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Popularité : Macron touche le fond et crispe les Français, Lecornu dévisse

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Toute la semaine a été dominée par les répercussions de l'intervention du chef d’état-major des armées, le général Mandon, devant le Congrès des maires de France, qui a affirmé que le pays devait restaurer sa « force d’âme pour accepter de nous faire mal et protéger ce que l’on est » et qu’il devait être prêt à « accepter de perdre ses enfants ».

« Perdre nos enfants », une phrase pour « faire peur »

Georges Michel a pointé, dans son éditorial, les ambiguïtés d'une telle déclaration, destinée à accroître un climat anxiogène qui aura été la constante des mandats d'Emmanuel Macron. Ce week-end, c'est un autre général, devenu député européen, le général Gomart, qui, sans rien nier de la menace russe, enfonce le clou, dans le JDD : « Je suis très gêné par cette déclaration. Le chef d’état-major s’est fait le porte-voix du président de la République, lors d’une évidente commande politique, pour faire peur aux Français. Les maires sont sortis sidérés de cette prise de parole ! Emmanuel Macron veut instiller la peur auprès des Français pour camoufler son bilan intérieur catastrophique. » Devant l'ampleur des réactions, qui n'émanent pas que des cercles poutinophiles, les explications de texte se sont succédé pour sauver le soldat Mandon : porte-parole du CEMA, ministre, porte-parole du gouvernement. Et jusqu'au Président lui-même, ce week-end, depuis l'Afrique du Sud. Selon la plus pure tradition macroniste de s'adresser aux Français depuis l'étranger, le plus souvent pour leur faire la leçon. De loin... Selon le Président, ses paroles ont été « détournées » pour « faire peur » ! Sacré détournement d'intention, en effet !

Macron, un Président qui « qui menace loin mais protège peu ici »

Une sorte de rétropédalage et une façon de battre en retraite devant ce qui ressemble de plus en plus à un ballon d'essai raté et à un gros couac de communication ? En tout cas, les Français ne sont pas dupes et la dernière enquête de popularité du JDD est accablante pour le Président : il demeure scotché à ses 16 % de bonnes opinions et le réservoir des très mécontents continue de grossir : 56 %, « un niveau record » ! Le verdict des Français interrogés est sans appel : « fantoche »« déconnecté »« toujours à l’étranger »« Mozart de la finance ? On s’est fait avoir sur la marchandise… » et « va-t-en-guerre », lâchent certains, lassés d’un Président « qui menace loin mais protège peu ici ».

Lecornu paye la mascarade de la discussion budgétaire

Or, pendant ce temps, le chaos politique et parlementaire est en train d'accoucher d'un chaos budgétaire : le volet recettes du projet de loi de finances a été refusé à la quasi-unanimité, dans la nuit de vendredi à samedi, un seul député ayant voté pour ! Du jamais-vu. Ce vote a balayé plus de cent vingt-cinq heures de travaux des députés, donnant un sentiment d'immobilisme et d'impuissance et confirmant les Français dans l'idée que la nomination de Lecornu n'a qu'un but : prolonger artificiellement un pouvoir macroniste aux abois. Un pouvoir qui se dirige donc tout droit vers une adoption unilatérale et autoritaire d'un budget introuvable. Ordonnances ? Loi spéciale ? Surprise : ce sera le cadeau de Noël. Le sondage du JDD mesure les répercussions de cet amateurisme sur la cote de confiance du Premier ministre. Jusqu'à présent épargné, il est désormais entraîné dans sa chute par Macron, note le journal. Il recule en effet de quatre points, ce mois-ci, sa plus forte baisse depuis son arrivée à Matignon. Pour Frédéric Dabi, de l'IFOP, « même la figure la plus apaisante de la Macronie commence à être contaminée par l’impopularité présidentielle ». Et le sondeur de relever ces critiques des Français qui commencent à monter à son encontre : « trop fidèle au Président »« l’homme de Macron »« il n’agit pas ». Pire : le psychodrame du deal avec les socialistes sur la suspension de la réforme des retraites laisse complètement indifférent, ne lui valant aucune gratitude ! Si Macron est au tapis, Lecornu dispose encore d'une marge de régression...

Comment un tel attelage, responsable du chaos politique, financier et sécuritaire dans lequel se trouve la France, pourra-t-il tenir encore plus d'un an à la tête du pays ? La « force d'âme » commanderait à un exécutif aussi impopulaire de s'effacer.

Frédéric Sirgant

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