
Selon le bilan du comité de suivi de mars 2024, la réforme d’Affelnet a entraîné une forte diminution de la « ségrégation sociale » (–49 %) et de la « ségrégation scolaire » (–39 %) dans les lycées publics parisiens depuis 2021. Cette mixité accrue, présentée positivement par le rectorat, s’accompagne toutefois d’une baisse sensible des performances dans plusieurs établissements prestigieux.
Le lycée Condorcet illustre cette dégradation : 40 % de mentions « très bien » en 2022, 45 % en 2023, mais seulement 25 % en 2024. Les « félicitations du jury » y tombent à 3 %, contre 7 à 9 % auparavant. La chute se reflète aussi au classement du Figaro Étudiant, où l’établissement passe de la 14e place en 2024 à la 54e en 2025. Le lycée Sophie-Germain suit la même pente : de 95 % de mentions toutes catégories en 2022-2023 à 80 % en 2024, avec des mentions « très bien » ramenées de 27 % à 17 % et une rétrogradation d’une centaine de places au classement. Charlemagne subit un recul comparable : un quart de mentions « très bien » en 2024 contre environ 37 % avant la réforme, et des félicitations divisées par quatre. Lavoisier et Fénelon enregistrent également un net affaissement des meilleures mentions.
Une exception notable émerge néanmoins : Henri-IV et Louis-le-Grand. Leur intégration à Affelnet en 2022 avait suscité des inquiétudes quant à la fin de la sélection sur dossier. Face à la contestation, un système spécifique a été mis en place : accès ouvert à tous les collégiens parisiens, quotas selon les profils des collèges d’origine et atténuation du poids de l’IPS. Ce dispositif « sur mesure » permettait de renforcer la mixité sociale sans altérer la mixité scolaire. Selon le bilan 2023, les profils sociologiques y sont désormais plus variés, tandis que le niveau scolaire reste stable.
Les suites de la réforme continueront d’être suivies par le comité dédié, chargé d’observer l’évolution conjointe de la mixité et des performances des établissements.