Tandis que la France s’effondre dans l’indifférence la plus totale du chef de l’État, celui-ci n’a qu’une obsession : rester sur le devant de la scène internationale en agitant le spectre d’une guerre contre la Russie et en reconnaissant un État palestinien virtuel, pour plaire à la rue arabe. Macron mène en fait sa petite guerre personnelle contre Poutine et Netanyahou, deux leaders qui n’apprécient guère les voltes face et le double jeu permanent de l’Élysée.
Que l’agence Fitch déclasse notre pays à A+, que la dette devienne incontrôlable, que l’immigration explose tout comme l’insécurité, tout cela importe peu à Macron. Seule compte la reconnaissance d’un État palestinien devant les 193 nations de l’ONU, sans aucune condition préalable, alors que la guerre à Gaza se poursuit et que les otages israéliens sont toujours captifs.
Pour Washington, qui ne cautionne aucunement cette initiative de Macron, celle-ci ne résout rien à court terme, elle ne fait qu’encourager le Hamas à poursuivre la guerre.
Le monde entier veut pacifier le Moyen-Orient, le monde entier souhaite voir un État palestinien vivre en paix aux côtés de l’État hébreu. Vivre en paix, c’est l’espoir de tout Israélien. Mais Macron met la charrue avant les bœufs. car il convient de se poser la bonne question :
Qui rejette cette solution raisonnable depuis 1947 ? Qui a refusé le partage de la Palestine sous mandat britannique en deux États, l’un arabe, l’autre juif ? Toutes les tentatives de paix ont échoué et les guerres ont embrasé la région sans discontinuer depuis 1948. C’est la négation d’Israël par certains pays hostiles qui est la cause des guerres depuis 77 ans.
Par conséquent, à quoi peut servir la reconnaissance unilatérale d’un État palestinien, alors que 28 États ne reconnaissent toujours pas Israël ? À la tête des 142 États qui le soutiennent à la tribune de l’ONU, Macron jubile, mais tout cela n’a aucune chance d’aboutir aussi longtemps que certains d’entre eux, parmi les 21 pays arabes qui entourent Israël veulent sa destruction.
Ce que veulent les islamistes et une partie du monde arabe, c’est un État palestinien « du Jourdain à la mer », donc sans Israël. Ce que Macron évacue un peu vite. La paix, ça se construit, ça ne se décrète pas à la tribune de l’ONU d’un coup de baguette magique.
Car Macron reconnait un État palestinien, mais sans jamais évoquer les racines du conflit, à savoir la négation de l’État hébreu par plusieurs entités terroristes et par les pays musulmans les plus radicalisés.
Voici la liste des États de la Ligue arabe, Palestine comprise : 21 pays + 1
Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Comores, Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Mauritanie, Maroc, Oman, Palestine, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen.
15 pays arabes ne reconnaissent toujours pas Israël :
Algérie , Comores , Djibouti , Irak , Koweït , Liban , Libye , Mauritanie , Oman , Qatar ,
Arabie saoudite , Somalie , Syrie , Tunisie et Yémen
10 pays non arabes mais membres de l’OCI ne reconnaissent pas Israël :
Afghanistan , Bangladesh , Brunei , Indonésie , Iran , Malaisie , Maldives , Mali , Niger et
3 pays non musulmans ne reconnaissent pas Israël :
Cuba , la Corée du Nord et le Venezuela, trois modèles de démocratie comme chacun sait…
Rappelons qu’Israël, c’est 9 millions d’habitants dont 7 millions de juifs et 2 millions d’Arabes. Gaza, c’est 2 millions d’habitants et la Cisjordanie 5 millions. Autour de ce chaudron permanent, on compte 21 pays arabes totalisant 500 millions d’habitants.
Sur les 8 milliards d’habitants de la planète, on compte 14 millions de Juifs qui focalisent toute les haines depuis la nuit des temps. Et ce n’est pas en attisant les braises que Macron fera avancer la paix. En revanche, il fragilise la situation des Juifs de France, qui envisagent de fuir un pays qu’ils aiment, après avoir été chassés du 9-3 dans l’indifférence générale.
Il n’y aura de paix possible que lorsque les deux États, l’un arabe et l’autre juif, se reconnaîtront mutuellement. On en est loin, car 77 ans après sa naissance, 28 États ne reconnaissent toujours pas Israël. Comment espérer pacifier le Moyen-Orient dans ces conditions ?
C’est la reconnaissance de l’État hébreu par ces 28 États qui amènera la paix, mais certainement pas la démarche symbolique de Macron devant les 193 nations de l’ONU. L’Égypte et la Jordanie ont montré la voie, d’autres pays ont suivi. Mais les plus radicalisés ne veulent rien entendre.
Il en est du problème palestinien comme de la guerre en Ukraine. On n’obtient pas la paix en ignorant les causes historiques d’un conflit.
Jacques Guillemain