Un plan de renvois massifs
Farage propose une politique draconienne : tout migrant arrivant illégalement par bateau serait arrêté, placé en détention dans des bases de la RAF et renvoyé sous 30 jours, sans droit à demander l’asile. Selon lui, ce plan, qui inclut cinq vols de retour par jour et une capacité de détention de 24.000 personnes, coûterait 10 milliards de livres mais permettrait d’économiser 7 milliards sur cinq ans. Il envisage des accords avec des pays comme l’Afghanistan ou l’Érythrée pour le retour des migrants, et même l’utilisation de territoires britanniques telle l’île de l’Ascension comme solution de repli. Le leader de Reform UK justifie cette fermeté par la nécessité de protéger la sécurité nationale, affirmant que « la sécurité des femmes et des enfants britanniques » prime sur les obligations internationales.
Toutefois, cette approche suscite de vives critiques. Les experts juridiques, dont George Peretz KC, président des avocats et membre du Parti travailliste, dénoncent un plan « déconnecté de la réalité », arguant que même sans la CEDH, le droit commun britannique pourrait bloquer ces expulsions. Le précédent du projet de remigration vers le Rwanda, jugé illégal en 2023, illustre les obstacles juridiques sur lesquels se brise tout plan anti-migratoire ambitieux.
Une réponse à l’inaction du travailliste Starmer
Face à l’inaction perçue du gouvernement travailliste, Farage positionne Reform UK comme la seule force capable de répondre à la « crise massive » migratoire. Avec 111.000 demandes d’asile enregistrées en un an et 28.288 arrivées par bateau en 2025, l’opinion publique, selon les sondages, place désormais l’immigration au-dessus de l’économie comme préoccupation principale. Farage critique le plan de Starmer, qui promet de « briser » les réseaux de passeurs et d’accélérer les recours d’asile, comme un « gadget » inefficace.
Le succès de Farage dans les sondages est incontestable. Leader populaire, le député est perçu par 45 % des Britanniques comme proche de leurs préoccupations. Le Premier ministre en exercice, lui, ne fait que chuter, avec son parti. La gauche britannique connaît un taux d’intentions de vote (25 %) historiquement bas et un taux de mécontentement au plus haut (73 à 76 %), d’après une récente étude de l’Ipsos. En proposant un plan anti-immigration ferme, Nigel Farage exploite habilement la frustration populaire et le vide laissé par un gouvernement perçu comme dépassé. Alors que Reform UK domine les sondages, son discours du 26 août pourrait bien marquer un tournant pour l’histoire de son parti.