
Subventions publiques, comptes opaques, vie de luxe : retour sur une affaire qui interroge la gestion des millions déversés dans le tissu associatif nantais
Le tribunal correctionnel de Nantes a examiné cette semaine un dossier qui, une fois encore, met en lumière les dérives possibles d’un système associatif sursubventionné et très peu contrôlé. Brahim Hadj C, ancien président de plusieurs structures implantées dans le quartier Bellevue, est accusé d’avoir siphonné pendant des années l’argent public confié à ses associations, avant de poursuivre ce train de vie luxueux dans une entreprise privée.
À la barre, l’homme de 48 ans — absent pour raisons médicales — est soupçonné d’avoir profité des généreuses subventions versées à Quai de la Mémoire et à la Pépinière Jeunesse Nantes Ouest, deux structures censées accompagner des jeunes du quartier dans des projets culturels ou éducatifs. Entre 2015 et 2018, ces deux associations percevaient respectivement 150 000 € et 177 000 € par an. Une manne importante, dont une partie aurait fini directement sur le compte bancaire personnel de leur président.
Des virements répétés et une comptabilité fantôme
C’est en 2017 que les premiers signaux d’alerte apparaissent : la Ville de Nantes, en recevant une nouvelle demande de subvention, s’étonne d’un dossier incomplet et ordonne un contrôle de gestion.
Les conclusions sont accablantes :
- absence de comptabilité structurée,
- justificatifs de dépenses lacunaires,
- transferts d’argent d’une association à l’autre,
- virements personnels au profit du président.
Selon l’enquête, 111 800 € provenant de Quai de la Mémoire et 16 500 € issus de la Pépinière ont alimenté son compte personnel. S’y ajoutent 51 000 € retirés en espèces, officiellement pour payer des techniciens ou rembourser ses propres frais.
Devant les enquêteurs, Brahim Hadj Chérif a admis avoir mené « un train de vie démesuré » : achats de produits de luxe, dépenses massives en liquide, absence totale de cadre contractuel justifiant les sommes perçues.
Après sa mise en cause dans le milieu associatif, l’homme rebondit en 2019 dans une entreprise de nettoyage où il travaillait déjà officieusement. Là encore, les soupçons s’accumulent : détournements estimés à 135 000 €, véhicule de fonction de marque Jaguar conservé plusieurs années, faux documents transmis à France Travail pour gonfler artificiellement ses droits.
Il aurait notamment déclaré 65 000 € de revenus annuels, alors que son salaire réel avoisinait les 2 000 €. Au final, il doit plus de 36 800 € à l’administration.
Le tribunal a condamné l’individu à :
- 24 mois de prison, dont 12 avec sursis probatoire aménageables sous bracelet,
- 15 000 € d’amende,
- une interdiction définitive d’exercer une fonction dans une association recevant des fonds publics,
- l’obligation de rembourser les sommes dues et d’indemniser les victimes.
Une décision qui met en lumière l’ampleur des fonds publics injectés dans le tissu associatif nantais… et interroge sur les failles dans le contrôle de leur attribution ?
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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