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La réforme des retraites : l’arbre qui cache la forêt

On voudrait nous faire croire que la France vit depuis plusieurs jours suspendue à un vote de nos députés, comme si son avenir en dépendait. Cette dramatisation permanente devient lassante et le fossé qui nous sépare de notre élite dirigeante s’élargit de jour en jour. Hier, jour de commémoration du 11 novembre 1918, tout avait été mis en œuvre pour que le public soit tenu à l’écart, comme si cela ne le concernait pas. Pourtant, combien d’entre-nous ont ils déploré la perte d’aïeuls dans cette guerre épouvantable ? Ce spectacle d’un tout petit nombre de personnes dûment autorisées à assister à la cérémonie, cet « entre-soi » de plus en plus provocateur que d’aucuns veulent justifier par une menace d’attentats terroristes, m’a révolté.

Une actualité bien focalisée

Aujourd’hui, c’est le vote des députés qui, tel une sorte de « trou noir » monopolise les médias. Ecoutant les informations des chaînes dites « en continu » je me posait la question de savoir s’il était bien nécessaire d’en avoir autant puisque toutes, au même instant, diffusent les mêmes images ou tiennent les mêmes propos et traitent exactement les mêmes sujets. Question originalité, on repassera…
Pourtant, si la démocratie avait été « stricto sensu » respectée, ce vote n’aurait jamais dû exister. La façon dont cette loi a été adoptée en 2023 par une utilisation de la procédure dite « de vote bloqué » démontrait sa fragilité et le bon sens devait conduire à son abandon. Les députés socialistes l’utilisent aujourd’hui comme un moyen de pression sur le gouvernement dont l’unique but est de rester en place pour gagner du temps. Mais du temps pour quoi faire ?

Emmanuel Macron avait imprudemment jeté toutes ses forces dans un affrontement destiné à montrer que lui, et lui seul pouvait décider. D’aucuns disent même que cette réforme était une des rares choses de bien qui avaient été faites sous son règne. Que va-t-il en rester si le gouvernement préfère la suspendre plutôt que d’être censuré ?

Personne ne semble s’émouvoir d’une telle situation

Pourtant elle dépasse tout  ce qui est imaginable. Nous devenons la risée du monde et personne ne peut comprendre qu’un pays comme le nôtre se trouve ainsi paralysé par un tout petit nombre qui préfère jouer la montre plutôt que d’affronter la réalité. Tout se passe comme si aujourd’hui les élections étaient devenues pour certains le synonyme d’une défaite assurée. Cela conduit à penser qu’ils veulent bien être candidat, mais à condition d’être élu. C’est un peu facile…

Quant au gouvernement, il fait penser à un navire en train de couler qui jetterait à l’eau sa cargaison pour continuer à flotter le plus longtemps possible.

Avons-nous dans notre pays une sorte de culture des problèmes insolubles ? Henri Queuille, qui fut Président du Conseil sous la IVème République, disait, non sans une certaine ironie, « qu’il n’existe pas de problème que l’absence de solution n’ait fini par résoudre ».

Pourquoi Emmanuel Macron veut-il à tout prix gagner du temps ?

Assez bizarrement, personne ne pose cette question. Il a beau dire qu’il accomplira tout son mandat jusqu’à la dernière minute, il peut difficilement, compte-tenu de ses résultats et de son impopularité, dire que c’est dans l’intérêt des Français. Son attitude est d’autant moins compréhensible qu’il avait lui-même déclaré en 2019 que s’il perdait sa majorité parlementaire, il quitterait ses fonctions, comme de Gaulle l’avait fait cinquante ans avant, en 1969. Pourquoi a-t-il changé d’avis ?

Quel projet veut-il faire aboutir pour qu’il ne puisse aujourd’hui en faire part aux Français ?

Plusieurs hypothèses semblent possibles

La première concerne l’Union européenne. Celle-ci à toujours semblé être au centre de ses préoccupations et de ses actions. Il a toujours associé étroitement la France à l’Union Européenne.
Chaque fois qu’il l’a pu, il a toujours évoqué la notion de « souveraineté européenne » comme s’il existait une nation européenne et un peuple européen. Tout lui a été bon pour faire avancer « l’intégration européenne » et il a toujours milité pour les emprunts européens, malgré la forte réticence de certains de nos voisins. On apprend récemment que le ministre des finances Bruno Lemaire lui avait envoyé une lettre dans laquelle il s’inquiétait de la dérive de nos finances publiques et lui demandait d’envisager une modification de la loi de finances. Apparemment, celle-ci a été refusée. Par contre, Emmanuel Macron a voulu imposer sa réforme des retraites en raison des déficits abyssaux à venir alors qu’il était lui-même à l’origine d’une augmentation sans précédent de la dette souveraine de notre pays. Tout ceci n’est pas cohérent.

Une autre hypothèse possible concernerait une éventuelle guerre qui opposerait l’Union Européenne à la Russie. Celle-ci deviendrait, selon Emmanuel Macron, pratiquement inévitable au cas où la Russie serait victorieuse face à l’Ukraine. Malheureusement pour lui, peu de pays de l’Union Européenne ont manifesté une intention claire allant dans ce sens. Ses initiatives pour les y pousser en leur proposant une extension de la dissuasion nucléaire française, sous une forme restant à expliciter, ne semblent guère les émouvoir.

En fait, plutôt que de préparer la France à ce nouveau monde multipolaire en gestation sous nos yeux, notre Président opte pour le déni pur et simple. Est-il persuadé de la persistance de ce monde globalisé qu’il a toujours appelé de ses vœux ? Pense-t-il également qu’une grande confrontation mondiale réglerait définitivement le sort de la planète en assurant « ad vitam eternam » la suprématie de l’Occident, même amputé de l’Amérique de Donald Trump ?

C’est à toutes ces questions que personne ne veut lui poser qu’il devrait pourtant tenter de répondre.

Jean Goychman

Crédit photo : François GOGLINS/Wikimedia (cc)

[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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