
Antoine Gallimard et Jean-Marie Laclavetine, éditeurs de Boualem Sansal, ont menti. Mais qui s’en étonne ? Contrairement à leurs affirmations, jamais l’écrivain, alors emprisonné en Algérie, n’a fait connaître son opposition à concourir au prix Sakharov, proposé par Jordan Bardella au nom du parlement européen. « Je n’ai rien refusé », a expliqué Sansal sur France Inter lundi, après son retour en France. « J’ai appris cette histoire quasiment trois ou quatre semaines après ». Le 15 septembre dans un communiqué, ses éditeurs s’étaient réclamés de lui pour repousser ce prix et qualifier la démarche des Patriotes pour l’Europe « d’irrecevable et d’insidieusement partisane ».
Ainsi font les poseurs quand il s’agit d’exclure « l’extrême droite », en l’occurrence ceux qui voulaient saluer la liberté d’expression du Soljenitsyne français, pourfendeur des idéologies totalitaires et singulièrement de l’islamisme. L’indécence et le mépris de classe sont les marques de cette caste snobinarde qui se donne en exemple. Christine Ockrent est un autre symbole de ce monde convaincu de sa supériorité attractive : la journaliste de salon, l’autre jour sur France 2, a attaqué à son tour le groupe Bolloré (CNews, Europe 1, JDD) en évoquant « des gens qui sont la négation même de nos métiers à mon avis », et en accusant notamment CNews, portée par ses audiences, de « falsification des faits » et de « désinformations ». La pensée de luxe n’a pas fini de se rendre odieuse, dans son mépris du peuple et de son réalisme. En admiration d’elle-même depuis un demi-siècle, cette « élite » n’a toujours pas pris la mesure de son éloignement des Français et de leur vie réelle. « Nous avons changé d’époque », prévient avec raison Alain Marleix, dans son livre posthume (1). Cependant, ce n’est pas seulement le macronisme qui s’effondre. C’est le système qui agonise.
Ces imbuvables sont les derniers acteurs, caricaturaux dans leur suffisance déplacée, d’une époque qui se termine. Les faux esprits préfèrent l’anathème au débat. Ils ne savent plus argumenter. Rien ne sort de leurs conclaves, sinon des clichés sur le retour d’un fascisme dont ils ne voient pas qu’il est couvé chez leurs cousins germains de la gauche-hallal. Plus ces parvenus crachent sur les gens ordinaires, plus le peuple les envoie paître. Emmanuel Macron, symbole de ce progressisme en déroute, est la première victime du boomerang. Sa guerre des mots contre la Russie, qu’il présente comme « la principale menace pour la France », ne fait pas oublier ces enfants de France tués dans les guerres de rues. Lundi, sur Europe 1, la mère d’Elias, assassiné à coups de machettes par deux récidivistes « diversitaires » il y a dix mois à Paris, a accusé la justice « de n’avoir pas protégé » son fils. Stéphanie Bonhomme a dit avoir été traitée de « populiste » par des juges à qui elle demandait des comptes sur leur manque de discernement. Sa révolte s’ajoute à celles de nombreuses autres familles de victimes d’une société qui a baissé les bras devant ses ennemis intérieurs. Un sondage Odoxa, publié mardi, donne Bardella largement vainqueur au second tour de la présidentielle, dans tous les cas de figure. Il est certes trop tôt pour conclure à la fin d’un monde. Mais l’échéance se précise.
(1) Dissolution française, Robert Laffont
Mes interventions de mardi sur Ligne Droite (8h45-8h50) et de mercredi sur CNews (15h-17h)
https://blogrioufol.com/ce-monde-imbuvable-qui-jette-ses-ultimes-anathemes/