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[TRIBUNE] Mercosur : énième renoncement d’Emmanuel Macron

© European Union-Wikimedia Commons
© European Union-Wikimedia Commons
« Nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d'ajustement ni du pouvoir d'achat, ni la variable d'ajustement des accords agricoles. C’est aussi pour ça que nous nous sommes opposés au Mercosur tel qu'il a été signé », déclarait, en février 2025, Emmanuel Macron, lors du Salon de l’agriculture, sans doute pour contenter les agriculteurs et faire oublier ses revirements incessants, dont le dernier remonte au 23 octobre dernier. À l’issue du Conseil européen qui se tenait à Bruxelles, le président de la République a expliqué que « les choses vont dans le bon sens », ce qui, en langage macroniste, annonce une énième capitulation au détriment des intérêts français et au bénéfice de l’Allemagne qui pousse pour que l’accord soit ratifié le plus rapidement possible.

Les masques tomberont

Nous n’avons jamais réellement compté sur l’opposition d’Emmanuel Macron au Mercosur, et nous ferons sans. Car si l’accord doit être ratifié par le Conseil, l’approbation du Parlement européen est également nécessaire. Une majorité peut être formée dans l’opposition, et c’est toute la tâche qui nous incombe. Nous verrons bien qui vote quoi, tous les masques tomberont.

Car cet accord est une triple trahison : envers nos agriculteurs, nos consommateurs et l’environnement.

Il augmente les importations venues de l’autre bout du monde, produites selon des pratiques qui ne respectent pas nos règles en matière de travail, nos normes sanitaires, et qui mettent en péril les productions agricoles européennes, et notamment françaises. On trouvera notamment :

  • 99.000 tonnes de viande bovine assujetties à un droit douanier de 7,5 % ;
  • 180.000 tonnes de volaille en totale franchise de droits ;
  • 16 millions de tonnes de sucre en totale franchise de droits ;
  • 60.000 tonnes de riz en franchise de droits, également.

En contrepartie, l’Union européenne pourra exporter davantage de véhicules vers l’Amérique du Sud. Ne soyons pas dupes : c’est avant tout l’industrie automobile allemande qui tirera profit de cet accord. Mme von der Leyen, fidèle à sa mission officieuse de servir les intérêts de Berlin, l’a parfaitement compris. Une fois de plus, la France est sacrifiée sur l’autel des intérêts germaniques, avec la bénédiction d’une Commission européenne totalement partiale.

Coup de poignard

Nos agriculteurs, qui souffrent déjà des nombreuses normes et des accords de libre-échange en vigueur avec d’autres zones économiques, ne pourront pas supporter ce nouveau coup de poignard, qui plus est d'une hypocrisie sans nom. Il faudra se souvenir de toutes les déclarations, tous les engagements de nos ministres de l'Agriculture, nos Premiers ministres, du président de la République, pour s'opposer à ce sinistre accord alors qu'en même temps, ils savaient pertinemment qu'ils donneraient carte blanche à Ursula von der Leyen ; celle qui prétend aussi défendre l’environnement avec son Pacte vert et qui organise l’invasion de produits étrangers sans réelle traçabilité. N'oublions pas que l’agriculture et l’élevage intensifs en Amérique du Sud sont possibles, notamment, grâce à une déforestation massive et à l’usage de pesticides et autres produits que nous interdisons chez nous.

Les agriculteurs français savent pouvoir compter sur nous pour tout faire contre cet accord de libre-échange. Nous ne laisserons pas faire von der Leyen et sa clique macroniste offrir, fin décembre, un tel cadeau empoisonné pour les fêtes de Noël !

Jean-Paul Garraud

https://www.bvoltaire.fr/tribune-mercosur-enieme-renoncement-demmanuel-macron/

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