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La mascarade budgétaire : 125 heures de faux débats qui n’ont servi à rien !

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C’est la catastrophe… nos politiciens et journalistes affichent des mines atterrées, car après plus de 125 heures de débat à l’Assemblée nationale, la proposition de budget de la Sécurité sociale vient d’être rejeté à la quasi-unanimité par les députés. Pire encore, le Sénat vient de rejeter d’un trait de plume la majorité des amendements.

C’est la fin du monde, la crédibilité de la France est mise en cause. Certains évoquent des conséquences incommensurables pour notre pays.

Il est affligeant de constater que cette misérable Assemblée n’est pas capable d’adopter une méthode rationnelle et transpartisane d’analyse des faits pour traiter d’un problème aussi important que le financement de la Sécurité sociale ou les retraites.

Par exemple, il est tout simplement hallucinant que ne soit pas posée clairement la question à propos de laquelle tous les Français veulent être consultés : qui a vocation à bénéficier de notre système mutualiste ? Est-il viable que des millions d’allochtones non cotisants se déversent chez nous afin de venir se faire soigner ? Les Français souhaitent-ils que cela perdure ?

Quant à la question des retraites, elle est malheureusement assez simple ; l’origine des déficits de ce système mutualiste a été prévue et analysée depuis des décennies.

En effet, on sait depuis très longtemps que ce système de retraite par répartition sera structurellement déficitaire ceteris paribus, pour la simple et bonne raison que très bientôt, pour des raisons démographiques, chaque actif se retrouvera avec un retraité sur le dos, ce qui ne sera pas supportable.

Ne pas reconnaître unanimement ce simple constat constitue déjà en lui-même une faute grave qui pollue les débats. Il n’est pas possible de définir un protocole thérapeutique si on n’est pas en mesure de délivrer un diagnostic précis.

Ensuite, un simple arbre de décision devrait suffire à prendre une décision démocratique.

Les Français souhaitent-ils conserver ce système malgré le déficit chronique ? C’est une alternative acceptable, à condition de fixer clairement qui viendra chaque année combler le déficit (la consommation, le travail, les entreprises, l’impôt, allongement de la durée des cotisations).

Certains parlent de faire des économies ; cela nécessite d’ouvrir la boîte de Pandore de l’administration dans laquelle sont tapis des milliers de parasites administratifs, ce qu’aucun de nos braves députés n’aura le courage de faire.

De même, est-il encore justifiable de maintenir le système des retraites des fonctionnaires, ou des régimes spéciaux, qui ne peuvent survivre sans un abondement régulier d’argent public ?

Si les Français ne souhaitent pas être massacrés fiscalement, il n’y a qu’une seule option : la croissance économique. Or, de de croissance économique supérieure à 1 % il n’y aura point pour la France au sein de l’Union européenne, car toute réindustrialisation ne pourrait se faire qu’en s’affranchissant des règles de cette dernière.

Par conséquent, la question des retraites se pose de manière assez triviale : qui va raquer pour combler le trou béant qui ne fera que se creuser chaque année ? Comment répartir la misère ?

Au lieu de mener des débats rationnels et organisés, ces gens se perdent dans des détails, déposent des milliers d’amendements sans queue ni tête, qui seront de toute façon rejetés par le Sénat, le Conseil d’État, le Conseil constitutionnels, la Cour de justice de l’Union européenne ou même la Cour européenne des droits de l’homme.

En réalité, le gouvernement sait depuis le début comment le film se terminera : par l’utilisation de l’article 47 de la Constitution qui permet d’imposer un budget par ordonnance.

Le gouvernement est composé de gens qui ont une parfaite connaissance des dossiers pour la majorité d’entre eux. Ils n’ont simplement pas envie de prendre la moindre mesure pour y remédier, car leur horizon de gestion se limite à 2027. « Encore un instant, Monsieur le bourreau. »

C’est donc un budget sans ambition, sans réel décision forte qui sera adopté. La seule promesse qui sera tenue sera celle faite à Bruxelles de réduire le déficit, en utilisant tous les expédients possibles et imaginables. Le reste attendra bien.

Tous ces débats enflammés, ces insultes, ces dizaines d’heures de joutes télévisuelles, ces amendements, sous-amendements, ces pseudo-coalitions éphémères entre partis, ces trahisons, ces abstentions ne sont en réalité qu’un cirque visant uniquement à nous faire croire qu’il se passe encore quelque chose de sérieux à l’Assemblée nationale.

Toute cette triste engeance qui peuple l’Hémicycle, dont certains sont quasiment illettrés, et dont la majorité a la plus grande peine à poser une question sans ânonner un texte bavard rédigé par un assistant parlementaire, n’est unie que dans un seul but : tenter désespérément de nous convaincre que nous sommes encore gouvernés et non administrés.

Tout a déjà été décidé par Bruxelles ; la France reçoit ses feuilles de route budgétaires et sociétales (le Semestre européen) tous les 6 mois, sous la forme de documents nommés paquet de printemps et du paquet d’automne. Ils sont rédigés par d’obscures fonctionnaires européens anonymes, et la majorité de la population n’en a même jamais entendu parler.

Ce sont pourtant ces paquets qui décident de la trajectoire budgétaire de la France, et le contenu n’en est pas négociable une fois rédigé. Il a été décidé il y a des années que la France devait réduire son déficit et réformer son système social. Cela se fera selon un schéma bien précis, que nous le voulions ou non.

Le cynique Voltaire disait : « Dieu n’existe pas, mais ne le dites pas à mon valet, il me truciderait pendant la nuit ».

De même, si les Français venaient à découvrir que le pouvoir, la capacité d’influer sur le réel, ont été transférés dans leur quasi-intégralité à des fonctionnaires européens qu’ils ne connaissent pas, cela se finirait très mal pour la caste dirigeante.

Alain Falento

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