Jean-Loup Izambert, journaliste d’investigation et auteur de Les destructeurs, Bilan noir et d’une enquête publiée sous le titre Tous vaccinés, tous en danger ? donne des réponses à Observateur Continental sur son nouveau livre L'enjeu : Les souverainistes face à la grande finance.
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Comment définir cette oligarchie qui empoche l’argent délaissant les Français ?
J-L. I : L’oligarchie économique et financière n’a que faire de l’intérêt général des Français comme de celui des autres peuples. Son seul souci est de protéger ses privilèges et ses intérêts. Ainsi que l’expliquent Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues spécialistes de la grande bourgeoisie, « le capital économique doit être légitimé par d’autres formes de capitaux, le capital culturel et le capital social ». Celui-ci comprend le « capital relationnel », c’est-à-dire la présence au sein de réseaux internationaux – lieux de résidence protégés dans des quartiers entiers de grandes villes, écoles, fondations, clubs – dont l’ensemble forme un réseau international durable de relations. Ces lieux et relations permanentes et ces solidarités sont utiles au groupe pour la défense de ses privilèges mais aussi pour se partager les marchés aux quatre coins du monde. Quant au capital symbolique, « il renvoie aux possessions et aux relations, aux patrimoines et aux savoirs » et intervient « de façon décisive dans la définition sociologique de la richesse ». Au seul plan financier les revenus des oligarques se situent bien au-delà du minimum de 70.879 euros par mois après impôts pour une personne seule pour le 0,01 % - un dix millième – des plus riches des plus favorisés. Selon l’étude menée par la société Proxinvest, spécialisée dans le conseil aux actionnaires et investisseurs, « les cinq patrons les mieux payés des 120 patrons d’entreprises cotées à la Bourse de Paris touchent une rémunération annuelle entre 14 millions d’euros pour François-Henri Pinault, le PDG du groupe de luxe Kering – soit 1,17 millions d’euros par mois – et 33 millions d’euros pour Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes ». A ce stade, 70.000 euros par mois, c’est de l’argent de poche.
Pourquoi Macron a-t-il violé les accords de Minsk I et de Minsk II ?
J-L. I : Pour s’approprier l’économie d’un pays il est nécessaire de l’endetter à maxima, dette qu’il va devoir rembourser à ses créanciers. Et, comme il ne pourra pas le faire soit parce qu’il n’aura pas la capacité financière ou aura été partiellement détruit, les généreux prêteurs lui proposeront de se rembourser en procédant à un « programme de réformes », c’est-à-dire à privatiser les pans le plus rapidement rentables de son économie afin que ceux-ci puissent se les approprier. Ces prêts sont en réalité surtout destinés à remplir les caisses des entreprises du complexe militaro-industriel US et des sociétés transnationales. La violation des accords de Minsk I et Minsk II par Emmanuel Macron – pour la partie française – a eu pour conséquence la rupture de la paix négociée, le prolongement de la guerre et son intensification au-travers de multiples actes d’agression qui sont définis par l’article 51 du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Que les dirigeants français et de l’Union européenne aient fait le choix d’armer la seule armée au monde qui ait incorporé des groupes néonazis ne pourra pas rester sans conséquences. Pour rappel, la population civile russophone du Donbass a été soumise à un génocide et à des bombardements incessants durant huit années. La violation des accords de Minsk par Macron répond uniquement à une volonté de servir les intérêts de l’oligarchie qui l’a porté au pouvoir par ses réseaux, ses médias et en finançant ses campagnes électorales. Tout comme il le fit en introduisant McKinsey dans l’administration française, en donnant un secteur stratégique de l’entreprise Alstom à General Electric, en incitant les français à se faire injecter des produits à ARNm de sociétés étasuniennes de la pharmacie qui s’avèrent très dangereux ou en laissant prospérer l’espionnage U.S de nos entreprises malgré les alertes répétées des services de renseignement français.
Y-a-t-il des liens entre les opérations de la banque Rothschild avec la CIA en Ukraine ?
J-L. I : Le rôle des services U.S. est bien évidemment de privilégier les sociétés transnationales étasuniennes, y compris contre celles de l’Union européenne. La Banque Rothschild profite de la guerre et du chaos en réunissant des investisseurs privés dans des pays de l’Union européenne pour se placer comme leur interlocuteur privilégié dans leur prise de possession d’une partie de l’économie ukrainienne. L’engagement par Washington de services de son administration dans le développement de la guerre poursuit trois objectifs : installer la guerre sur le continent Européen pour une longue période afin de diviser les Européens entre eux en les opposant à la Russie, s’approprier l’essentiel de l’économie ukrainienne et faire de ce pays une place forte pour développer ses activités contre la Russie mais aussi sur les autres pays de la région. Le capitalisme ne peut plus survivre que par la guerre sous toutes ses formes : économique, politique, financière, militaire, médiatique, culturelle. Le jeu de l’oligarchie appert clairement en Ukraine tout comme en Yougoslavie ou ailleurs : les États financent la guerre et la destruction avec des fonds publics tandis qu’elle reconstruit avec ses groupements économiques et financiers ce qu’elle a fait détruire. Les propos d’un représentant militaire des milieux impérialistes de Washington que je rapporte dans L’enjeu en dit long sur leur mentalité : « Le rôle de facto des forces armées américaines sera de maintenir le monde comme un lieu sûr pour notre économie et ouvert à nos assauts culturels. Pour parvenir à ces fins, nous devons commettre un bon paquet de massacres ».
Connaissons-nous les assassins économiques qui font circuler l’argent par les sociétés transnationales ?
J-L. I : Les assassins économiques ne font pas circuler de capitaux par les sociétés transnationales. Leur rôle est de détecter les pays, régions, entreprises qui peuvent présenter un intérêt pour les sociétés transnationales étasuniennes et d’élaborer des plans afin que celles-ci puissent s’approprier les richesses ciblées. Sur l’Ukraine il y a plusieurs canaux pour la circulation des fonds entre d’une part l’Union européenne et d’autre part Washington avec la dictature génocidaire de Kiev. Un fonds fiduciaire géré par Horizon Capital, société de capital-investissement étasunienne, le Groupe de la Banque mondiale investit des centaines de milliards de dollars en Ukraine. Horizon Capital, basé à Kiev, est étroitement lié à l’administration de Washington et à la grande finance et la plupart de ses dirigeants ont été formés aux États-Unis dans des sociétés de conseil comme McKinsey et des banques d’investissement et sociétés financières. Ainsi, par des structures diverses comme Horizon Capital les vautours de Wall Street, les BlackRock, Rockefeller et le fonds d’investissement Franklin Templeton Investments, Royal Dutch Shell, Cargill, Monsanto, DuPont de Nemours et autres accaparent ce qu’ils ont fait détruire à coups de milliards de dollars et d’euros de fonds publics.
Quel rapport y-a-t-il entre Macron, Zelensky, l'UE et la CIA selon vous ?
J-L. I : Le seul rapport qu’il puisse y avoir est le service des intérêts de l’oligarchie encore que pour la CIA la grande majorité des agents qui s’y sont engagés l’ont fait pour servir leur pays et non les intérêts privés de sociétés transnationales. Macron et son ami le dictateur corrompu Zelensky ne sont que des politiciens domestiques. Il faut distinguer au sein de l’organisation de l’Europe supranationale ceux qui, comme Emmanuel Macron ou Jordan Bardella, l’eurodéputé du RN, sont prêts à tout pour servir les intérêts de l’oligarchie, de ceux qui ont le souci de la défense des intérêts de leurs pays que certains semblent retrouver avec la montée du mouvement souverainiste dans les pays membres de l’UE. Macron et Zelensky qui n’ont eu de cesse d’attiser la guerre doivent maintenant penser à leur retraite. Mais, peut-on mentir et tromper à ce point l’opinion publique en causant tant de haine, en finançant à coups de milliards d’euros la destruction de villes et l’assassinat de populations civiles ukrainiennes russophones et penser pouvoir dormir tranquille, sans connaître un destin tragique ? Semblable à celui du criminel Zelimkhan Iandarbiev par exemple ?…
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Source : https://pierreduval.substack.com/p/jean-loup-izambert-le-seul-souci
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/jean-loup-izambert-le-seul-souci-264045