C’est un des passe-temps favori de l’extrême gauche, et de La France insoumise, notamment. Le cochon. Au prétexte que les musulmans n’en mangent pas - du moins, ceux qui respectent l’interdit alimentaire coranique -, il serait excluant d’en consommer. Le dernier exemple en date provient de Bretagne où, parce qu’elle s’appelait « fête du cochon », une manifestation a été annulée. Initialement, elle devait être le rendez-vous annuel du Parti de la France (PDF). Petite chapelle de la droite identitaire, le Parti de la France a été fondé par Carl Lang, un ancien cadre du Front national, proche en son temps de Jean-Marie Le Pen. Un mouvement aujourd’hui marginal avec lequel Marine Le Pen a coupé tous les ponts, au point de s’assurer par exemple qu’aucun de ses cadres ne puissent entrer dans la cour du Val-de-Grâce à l’occasion de la messe célébrée en mémoire du « Menhir », en janvier dernier.
Après la fête du cochon d'Hayange
La formation politique prévoyait de se retrouver autour de sa section bretonne, le dimanche 21 septembre, à Treffendel, en Ille-et-Vilaine. Mais c’était sans compter l’intervention de la députée LFI du département, Mathilde Hignet, qui a dénoncé, dans Ouest-France, une fête du cochon qui « n’est pas un événement festif et populaire. Il s’agit d’une tribune pour faire la promotion de l’idéologie raciste, xénophobe et suprémaciste. » La parlementaire n’a pas manqué d’épingler le PDF, un « parti politique, [qui] sous couvert de nationalisme, se revendique ouvertement du pétainisme ».
Et quoi de mieux, pour s’attaquer à ses adversaires, que de dénoncer le cochon ? L’animal est devenu le porte-étendard de La France insoumise, qui a trouvé sa nouvelle mascotte lui permettant de dénoncer une discrimination française à l’égard des musulmans. Autre récent exemple en date, la fête du cochon d’Hayange, en Moselle, où la mairie RN se bat depuis dix ans contre les accusations sans fin de l’extrême gauche qui ne connaît pas la lassitude. Pour l’édition 2025, c’est le député LFI de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes, qui reprochait à l’événement d’être « au service du racisme et de la haine des musulmans ». Réponse : 15.000 Lorrains présents.
LFI tout-puissant
Face à la polémique, le Parti de la France se défend. Celui-ci prétexte une manifestation « privée », à l’occasion d’un anniversaire, chez un particulier. La pression augmente, le maire divers gauche de la commune, Françoise Kerguelen, panique : « Avec notre municipalité, nous n’adhérons pas du tout à cette idéologie. Au contraire, nous œuvrons à l’année avec les associations qui sont à l’opposé de ces idées. » Et ce qui devait arriver arriva. La machine militante d’extrême gauche active ses réseaux, et ils sont nombreux, sur cette terre bretonne. Pressions, menaces et intimidations visant les propriétaires des lieux, qui cèdent. La fête du cochon est annulée.
Que l’on apprécie ou non le Parti de la France et son militantisme, ce qui se joue ici, c'est la capacité de nuisance de LFI et le droit des Français, demain, d'organiser et de déguster un cochon à la broche. On connaît trop la petite musique et les arguments qui sont utilisés ici. Le cochon est devenue la cible facile pour clouer au pilori un adversaire. Que l’on n’aille pas nous faire croire qu’il n’y a pas une saucisse grillée au barbecue à la fête de L’Huma (misère, ils en seraient capables). Le cochon, nouveau bouc émissaire d’une gauche bien-pensante qui, sous fond d’électoralisme de bas étage, remet en cause des siècles de tradition culinaire française.
Yves-Marie Sévillia
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