
Je tirerais la phrase suivante du site Opex 360 qui, si je comprends bien, l’attribue à Sky news :
« Ce décès met en lumière, de façon rare, le travail peu évoqué des militaires britanniques » en Ukraine, a souligné SkyNews. Et pour cause : une telle discrétion est de mise pour ne pas prêter le flanc au narratif russe.
Reste que, poursuit SkyNews, le « Kremlin va probablement exploiter cette tragédie pour amplifier de fausses allégations concernant le déploiement de forces de l’OTAN en Ukraine ».
L’annonce de la mort d’un soldat britannique sur le territoire Kiévien constitue une de ces reconnaissances d’un fait connu de tout le monde : des membres des forces armées des pays de l’OTAN œuvrent sur le territoire Kiévien.
Au-delà de la tragédie pour la famille, de la reconnaissance d’un fait connu, l’important est certains commentaires de presse qui révèlent la manière dont le conflit est traité.
Là se situe le cœur de la polémique et nous allons tenter d’en pénétrer le cœur du réacteur.
Alors, procédons à l’analyse sémantique : "le travail peu évoqué des militaires britanniques en Ukraine."
Comment cela, peu évoqué ? Seriez-vous en train de nous dire que des militaires britanniques se trouvent sur un territoire objet d’opérations militaires et que la population n’en est pas informée ? J’avais la faiblesse de nous croire en démocratie avec une presse libre.
Dans ce cas, cette présence doit faire l’objet d’une validation politique et celle-ci est soumise à l’obligation de rendre des comptes aux citoyens du pays. Si le gouvernement désire tenir la chose secrète pour se défausser de son obligation de rendre des comptes, alors la presse libre et indépendante qui est censée être le quatrième pouvoir, doit le forcer à en rendre compte.
L’ampleur des commentaires sur différents sites démontre que la qualité de ce travail est loin d’inspirer la confiance. Tout citoyen britannique (ça marche pour d’autres nations, mais là, nous parlons d’un soldat britannique) mort sur le territoire kiévien se trouve réputé être membre de l’armée britannique.
Selon la presse, ce soldat serait pourtant le premier mort de l’armée britannique, mort au moment où il observait le test d’une arme défensive kiévienne. Cette version est attaquée, car nous savons que les forces armées ukrainiennes ont reçu et mis en œuvre des missiles Scalp/storm Shadow. Comment les troupes kiéviennes parviennent-elles à faire fonctionner ces équipements complexes ?
On peine à comprendre la logique entre les affirmations : Premier membre des forces armées britannique tombé, au bout de quatre ans de guerre. Et, des livraisons massives de matériels complexes.
Comment, en quatre ans, aucun autre mort ? Certes, ces spécialistes sont sûrement à l’arrière, mais le territoire kiévien subit des frappes massives : Quartiers généraux, bases, tous ces lieux où les spécialistes doivent se trouver sont attaqués.
Soit les militaires britanniques sont devenus immortels, soit il y a des pertes dissimulées par le gouvernement. Il s’agirait alors d’une décision politique, couverte par la presse, puisque celle-ci a choisi de ne pas questionner l’information officielle.
Cet état de fait nous mène à la partie la plus intéressante du texte :
Et pour cause : une telle discrétion est de mise pour ne pas prêter le flanc au narratif russe.
Vous noterez le terme narratif attribué aux Russes. Celui-ci est connoté comme faux, ou plus exactement mensonger. Autrement dit, la presse occidentale nous déclare : nous refusons d’informer les citoyens occidentaux comme ils devraient l’être, car cela correspondrait à la manière dont les Russes analysent le conflit.
Une vision du monde et de la déontologie journalistique assez passionnante tout de même. Que le gouvernement kiévien, engagé dans des opérations militaires contre les forces armées de la Fédération de Russie, se livre à de telles manœuvres, cela peut se concevoir : ses citoyens meurent au combat.
Les anciens citoyens ukrainiens n’ont depuis 2014 que deux choix : se rallier au pouvoir kiévien, ou aux républiques de Donetsk ou Lougansk. Dans le premier cas, l’état de guerre justifie traditionnellement une certaine propagande, dans le second, l’opinion du pouvoir de Kiev leur indiffère.
Seulement, les citoyens des pays d’Europe de l’Ouest n’ont pas reçu un passeport ukrainien en 1991. Rien ne nous oblige à soutenir le pouvoir de Kiev où les républiques. Bien au contraire, en l’absence de déclaration de guerre légale, nous avons le droit à une information démocratique. Bien loin de la caricature de propagande de guerre qui nous est offerte aujourd’hui.
Dès lors se pose la question : les mensonges de l’exécutif devraient faire l’objet d’une vérification journalistique. L’évidence s’impose : celle-ci manque à l’appel sur les réseaux concédés.
Nous pourrions l’accepter dans les journaux papiers ou les médias n’utilisant aucun moyen d’état. Après tout, ceux-ci dépendent de leurs auteurs, ils sont donc libres de refléter les opinions, les préjugés et les éventuelles limites de leurs auteurs ou de leurs propriétaires.
Cette restriction acceptée, les moyens d’état commencent par les canaux TNT, dont la liste peut être trouvée ici :
Numéros des chaînes TNT en 2025 : liste complète et nouvelle numérotation ARCOM
Ceux-ci utilisent des fréquences attribuées par l’état. Naïvement, nous pourrions donc attendre un certain pluralisme de leur part. S’il est admissible qu’une chaîne comme Gulli n’informe pas sur le conflit ukrainien, la partialité d’un canal comme LCI, qui s’est fait le relais de la propagande kiévienne est moins admissible.
Nous sommes bien loin de la neutralité prévue et celle-ci se fait avec l’appui ou du moins la complaisance de l’ARCOM, autorité de régulation, qui a choisi d’ignorer cette prise de position.
On pourrait admettre de voir LCI prendre position. Rappelons la Phrase de Pierre Laval :
« Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme demain s’installerait partout. »
On peut la critiquer, elle le fut, mais elle avait un mérite : Pierre Laval nommait son ennemi, il prenait position, il en acceptait le risque. Un véritable engagement : il fut fusillé pour cela. Seulement, Laval était politique, il était dans son rôle, même s’il eut pu faire preuve de plus de discernement.
Un journaliste a-t-il le même droit ? Pas un éditorialiste, mais un journaliste : Une personne qui se prétend présenter une information indépendante et fiable. Ces qualités qui, selon notre président, justifieraient de lui accorder un label.
La situation actuelle nous conduit à un paradoxe étonnant : l’information indépendante, fiable, qui nous permettrait de nous bâtir une opinion démocratique est mutilée au profit de la reprise sans réflexion des communiqués de presse de l’état-major ukrainien. Cela se nomme la partialité, le choix d’un camp, et c’est l’apanage des dictatures. Même les Anglais durant la Seconde Guerre mondiale firent preuve de plus de bon sensi.
Eux n’hésitaient pas à l’admettre : les nouvelles pouvaient être mauvaises, la BBC les mentionnait. Mieux, elle s’assurait de ne pas mentir comme pouvait le faire la radio allemande. Le résultat fut que les populations d’Europe occupée se mirent à écouter la radio britannique pour avoir des informations valables sur les opérations.
Bien sûr, celle-ci retransmettait les slogans de guerre, elle glorifiait les héros britanniques et pas les Allemands, ce qui créait de l’attachement des peuples occupés envers les Britanniques. Ne pas mentir, n’égale pas absence de propagande, mais elle peut être subtile.
Et nous parlons là d’un pays en guerre !
La France n’est pas en guerre, désolée pour tous les adeptes de la guerre hybride ! Ce concept ne signifie rien. Aucun soldat russe ne tire sur des soldats français, sauf si le gouvernement a, sans mandat, engagé des hommes en Ukraine.
Ce qui nous ramène à cet avis de décès britannique. Là, on admet la mort d’un homme, mais, rassurez-vous, loin de la ligne de front. Quel empressement !
Euh ? Je sais apprécier la science-fiction, mais les missiles, les drones n’existent pas ? Il existe des zones sanctuaires en Kiévie ? Ou bien, quiconque est sur le territoire contrôlé par les Kiéviens se trouve en zone de guerre. Donc, un soldat en uniforme en territoire Kiéviens se trouve en zone de guerre.
Et, l’on refuse de nous en parler ? Pour ne pas conforter le narratif russe ? Puis-je m’étonner ? Les Russes considèrent que tout soldat d’un pays membre de l’OTAN en territoire kiévien est engagé dans des opérations contre eux. Il ne s’agit pas d’un narratif, mais d’un jugement de valeur.
Les faits sont : il y a des soldats britanniques en territoire contrôlé par Kiev. Ce fait a été dissimulé aux populations qui paient ces soldats pour les défendre. Nous supporterons la charge des pensions, le minimum serait de nous en informer ! La BBC de la seconde guerre mondiale aurait refusé de couvrir ce mensonge !
À partir de là il existe une gamme de possibilités que, faute d’avoir un rapport sur les activités de ces hommes, nous ne pouvons pas évaluer : de la pure observation, à l’aide opérationnelle aux forces ukrainiennes dans des opérations de combat, en passant par de l’entraînement.
Les Russes sélectionneront bien sûr l’option maximaliste, nos dirigeants insistent sur l’option minimaliste, mais, en l’absence de preuves, toutes les suspicions sont possibles. La présence d’un soldat sur un territoire qui connaît des opérations militaires ne plaide pas pour un séjour au club med !
Dès lors, des propos malheureux accréditent en effet les thèses russes :
« Kremlin va probablement exploiter cette tragédie pour amplifier de fausses allégations concernant le déploiement de forces de l’OTAN en Ukraine. »
Bien non. L’affirmation russe est JUSTE : Il y a des soldats d’armées de l’OTAN en Kiévie, la preuve, ils peuvent même y mourir !
Comme le disait Harpagon : « Mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ? »
Parce que, déplorer que le Kremlin y trouve l’élément de sa thèse relève du mensonge organisé. Un soldat d’un pays de l’OTAN se trouvait en Ukraine. Pas en permission, en service commandé.
Donc, la thèse russe est factuellement vérifiée !
Pas de narratif, pas de propagande, pas de mensonge : Un fait brut !
Un fait dont on tente de dissimuler les conséquences, où, au nom d’une solidarité nationale, on nous somme de nous aligner et de soutenir le MENSONGE.
Désolé, les amis : Cet homme fut engagé sans consultation. Il est probable que des soldats français sont aussi engagés et cette révélation tardive (après sa mort, sans jamais avoir annoncé le déploiement) alimente tous les doutes sur la qualité des informations fournies.
Alors, concluons : au mépris de toute démocratie, le pouvoir a décidé d’engager des hommes. Ce sang retombera sur ceux qui ont abusé de leur mandat pour outrepasser leur prérogative. En cas de défaite, cela signifie la jurisprudence Laval.
Au mépris de tous les devoirs journalistiques, les médias ont couvert cette forfaiture. Dès lors, ils n’ont plus le droit au titre de journaliste, mais à celui de propagandistes. La jurisprudence Brassillach s’applique !
Vous avez mené la guerre dans votre coin, avec NOTRE argent et le SANG des soldats qui se sont engagé pour NOUS défendre. Au jour de la défaite, VOTRE responsabilité sera engagée, pas la nôtre !
N.B. : inutiles dés lors d’accuser de propager le « narratif » russe. Vous mentez, les Russes se font moins souvent avoir le pantalon sur les chevilles. Il est donc normal que les démocrates dans notre pays se renseignent via les canaux les plus fiables disponibles.