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Qui sont les trois députés LR qui ont censuré le gouvernement ?

Copie écran Assemblée nationale
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Ils sont seulement trois députés Les Républicains à avoir voté la censure du nouveau gouvernement. Alexandra Martin (Alpes-Maritimes), Pierre Cordier (Ardennes) et François-Xavier Ceccoli (Haute-Corse) ont rejoint la cohorte des sénateurs, eurodéputés et vice-présidents LR qui appelaient à sanctionner Sébastien Lecornu et son équipe.

Parmi ces trois parlementaires, Alexandra Martin est celle qui a eu le courage d’aller au bout de ses convictions. Elle seule a voté la motion de censure déposée par La France insoumise, susceptible de faire tomber le gouvernement puisque la gauche et LFI avait annoncé refuser de soutenir celle déposée par le Rassemblement national. Ses collègues Cordier et Ceccoli, en votant uniquement la motion de censure défendue par Marine Le Pen, tout en assumant un acte de défiance vis-à-vis du gouvernement, ne prenaient pas le risque de renverser le Premier ministre. Avec 271 voix en faveur de la motion insoumise, quand il en fallait 289 pour le censurer, le gouvernement s'accorde quelques semaines ou mois de sursis.

Les Trois Mousquetaires

Il fallait du courage pour braver les ordres de Laurent Wauquiez, le chef du groupe LR à l'Assemblée, réputé autoritaire (lire l'article de Marc Baudriller). Parmi les désobéissants, Pierre Cordier, député de la deuxième circonscription des Ardennes, est jugé comme RN-compatible. À tel point que, lors des élections législatives de 2024, le RN et Reconquête avaient envisagé de ne pas présenter de candidat contre lui. Il avait finalement décliné et affronté un candidat RN.

François-Xavier Ceccoli a bénéficié, lui, lors de ce même scrutin, du désistement du candidat du Rassemblement national, arrivé en troisième position. Dans un communiqué, il a justifié son vote opposé aux consignes de son parti : « Si, compte tenu de sa situation financière, le pays a besoin de se doter d’un budget dans les meilleurs délais, il n’en demeure pas moins que ce dernier ne peut être adopté à n’importe quel prix. »

« Ce vote me permet d’être en accord avec mes électeurs et avec moi-même », affirme, enfin, Alexandra Martin. Contactée par Boulevard Voltaire, la parlementaire ne mâche pas ses mots quand elle appelle le chef de l’État à « démissionner ». Proche de David Lisnard, la députée des Alpes-Maritimes est secrétaire générale de Nouvelle Énergie, le parti fondé et présidé par ce dernier. Alors qu’elle appelle à un regroupement avec tous les acteurs de la « droite républicaine », d’« Hervé Morin à Sarah Knafo », elle confirme les velléités du maire de Cannes d’ouvrir une discussion programmatique rassemblant toute la droite, comme celui-ci l’a évoqué dans un entretien musclé dans Valeurs actuelles.

Un budget « aux mains des socialistes »

Lorsqu’on lui glisse que ses collègues LR ont, à la suite des consignes de Laurent Wauquiez, prétendu voter en faveur de la stabilité, Alexandra Martin s’insurge : « L’instabilité n’est pas de notre fait, c’est bien Emmanuel Macron qui en est responsable. Le déclassement de notre pays à tous les niveaux est bien le fruit de sa politique. » Pour la députée des Alpes-Maritimes, il était impossible de soutenir un budget « aux mains des socialistes » où n'apparaissent aucun « des marqueurs de la droite ». Les hausses d’impôts, la suspension de la réforme des retraites, « le déni total quant au coût de l'immigration », autant de « raisons très graves » qui ont convaincu la parlementaire de s’affranchir des consignes de vote du président de son groupe parlementaire. « Personne dans le groupe ne peut voter la censure », avait pourtant insisté le député de Haute-Loire. La députée maralpine a donc préféré rester fidèle à son président de parti. Hier, après la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu, mardi, à l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau publiait un communiqué où, sans appeler directement à la censure, il envoyait un message subliminal peu équivoque. « Ce discours est d’abord l’illustration d’une dérive : celle d’un pouvoir prêt à lâcher n’importe quoi pour se maintenir à tout prix, déplorait-il, visant le « revirement spectaculaire sur les retraites »« Cet acharnement est à l’origine du désordre qui règne aujourd’hui dans nos institutions. Emmanuel Macron veut continuer à tout piloter, tout décider, tout imposer », dénonçait le Vendéen.

Alexandra Martin l’assure : depuis son vote, elle croule sous les félicitations et les remerciements qui proviennent des habitants et des maires de sa circonscription. La Méditerranéenne a peut-être démontré qu’en ce 16 octobre, elle représentait l’honneur d’un parti déboussolé.

Yves-Marie Sévillia

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