Cette élection organisée suite à l’annulation du mandat par le Conseil constitutionnel de l’ancienne députée Brigitte Barèges (ex-LR) est source de crispation. Les Républicains, arrivés troisièmes du scrutin grâce aux 17,6 % de leur candidat, Bernard Pécou, ne savent pas sur quel pied danser.
Des sensibilités diverses
Le principal intéressé n’a pas souhaité donner de consigne de vote à ses sympathisants. Sur Instagram, il a déclaré : « Fidèle à ma conception du débat démocratique, je laisse libres de leur choix les électrices et électeurs qui m’ont témoigné leur confiance au premier tour. » Il s’engage encore un peu moins que le chef de son parti, Bruno Retailleau. Pour rappel, ce mardi, le ministre de l’Intérieur démissionnaire avait demandé à ce qu’aucune voix n’aille à la gauche, sans pour autant appeler à voter pour Pierre-Henri Carbonnel. Il laissait, ainsi, à chacun le choix entre un vote à droite ou l’abstention.
Pour la gauche qui, elle, n’a pas manqué de s’unir, de La France insoumise aux socialistes, c’était déjà trop. Pour le patron de l’UDR, Éric Ciotti, en revanche, ce n’était pas assez. À plusieurs reprises, il a demandé à son ancienne famille politique de prendre une position plus claire. C’est ce qu’a fait, jeudi soir, Julien Aubert, le vice-président des Républicains.
Il a déclaré, sur le plateau de BFM TV : « Si j’étais un électeur de cette circonscription, j’irais voter pour le candidat de l’UDR. » Pour lui, et même si les présentateurs de l’émission, Julie Hammett et Maxime Switek, ont avalé de l’air, cela semblait être une évidence. Faut-il prendre cette déclaration comme une consigne de vote de la part d’un représentant politique ou comme l’avis d’un citoyen lambda ?
Julien Aubert lève le doute, auprès de BV : « Si j’étais électeur, je serais à la fois l’élu, le vice-président des LR et l’homme et je voterais pour le candidat UDR. » Il précise : « J’ai répondu simplement à une question simple. Je ne parle pas pour Bruno Retailleau, je ne suis pas porte-parole des LR, mais je pense que je fais ce qu’il souhaite » - à savoir faire barrage à la gauche.
Des rancœurs
Le vice-président des Républicains ne se dérobe pas, mais il sait que sa prise de position a pu déranger certains membres de sa famille politique : « Ce n'est pas un sujet qui fait consensus, il y a des sensibilités diverses. Globalement, les gens sont dans la ligne de Bruno Retailleau mais n'ont pas envie de faire ce cadeau à Éric Ciotti. » Comprendre : le départ d’Éric Ciotti a été vécu comme une trahison et tout le monde n’est pas prêt à passer l’éponge, même pour faire gagner la droite.
Julien Aubert n’est pas de ceux-là, pas plus que Sylvie Goy-Chavent. Sur son compte X, la sénatrice de l’Ain a tranché : « Lors des législatives partielles, dimanche, dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne, j’invite tous les électeurs à voter pour le candidat UDR-RN pour faire barrage à la gauche. La gauche sait s’unir pour gagner, alors faisons-en de même ! »
Le message est limpide. En plus de donner une consigne de vote claire et nette, l’élue balaye d’un revers de main l’idée qu’il y ait des droites. Elle s’exprime au nom d’un camp qu’elle veut uni : LA droite. Alors que son propre parti ne parvient pas à s’entendre sur une circonscription, le vœu semble pieux, mais il paraît que le temps guérit toutes les blessures.