »

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Sur le fond de l’affaire, l’Arcom reproche à Marie-Hélène Thoraval d’avoir déclaré qu’il existerait chez certaines personnes une culture banalisant le fait d’être « armé » d’une arme blanche. Une thèse qui avait pourtant, déjà, été développée par un sociologue de France Culture, en novembre 2023. Ce dernier avait alors déploré la « charge mentale » qui incombe aux pauvres petits « jeunes » de banlieues : « Ils ne peuvent plus se promener comme ils veulent dans la ville, ils sont obligés de sortir à plusieurs, ils sont obligés parfois de sortir avec des armes parce qu’ils ont peur de faire la mauvaise rencontre »… Pourquoi l’Arcom n’a-t-elle pas condamné ces propos hautement « stigmatisants » ? Parce qu’ils étaient tenus par le sociologue Marwan Mohammed sur une antenne de Radio France ?

La sacralisation de l’immigration

Le second délit d’opinion reproché à CNews s’est déroulé le 20 mars 2025, dans l'émission Morandini Live. Le journaliste du média Frontières Jordan Florentin avait expliqué en plateau que « des masses » de migrants étaient en train d’arriver sur le territoire et que celles-ci « ne peuvent pas forcément s'acclimater avec nos valeurs, nos mœurs et notre culture ». Il avait également employé l’expression « Grand Remplacement » et établi un lien entre l’immigration et quelques affaires médiatiques récentes, comme les meurtres de Louise ou de Philippine« Ces propos véhiculent de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à l’égard des personnes immigrées dans leur ensemble, de nature à encourager des comportements discriminatoires à leur égard en raison de leur nationalité ou de leur origine », s’est émue l’Arcom. Par ailleurs, si les propos incriminés ont été contredits en direct sur le plateau de Jean-Marc Morandini, « cette contradiction n’a pas été suffisante », au goût du régulateur… Est-il désormais interdit d’établir un lien entre délinquance et immigration ? Les journalistes sont-ils obligés de reprendre la « fake news » de France Télévisions selon laquelle « le lien entre étrangers et insécurité n’existe pas et c’est la science qui le dit » ? Quant à l’emploi de l’expression « Grand Remplacement », l’Arcom devrait peut-être prendre contact avec Jean-Luc Mélenchon qui n’hésite pas, lui non plus, à l’employer sans pudeur de gazelle excessive.

La volonté de bâillonner CNews

Plus que tout, cette nouvelle sanction de l’Arcom illustre l’injustice dont pâtit CNews. Pendant que l’audiovisuel public écope d'un malheureux « rappel » ou d’autres demi-mesures sans effets pour des manquements autrement plus graves, la chaîne privée subit un acharnement sans pitié. D’autres blâmes du même type suivront. Non pas parce que CNews enchaîne les intox ou les contre-vérités, mais simplement parce qu’elle rend compte de la triste réalité.

Jean Kast

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