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La Chine ne laissera jamais la Russie reculer devant l’OTAN en Ukraine

Brutale la déclaration. Aussi décoiffante qu’un godet de Baijiu avalé cul sec, mélangeant ses saveurs florales sucrées à une explosion de feu et de poivre. Le 4 juillet 2025, Wang Yi le ministre chinois des affaires étrangères a remis à sa place Kaja Kallas, cheffe illégitime de la diplomatie de l’UE, qui tentait de lui extorquer une condamnation du Kremlin.

Ça démangeait les Chinois depuis deux ans de remettre les pendules à l’heure, et la courtoisie a ses limites…

Xi Jinping n’avait guère apprécié les objurgations de Fripounette en visite à Pékin en avril 2023, invitant la Chine à « ramener la Russie à la raison. » (sic). Ingérence étrangère d’un paltoquet verbeux qui croit que le monde entier est à sa dévotion.

Un manque de tact renforcé par une double faute diplomatique. Lorsqu’il avait pressé Xi de « ne rien livrer à la Russie qui pourrait l’aider dans la guerre en Ukraine ». Tandis que Pustula la Hyène qui s’était invitée, mais ne représente rien aux yeux des Chinois, avait menacé la Chine de représailles de l’UE si elle continuait à fournir des armes à la Russie.

La Chine peut proposer ses bons offices pour une solution négociée, dont le nabot de Kiev ne veut pas, cela ne remet pas en cause l’alliance sino-russe. Bilatérale entre États voisins aux économies complémentaires. Et multilatérale dans le cadre des BRICS pour libérer les pays dits du Sud, de la pression du dollar.

La Kallas a beau chanter le grand air de la traîtrise, il n’y avait aucune ambiguïté dans la déclaration de partenariat sans limites entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, annoncée quelques semaines avant le début des hostilités en Ukraine. Mais les eurotocrates sont tellement habitués à bluffer et à mentir qu’ils croient que tout le monde agit comme eux.

La répartition des rôles entre Moscou et Pékin pour affaiblir le camp occidental est aussi une redéfinition de la géopolitique mondiale, que l’intellect de Macronescu est trop limité pour comprendre.

Pour simplifier, la Russie se charge d’épuiser l’Europe par une guerre directe, tandis que la Chine assure un soutien économique de plus en plus efficace qui renforce les capacités russes. L’alliance sino-russe ne se contente pas d’aggraver les faiblesses d’une Eurocrature ruinée, secouée de l’intérieur par des mouvements patriotiques, elle ajoute à ses accords une dimension militaire opérationnelle mondiale.

Cette coordination militaire s’étend aux exercices navals conjoints en mer de Chine méridionale, aux échanges technologiques sur les systèmes d’armes hypersoniques et à énergie dirigée, au partage des renseignements militaires et à leur couverture spatiale commune, dans une synergie permettant de défier directement la suprématie militaire américaine.

L’alliance sino-russe organise également un partage géographique des zones d’influence planétaire. La Russie cible en priorité l’Eurasie et l’Asie centrale, tandis que la Chine privilégie le secteur Indo-Pacifique. Avec un partage d’influences en Afrique. Cette division stratégique ambitionne la planification durable d’une alliance qui développe une vision alternative de l’ordre mondial où l’Occident serait marginalisé, au profit d’un condominium sino-russe partout où c’est possible.

L’entente sino-russe profite également d’une complémentarité technologique qui combine le potentiel militaire russe avancé avec les innovations technologiques chinoises : intelligence artificielle, semi-conducteurs, technologies spatiales. Cette intégration crée un bloc capable de rivaliser avec l’innovation occidentale tout en échappant aux chantages et aux sanctions américaines et européennes.

Une hypothétique défaite russe affaiblirait la Chine

Une simple reculade en Ukraine sur une ligne de « non-guerre », permettrait aux États-Unis de concentrer toutes leurs forces sur la Chine. Ce n’est pas un hasard si celle-ci renforce son potentiel naval et ses capacités spatiales. Les Chinois sont pragmatiques. Ils ne demandent qu’à commercer avec les USA si chacun y trouve son avantage. Mais ils multiplient les solutions de rechange au cas où ce serait nécessaire. La réponse aux droits de douane de Trump en est un exemple.

L’attitude chinoise est logique. Sur la cybersécurité, les échanges commerciaux, les terres rares, le Moyen-Orient et même Taïwan, Pékin adopte une stratégie à géométrie variable, selon les circonstances, consistant à maintenir une coopération formelle, tout en poursuivant des objectifs différents sinon opposés à ceux des Européens et des Américains.

La Chine ne réduit pas le conflit à une intervention des Russes venus secourir les victimes des néonazis ukrainiens au Donbass, mais l’élargit à une guerre de civilisation entre un Occident décadent, opposé à un axe sino-russe défenseur de la multipolarité, des souverainetés nationales et des traditions des peuples. Une rhétorique dans laquelle se retrouvent divers pays africains, latino-américains et asiatiques libérés de l’impérialisme incongru d’un Occident qui n’a plus les moyens de ses ambitions et se laisse coloniser par ses anciennes colonies.

Mais une victoire russe trop écrasante nuirait aussi à la Chine

La fourchette de manœuvre est étroite pour Xi Jinping. Il exploite les ressentiments post-coloniaux du Sud global pour construire une coalition anti-occidentale. Cette stratégie politique s’accompagne d’investissements massifs en Afrique, en Insulinde Océanie et en Amérique du sud, de prêts avantageux remboursables éventuellement en contreparties non-monétaires, et de transferts technologiques qui créent des dépendances exploitables politiquement.

Ces pays, redevables envers la Chine, adoptent des positions favorables à Pékin sur la scène internationale, dont profite son allié russe. Mais en paralysant les institutions internationales et en bloquant les embargos contre la Russie, la Chine vise à détruire l’ordre existant pour le remplacer par un système multipolaire sous leadership chinois.

L’intérêt commun serait de maintenir une direction bicéphale, mais une Russie trop forte serait un handicap dans la mesure où le Kremlin pourrait être tenté de renforcer ses relations privilégiées avec l’Inde, dans le cadre des BRICS et au delà.

L’Europe a été piégée, et tant mieux si cela permet de se desserrer le carcan de l’UE

En aidant à prolonger le conflit ukrainien, la Chine force l’Union européenne à consacrer l’essentiel de ses ressources politiques, économiques et militaires à une guerre d’ordre secondaire. Bloquée en Ukraine qu’elle soutient aveuglément et à son désavantage, l’Europe se prive de la possibilité de développer des stratégies cohérentes dans la zone Indo-Pacifique, en Afrique et au Proche Orient.

Kallas la bécasse n’a pas vu que, tandis que l’Europe se prive du gaz russe au prix de milliards d’euros de surcoûts, la Chine devient le sauveur économique de la Russie en absorbant massivement ses hydrocarbures à prix cassés. Une redistribution énergétique doublement profitable à Pékin : énergie bon marché et affaiblissement de la concurrence européenne frappée par des coûts énergétiques excessifs.

L’Ukraine pourrait n’être que le premier maillon d’une chaîne de crises latentes, Taïwan, îlots en mer de Chine méridionale, lutte anti-islamique en Chine même et chez ses voisins, pour maintenir en état de dispersion permanente un Occident empêtré dans ses dogmes drouadlomistes. Que l’UE en soit réduite à soutenir les terroristes sanguinaires du Hamas pour continuer à profiter de la générosité intéressée des émirs du pétrole en dit long sur son état de délabrement financier et moral.

La stratégie de Xi Jinping s’inspire directement de Sun Tzu qui prônait la victoire sans combat, ou succès décisif, en épuisant et en décourageant l’adversaire dans des conflits périphériques. Ainsi que de Mao Zedong qui préconisait de multiplier les escarmouches pour grignoter des avantages et améliorer sa position. Sans s’exposer inutilement.

Vu de la sorte, le conflit ukrainien est une guerre d’usure contre l’ensemble du système occidental. Pendant que l’Europe et l’Amérique s’épuisent à soutenir l’Ukraine, un fruit pourri qui réclame 120 milliards de dollars supplémentaires en pure perte, la Chine renforce sa puissance économique et militaire.

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

https://ripostelaique.com/la-chine-ne-laissera-jamais-la-russie-reculer-devant-lotan-en-ukraine.html

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