
Deux styles, deux présidents, un qui est reçu avec les honneurs et le respect, l’autre avec un semblant des deux, mais c’est surtout le résultat qui est différent. Là où l’un obtient ce qu’il est venu chercher, l’autre repart encore plus isolé. Nous avions Poutine en Inde, et Macron en Chine. Notre bien aimé président était allé dans l’empire du milieu pour tenter de faire plier Xi et le conduire à ne plus suivre et aider le méchant Poutine. En matamore des bacs à sable, il était descendu de l’avion d’un pas décidé et on allait voir ce qu’on allait voir. Effectivement, on s’est même régalé. Pourtant Macron n’a pas manqué de tenter de semer le trouble. Il s’est tout de même autorisé à prendre la parole devant des étudiants, dans un discours rempli de sous-entendu sur leur nécessité de rejoindre, pour leur bien, la plénitude occidentale et son progressisme qui fait des merveilles et éclaire le reste du monde d’une vision autrement plus séduisante que ce qu’ils peuvent connaître. Xi ne s’est pas laissé attendrir par les courbettes de la marionnette de Davos et Bruxelles.
Souriant il l’a tenu à distance de tout, se permettant de lui rappeler qu’il devrait représenter une nation indépendante et non parler au nom d’une structure supra nationale, puisque ses propos débordaient du terme « Union européenne », sans jamais mettre en avant la France. On pourrait presque penser que la Chine est triste de voir notre pays à ce point oublié par son propre président. Macron a failli une fois de plus, la seule chose qu’il a réussie, s’est de s’élancer, tel un cabri, à la rencontre d’une foule bienveillante, en réalité choisie, pour se faire adorer quelques instants, le tout selon un timing savamment programmé pour paraître improvisé. Pathétique, comme toujours. L’image de modernité qu’il renvoie est grotesque, c’est digne de la génération Tik Tok qui enflamme tant l’Occident, mais qui ne produit rien d’autre que d’éphémères satisfactions. Il faut qu’on parle de lui, peu importe le résultat, c’est un peu comme pour l’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer, ce n’est pas la vérité qui compte, on s’en moque, c’est d’avoir raison. Macron ne cherche qu’une chose, être devant la scène, éclipser tous les autres dans des gesticulations absurdes, quitte à dire tout et son contraire et à s’arroger les victoires d’autrui quand cela peut servir sa gloire.
Au même instant, Poutine était reçu par Modi en Inde. Là, pas de bain de foule, pas de déclaration ostentatoire. Une autre dimension, faite d’estime et de reconnaissance. C’est le Premier ministre lui-même qui est venu accueillir Poutine. Loin des caméras, les deux hommes se sont longuement entretenus en tête à tête, et de cette conversation, point de fuite. Les principales décisions ont été prises dans cet intervalle, ce que certains observateurs appellent « une visite à l’orientale », ourlée de discrétion, d’intelligence feutrée, de mesure et de respect, totalement incompréhensible pour les adeptes de la politique spectacle, du grand show, où les paillettes et les allégations fracassantes font florès. Celles où la provocation est devenue la règle, une façon de frapper les esprits et de renverser les opinions, là où les habiles diplomates construisent, sculptent une architecture sur des bases de confiances et non de menaces, de sanctions, d’hystéries idéologiques. Est ressorti de cet échange, un renforcement des liens stratégiques et économiques entre les deux pays, pendant que Macron repartait avec un bilan négatif. Deux styles, deux approches et des résultats à l’opposé. Là où discrétion et parole redeviennent des outils, non pour s’affronter, mais pour se comprendre et servir les intérêts des participants, nous avons, nous, une série de lieux communs et une logorrhée épuisante, qui tente de combler un vide, celui d’une absence de vision et un déni de la réalité.
Quand Macron parle de l’Europe, Xi attend désespérément qu’il avance des arguments pour la France, mais c’est devenu impossible puisque Macron n’a plus d’attache avec cette nation, qu’il a déjà effacée de sa géographie. Les deux présidents ne pouvaient donc pas s’entendre, et c’est cela que Xi a essayé, sans doute en vain, de lui signifier. Le modèle occidental chancelle, et contemple impuissant le monde sans plus peser sur les décisions importantes. Certains pensent encore qu’un marché de 450 millions de consommateurs est un atout. Ils se trompent, d’abord parce que la demande intérieure de la Chine, l’Inde et la Russie, est loin d’être satisfaite, et surtout parce que l’Europe est un espace en voie de paupérisation, comme l’explique Trump. La demande chute et va continuer à chuter sous les coups d’une idéologie écolo qui maudit toute consommation, prônant la vertu d’un ascétisme incompatible avec la croissance économique classique. Quant au passage bienheureux dans le modèle économique voulu par l’Europe, il est à craindre qu’il ne soit suivi par aucun pays dans le monde, isolant un peu plus notre continent et le condamnant à un déclassement toujours plus cruel et bientôt irréversible. Il faut réagir, balayer tout et rapidement en finir avec les gabegies et les rêves progressistes, il est encore temps et ceux qui en ont le pouvoir, de renverser la table.
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