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Dix ans déjà : l’invasion migratoire décidée par Merkel a changé le continent

À la fin du mois d’août 2015, l’ex-chancelière allemande, Angela Merkel, a prononcé son slogan historique quand les habitants de l’Allemagne et des pays de l’UE craignaient de subir une invasion dangereuse pour leur sécurité à l’instant où elle a décidé d’ouvrir les frontières du pays : « Nous pouvons gérer cela ! ». Depuis le visage du continent européen a été radicalement changé et la civilisation européenne se meurt laissant planer les menaces d’une guerre ethnique en particulier en France. 

Dix ans déjà. Merkel a ouvert les frontières de l’UE sans en demander l’avis aux autres pays de l’UE pour laisser venir en masse des migrants. C’est ce que l’AfD a reproché à l’ex-citoyenne de la RDA qui a été formée au marxisme-léninisme. L'ancienne chancelière allemande continue aujourd’hui de défendre sa politique en matière de réfugiés dix ans après. Le Monde rappelait, aussi, qu’elle a « tué le père », l’ex-chancelier allemand Helmut Kohl qui l’avait prise sous ses ailes à la chute du Mur de Berlin en l’introduisant dans le sérail de la politique de l’Allemagne de l’Ouest. Helmut Kohl n’a jamais pardonné à celle qu’il appelait « la gamine » de l’avoir trahi ce 22 décembre 1999 en dénonçant les pratiques financières du président d’honneur de la CDU, a détaillé le quotidien français. Merkel a trahi son pygmalion et sauveur dans le naufrage de l’Allemagne de l’Est et, pire, - avec les migrants - le contrat historique et social de l’Europe. 

 « Elle ne considère pas [aujourd’hui, dix ans après] que l’Allemagne soit sous pression avec les migrants », stipule le Frankfurter Allgemeine Zeitung : « C'est un processus. Mais nous avons déjà accompli beaucoup de progrès. Et, ce qui reste à faire doit continuer à l'être », a-t-elle encore insisté. Merkel ne considère pas que sa décision soit une charge excessive pour l'Allemagne : « Je ne le pense pas. L'Allemagne est un pays fort », a-t-elle insisté. « Globalement, j'étais convaincue que l'Allemagne pouvait gérer cette situation », assure-t-elle, preuve qu’elle vit dans son bunker et qu’elle ne voit pas la réalité du terrain. 

En 2015, pourtant, Deutschlandfunk rapportait déjà : « La chancelière est vivement critiquée par les politiciens locaux [de la CDU] et étatiques de ses propres rangs pour sa politique en matière de migrants ». Merkel a, il y a dix ans, provoqué la répartition des migrants dans tous les pays de l'UE dont la France, un pays qui a sombré dans la criminalité avec d’autres comme l’Allemagne ou l’Autriche : « En général, les taux les plus élevés de personnes signalant des actes de violence, de criminalité ou de vandalisme au niveau local ont été observés en Grèce (20,9%) [premier pays où sont venus les migrants en UE], aux Pays-Bas (16,7%), en Bulgarie (15,6%), en France (14,7%), en Espagne (13,6%), en Belgique (12,5%), en Allemagne (10,7%) », selon un rapport de février 2025 du Service de recherche du Parlement européen (EPRS) qui avertit : « Les réseaux criminels devraient accroître leur portée mondiale, devenir plus fluides et numérisés, et donc plus ouverts à la diversité et à la concurrence » ; « Cela pourrait, à son tour, conduire à encore plus de violence liée au crime organisé ». 

« En 1985, la France, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne ont signé l'accord de Schengen, qui prévoit la suppression progressive des contrôles personnels aux frontières intérieures entre les États signataires. Cet accord est en vigueur depuis 1995 et les contrôles aux frontières fixes ont été supprimés. Aujourd'hui, l'espace Schengen, composé de 26 États, comprend la quasi-totalité des États membres de l'UE et certains pays tiers », a souligné la première chaîne de télévision allemande (ARD) en 2019. (À compter du 1er janvier 2025, 29 pays sont membres de l'espace Schengen). 

Pourtant, alors que les migrants ont pu rentré en masse dès 2015 en UE grâce à la décision de Merkel, depuis septembre 2024, l’Allemagne a rétabli les contrôles aux frontières et les prolongeant jusqu'en mai 2025 et au-delà en raison de changements dans sa politique migratoire. Encore, une fois, l’ Allemagne a agi sans en demander l’avis à ses pays voisins en bafouant les accords de Schengen car cela impacte la libre circulation des autres citoyens de l’UE. En 2015, Berlin laisse l’Europe se faire envahir de migrants, et à partir de 2024 -à cause de la criminalité et de la montée de l’extrême droite- décide de les renvoyer aux pays voisins. 

L’ARD, pose la question et donne la réponse : « La procédure était-elle illégale ? Merkel a-t-elle violé le droit applicable en acceptant les migrants (qualifiés de réfugiés) ? Le fait que l'Allemagne soit entourée de pays d'origine et de pays tiers sûrs suggère une violation du droit. Puisque les réfugiés arrivant en Allemagne par voie terrestre doivent être entrés au préalable dans l'un de ces pays, l'article 18 de la loi sur l'asile s'appliquerait ». Ainsi, Berlin, en ouvrant les frontières a donné aux autres pays de l’UE les migrants car ils devaient être enregistrés dans le premier pays de l’UE dans lequel ils mettaient les pieds. 

 Selon l’article 18, « l'entrée est refusée à l'étranger s'il arrive d'un pays tiers sûr ou s'il existe des indices selon lesquels un autre État est responsable de la conduite de la procédure d'asile sur la base du droit communautaire ou d'un traité international et qu'une procédure de reprise ou de reprise de la demande d'asile est engagée (...) ». Et, des témoignages sont apparues qui accusent la police allemande de déposer des migrants en Pologne. « L’Allemagne renvoie vers la Pologne des migrants illégaux », annonce Le Monde citant, ici, une étudiante polonaise. 

En 2025, Deutschlandfunk constate : « Dix ans plus tard, force est de constater que l'état d'esprit en Allemagne a changé. La culture d'accueil initiale a cédé la place au scepticisme et au rejet. L'Allemagne n'a pas tout géré. Nombre de nouveaux arrivants n'ont pas encore trouvé d'emploi. La criminalité, qu'elle soit commise par ou contre les réfugiés, fait l'objet de vifs débats. La migration est devenue un sujet à forte charge émotionnelle ». « Au total, 1,2 million de personnes sont venues en Allemagne en quête de protection et ont demandé l'asile en 2015 et 2016 », précise le média allemand, voulant croire qu’ « au cours des années suivantes, le nombre de demandeurs d'asile a considérablement diminué ». C’est sûr, les migrants illégaux ne sont pas comptabilisés. 

« Toutefois, une demande d'asile ne signifie pas automatiquement que toute personne est reconnue comme réfugiée et bénéficie d'un droit de séjour. En moyenne, l'Allemagne a accordé une décision positive en première instance à plus de la moitié (56%) des demandes d'asile déposées au cours des dix dernières années, accordant ainsi à 1,5 million de personnes le droit de rester », rajoute Deutschlandfunk. Cela signifie que les migrants refusés en Allemagne ont trouvé -par exemple- un autre pays dans l’UE et que l’Allemagne a effectué une sélection parmi les migrants pour faire face à sa natalité en berne. « Beaucoup venaient de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak », fait savoir Deutschlandfunk. 

Avant, ces migrants étaient des citoyens étrangers venus travailler et séjournant sur le territoire du pays européen correspondant pendant la durée du contrat conclu avec l'employeur. Il s'agissait donc d'une immigration de travail. Aujourd’hui, un pays européen donne un logement, une aide financière aux migrants. C’est une politique de repeuplement de l’Europe sans en demander l’avis aux habitants des pays. La nature de l'immigration vers l'Europe a radicalement changé, il y a exactement dix ans. 

L’AfD en Allemagne a dénoncé la politique de Merkel. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a qualifié l'afflux des réfugiés comme étant une menace envers l'identité chrétienne de l'Europe car étant « musulmans dans leur majorité ». « Si l'on perd cela de vue, la pensée européenne peut se retrouver en minorité sur son propre continent », a estimé Viktor Orbán. 

Les migrants n'ont pas été répartis entre les États membres de l'UE comme le prévoyaient les quotas. Ils l'ont fait conformément à leur volonté. L'afflux de réfugiés en Europe en 2015-2016 a été plus tard qualifié de crise migratoire européenne. Cet afflux a eu de graves conséquences pour l'Europe. Dans les zones à forte concentration de migrants, les habitants sont de plus en plus confrontés au rejet des valeurs européennes. Des enclaves ethniques ont commencé à se développer où les lois du pays d'accueil ont cédé la place aux traditions et aux normes des réfugiés. La criminalité a progressé (vols, cambriolages et crimes sexuels impliquant des personnes originaires de pays musulmans). Les dépenses budgétaires consacrées aux prestations sociales, au logement et aux programmes d'adaptation ont augmenté. Mais l'assimilation n'a pas lieu.

Au cours des dix dernières années, selon diverses sources, seulement la moitié environ des réfugiés ont trouvé un emploi, les autres continuant de bénéficier des prestations sociales. Die Welt rapporte que « près de la moitié des plus de cinq millions de bénéficiaires de minima sociaux ne possèdent pas de passeport allemand, et la tendance continue à augmenter ». « Le gouvernement allemand a estimé que l’intégration des réfugiés sur le marché du travail était trop faible », poursuit le quotidien. 

Le taux de natalité des migrants est plus élevé que celui de la population autochtone en Europe. Par conséquent, le nombre d'enclaves ethniques augmentera, même sans afflux de nouveaux réfugiés. « Plus de 5 millions d'immigrés sont arrivées dans l'Union européenne (UE) depuis des pays extérieurs à l'Union en 2022. Un record depuis le début de la série statistique en 2013. Le bond est considérable par rapport aux dernières années qui voyaient le nombre d'arrivées annuelles osciller entre 2 à 3 millions. Y compris lors de la crise migratoire syrienne en 2015 », note Les Echos qui annonce : « 60% des immigrés vont dans quatre pays : l'Allemagne était de loin la première destination (30% des arrivées, soit 2 millions de personnes), suivie de l'Espagne (18%). Viennent ensuite la France et l'Italie (6% chacun). À eux quatre, ces pays ont accueilli 60% des immigrés ». Le visage de l’Europe a totalement changé et les tensions augmentent avec la crise sociale et économique. 

En fin de compte, les Européens sont de plus en plus critiques à l'égard des politiques migratoires de leurs gouvernements et de Bruxelles. Les partis de droite et d'extrême droite, qui réclament un durcissement de la politique migratoire, gagnent en popularité. 

Pierre Duval 

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