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[POINT DE VUE] Commission sur l’audiovisuel public : Y. Braun-Pivet prend parti… sur France Inter !

Capture écran France Inter
Capture écran France Inter
La commission d’enquête sur l’audiovisuel public n’en finit pas de déchaîner les passions. Sous la houlette de Charles Alloncle, rapporteur pugnace qui a visiblement travaillé ses dossiers, les principaux acteurs du service public, radio et télévision, se succèdent à l’Assemblée Nationale. Sibyle Veil (Radio France), Delphine Ernotte (France Télé), Adèle van Reeth (France Inter) et leurs conseillers se sont ainsi succédés devant la représentation nationale. Leurs réponses aux questions très directes de la commission d’enquête ont souvent été tortueuses. Charles Alloncle annonçait, le 11 décembre, avoir identifié plusieurs mensonges possibles, et ce alors même que les auditions, comme c’est la règle, se déroulaient sous serment. Contre toute attente, cependant, ce n’est pas de la gauche médiatique que sont venues les attaques : c’est Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, quatrième personnage de l’Etat, qui s’est prononcée contre l’un des députés dont elle a la responsabilité. Et elle ne l’a pas fait n’importe où…mais sur France Inter !

Rappel au règlement

Interrogée le 17 décembre par Benjamin Duhamel, Yaël Braun-Pivet a déclaré qu’elle était en train de rédiger un rappel au règlement à destination de Charles Alloncle. Pourquoi ça ? La présidente de l’Assemblée Nationale a des arguments moyennement convaincants : en cause, « les lives tweets, le fait que des personnes auditionnées l’apprennent par voies de presse interposées avant de recevoir une convocation » et même le déroulement des auditions, qui sont, selon elle, « parfois compliquées ». Bref, Yaël Braun-Pivet va prendre une mesure disciplinaire à l’encontre de l’un des députés de son assemblée, parce qu’il utilise des moyens de communication moderne et que les auditions « compliquées » - que, d’ailleurs, il ne mène pas seul -, montrent au contraire la pugnacité de la commission face à un audiovisuel public à deux doigts de perdre son monopole idéologique.

Il se trouve, par une sorte de curieuse ironie, que Yaël Braun-Pivet a précisément fait ce qu’elle reproche à M. Alloncle : elle ne l’a pas prévenu de cette mesure disciplinaire, dont il a découvert l’existence à la radio. Par ailleurs, elle a pris la parole sur le service public, plus exactement sur l’antenne de radio la plus emblématique de la mainmise de la gauche sur l’audiovisuel d’Etat, le jour même où Sibyle Veil, patronne de Radio France, devait être entendue, quelques heures plus tard, en commission.

« Une énième tentative de déstabilisation »

Charles Alloncle a immédiatement répondu sur X à ces attaques : « Cette sortie n’est pas qu’une énième tentative de déstabilisation. C’est une atteinte grave aux principes déontologiques attachés à la fonction de Présidente de l’Assemblée nationale, laquelle est précisément garante de l’indépendance et du pouvoir de contrôle des commissions d’enquête. » On ne saurait mieux dire.

Les auditions parlementaires sont forcément politiques : elles sont menées par des hommes et femmes politiques, qui cherchent à obtenir des réponses précises pour en tirer des conclusions…politiques. Il n’y a rien de choquant là-dedans. Tout le monde peut revoir les auditions sur la chaîne Youtube de LCP, et il faudra s’accrocher pour y trouver un manque d’impartialité. L’immixtion de Yaël Braun-Pivet dans le travail d’une commission parlementaire est non seulement odieuse, non seulement injuste, mais aussi illégale. De plus en plus, à mesure qu’il s’appauvrit et que l’on restreint ses libertés, notre pays ressemble à l’URSS finissante. Les députés représentent le peuple, mais il ne faudrait surtout pas qu’ils le fassent d’une manière qui déplairait à la présidente de l’assemblée. Quant aux modalités de cette ingérence indigne (aller sur le service public pour critiquer un député qui enquête…sur le service public)... On reconnaît vraiment les macronistes à leur impudence. Allez, plus que dix-huit mois…

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